Plainte complémentaire d’Anticor contre le numéro deux de l’Elysée

Plainte complémentaire d’Anticor contre le numéro deux de l’Elysée

L'association Anticor a déposé mercredi une plainte complémentaire pour "prise illégale d'intérêt" contre le secrétaire général...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'association Anticor a déposé mercredi une plainte complémentaire pour "prise illégale d'intérêt" contre le secrétaire général de l’Élisée, Alexis Kohler, dont Mediapart a révélé lundi qu'il avait approuvé, comme haut-fonctionnaire, des contrats concernant l'armateur MSC, fondé et dirigée par des cousins de sa mère.

L'association anticorruption avait déposé fin mai une plainte initiale auprès du PNF (parquet national financier) contre le bras droit d'Emmanuel Macron pour "prise illégale d'intérêt", "trafic d'influence" et "corruption passive" après des premières révélations du site d'information. Ces révélations avaient déclenché l'ouverture d'une enquête judiciaire.

Anticor dénonçait alors la présence de M. Kohler comme représentant de l’État à partir de 2010 au conseil d'administration de STX France (chantiers navals de Saint-Nazaire), dont MSC était le principal client, sans faire état de ses liens familiaux avec l'armateur, dont il était devenu en octobre 2017 directeur financier de la filiale croisières.

Le PNF avait alors révélé enquêter sur les conditions dans lesquelles la commission de déontologie de la fonction publique avait donné son feu vert à ce départ dans le privé, après un premier refus en 2014.

Dans sa nouvelle plainte, consultée par l'AFP, Anticor s'appuie sur des procès-verbaux du conseil de surveillance du "Grand Port maritime du Havre" (GPMH) où Alexis Kohler siégait de 2010 à 2012, comme représentant de l'Agence des participations de l’État (APE) au côté du maire du Havre, l'actuel Premier ministre Édouard Philippe.

Ces compte-rendus de 2010 et 2011, publiés par Mediapart, révèlent que M. Kohler a pris la parole et voté en faveur de contrats à venir entre GPMH et Terminal Normandie MSC (TNMSC), filiale française de l'armateur italo-suisse et acteur majeur de l'extension considérable du port alors engagée.

Anticor souligne notamment que, le 30 septembre 2011, M. Kohler vote, "contre l'avis du commissaire du gouvernement", en faveur de l'extension de la présence de TNMSC dans le nouveau terminal "Port 2000".

"À défaut de preuve contraire – et notamment de la communication de sa déclaration d'intérêt dont il conviendrait d'obtenir communication", ce lien familial "a toujours été dissimulé par Monsieur Alexis Kohler jusqu'à sa révélation par le journal Mediapart", concluent les avocats d'Anticor, Jean-Baptiste Soufron et Patrick Rizzo.

Interrogé en mai par Mediapart, le numéro deux de l’Élysée a affirmé s'être "toujours déporté" (s'être écarté des débats, ndlr) quand il a eu à connaître comme haut-fonctionnaire des dossiers concernant MSC.

Interrogé mardi par l'AFP, l'Elysée n'a souhaité faire "aucun commentaire" compte-tenu de l'enquête en cours. En juin, aux lendemains de la révélation de l'enquête du PNF, Emmanuel Macron avait loué la "probité exemplaire" de son secrétaire général.

Dans la même thématique

Plainte complémentaire d’Anticor contre le numéro deux de l’Elysée
3min

Politique

Meurtre d’Aboubakar Cissé : « Le ministre de l’Intérieur n’a pas exprimé une émotion à la hauteur », dénonce Guillaume Gontard

Le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard, reproche la mollesse de la réponse « des plus hautes autorités de l’Etat », après l’assassinat d’Aboubakar Cissé, fidèle musulman, tout en saluant les « mots justes » employés par François Bayrou. « Le drame du Gard est épouvantable » a rappelé le premier ministre.

Le

Paris : Jordan Bardella and Marine Le Pen at Matignon
4min

Politique

Législatives : Marine Le Pen prête à « défendre » le retour de la proportionnelle intégrale de 1986

La présidente du groupe RN de l’Assemblée nationale, Marine le Pen et le président du parti, Jordan Bardella ont entamé le cycle de consultations à Matignon sur le scrutin proportionnel aux législatives. A la sortie, Marine le Pen a indiqué que le Premier ministre penchait pour un retour du mode de scrutin de 1986, « c’est-à-dire la proportionnelle intégrale par département ».

Le

Illustration facade et entree d une Mairie.
11min

Politique

Polémique sur une nouvelle « contribution » locale : « Ça confirme que c’était une connerie de supprimer la taxe d’habitation »

En avançant l’idée d’une « contribution modeste » pour recréer le lien entre communes et citoyens, le ministre François Rebsamen a relancé ce débat sensible de la fiscalité locale. Au Sénat, tous les sénateurs dénoncent la suppression de la taxe d’habitation par Emmanuel Macron. A la place, le sénateur Bernard Delcros, président de la délégation aux collectivités, soutient l’idée d’une « contribution » qui serait « différentiée, en fonction des revenus des habitants », via « une remise à plat » des impôts locaux.

Le