Dialogue avec la Russie, reconnaissance de la Palestine, sortie de l'OTAN... Quelles sont les mesures des candidats à l'élection présidentielle en matière de politique étrangère.
Politique étrangère : les propositions des candidats
Dialogue avec la Russie, reconnaissance de la Palestine, sortie de l'OTAN... Quelles sont les mesures des candidats à l'élection présidentielle en matière de politique étrangère.
Marine Le Pen, la candidate FN à l'élection présidentielle, dans le château de Jaunay-Clan, le 3 avril 2017
AFP/Archives
La candidate du Front national veut quitter l’OTAN et inscrire « une France indépendante dans un monde multipolaire ». Si elle vient à être élue, elle refusera de signer des traités de libre-échange.
Marine Le Pen plaide pour la levée des sanctions contre la Russie.
Enfin, elle appelle à des liens renforcés avec les pays francophones et propose de mettre en place une politique de co-développement avec l’Afrique sur les plans de l’éducation, de l’agriculture, de la défense et de la sécurité.
Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise à l'élection présidentielle, lors d'un meeting à Lille, le 12 avril 2017
AFP
La sortie de l’OTAN fait également partie des priorités du leader de La France Insoumise à l’international. Par ailleurs, le candidat refuse « la participation de la France à toute alliance militaire permanente », exceptées les opérations de maintien de la paix de l’ONU, « seule organe légitime pour la sécurité collective » selon lui. Il veut former une « alliance alter-mondialiste »
Jean-Luc Mélenchon compte sortir du Fonds monétaire international (FMI) et de La Banque Mondiale et créer deux alternatives : un « Fonds d’urgence sociale » et une « Banque solidaire d’investissement ». Il prévoit également de sortir de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En outre, il souhaite adhérer à la banque de développement des BRICS et à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques.
S’agissant du conflit israélo-palestinien, il est en faveur d’une solution à deux Etats. Le candidat souhaite aussi réviser les alliances de la France avec les pétromonarchies du Golfe (Qatar, Arabie saoudite…) et la Turquie, qu’il juge « hypocrites ». A l’inverse, il veut multiplier les coopérations avec les pays émergents et
Jean-Luc Mélenchon propose d’« en finir avec la Françafrique », ce qui implique pour lui de « ne pas se mêler des élections » et de « réprimer les corrupteurs ».
Pour finir, il se dit favorable au dialogue avec la Russie.
Benoît Hamon
Benoît Hamon au cours d'un meeting à Villeurbanne, le 11 avril 2017
AFP
Le candidat PS à l’élection présidentielle souhaite intégrer la société civile, et notamment les ONG, à la construction de la politique étrangère de la France et compte rester dans l’OTAN.
Sur la question syrienne, il est contre engager un dialogue avec Bachar Al-Assad et veut « traiter avec fermeté l’impérialisme agressif de la Russie ». Il dit ne pas comprendre pas la « complaisance » de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine.
En outre, Benoît Hamon s’est prononcé pour la reconnaissance Etat palestinien.
Dans son projet, le candidat a également prévu la création de deux visas : l’un francophone pour les étudiants, chercheurs, chefs d’entreprise et artistes, l’autre humanitaire à destination des migrants. A ce propos, il veut réviser le règlement de Dublin.
François Fillon
François Fillon, le 13 avril 2017 à Toulouse
AFP
Le candidat des Républicains veut une politique étrangère recentrée sur défense des intérêts de la France et la lutte contre la menace terroriste.
Il compte toutefois sur des partenariats avec d’autres pays, et notamment un partenariat stratégique avec la Chine en matière de changement climatique, de lutte contre le terrorisme et de régulation du commerce. Il voit également la Turquie comme un partenaire mais estime que « sa place n’est pas dans l’UE ». Vis-à-vis de la Russie, il veut « rétablir le dialogue et les relations de confiance » et considère que le pays doit « redevenir un grand partenaire de la France ». Il est favorable à la levée des sanctions contre Moscou. Avec les Etats-Unis, François appelle à un « dialogue exigeant ».
Le dialogue, le candidat est prêt à l’engager avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, « notamment pour lutter contre Daesh », ainsi qu’avec Bachar Al-Assad « si nécessaire ».
Enfin, il souhaite approfondir la coopération avec les puissances d’Amérique latine et d’Asie et
renforcer les liens avec le Maroc, l’Algérie la Tunisie, Israël, l’Egypte et le Liban.
L’ancien Premier ministre s’est également prononcé en faveur d’une solution à deux Etats pour le conflit israélo-palestinien et est pour la prolongation des interventions au Sahel.
Il veut conditionner l’aide au développement à la coopération des pays d’origine de l’immigration « afin qu’ils s’impliquent dans le retour de leurs ressortissants ».
Emmanuel Macron
Le candidat à la présidentielle d'En marche! Emmanuel Macron le 7 avril 2017 à Furiani
AFP/Archives
Dans son programme, Le leader d’ « En Marche ! » a défini plusieurs types de partenaires et affirmé que le Maghreb et l’Afrique avaient une position privilégiée. « Avec la Turquie ou les pays du Moyen-Orient et du Golfe, le dialogue sera constant mais exigeant », précise t-il ensuite. Quant à la Russie, il considère que la France « a vocation à s’entendre » avec. Il n’exclut pas de lever les sanctions contre Moscou, mais seulement si les accords de Minsk sont respectés.
Par ailleurs, le candidat est opposé à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne au motif que les conditions d’adhésion ne sont pas réunies.
Emmanuel Macron considère l’Inde comme le premier partenaire stratégique de la France en Asie et souhaite que l’UE négocie un accord transversal avec la Chine.
Il s’engage à maintenir la France dans l’OTAN, bien que « l’élection de Donald Trump ouvre une période d’incertitude », mais s’oppose à son élargissement, à l’exception des Balkans, de la Finlande et de la Suède. A l’inverse, il veut que le Conseil de sécurité de l’ONU accueille de nouveaux membres permanents, à savoir l’Allemagne, le Japon, l’Inde, le Brésil et un pays africain.
Concernant le conflit israélo-palestinien, il est favorable à un accord de paix et à une solution à deux Etats.
Enfin, s’il est élu, il prévoit de créer un service national d’un mois.
Nicolas Dupont-Aignan
AFP
« Retrouver une politique étrangère indépendante qui sert les seuls intérêts du pays » est la priorité du candidat de Debout la France. Il souhaite notamment sortir de l’OTAN et revoir les relations avec les pays du Golfe.
Toutefois, il souhaite coopérer avec les Etats qui sont favorables à l’intensification de la guerre contre « les mouvements terroristes islamiques ». Le candidat est également pour la levée des sanctions contre la Russie et veut multiplier les partenariats bilatéraux avec les pays d’Amérique latine. Il entend aussi créer une « Union Méditerranée ».
« La création d’un Etat palestinien viable » est l’un des objectifs de son projet présidentiel, tout comme la mise en place d’un « Plan Marshall pour l’Afrique ».
Jacques Cheminade
Le candidat du parti Solidarité et Progrès à l'élection présidentielle, Jacques Cheminade, lors du débat entre les 11 candidats, à La Plaine-Saint-Denis près de Paris, le 4 avril 2017
POOL/AFP/Archives
Le candidat veut sortir de l’OTAN et mettre fin aux négociations sur les traités de libre-échange (CETA, TAFTA), mais souhaite créer un nouvel ordre économique international avec les BRICS.
L’une de ses mesures phares est la création d’une route eurasiatique de la soie.
Enfin, il propose un « Plan Marshall pour le sud de la Méditerranée, dont la Syrie et la Libye ».
Philippe Poutou
Le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste à l'élection présidentielle, Philippe Poutou, le 10 mars 2017
AFP/Archives
Le candidat de NPA veut sanctionner Israël, qu’il estime être un « Etat raciste et colonial ». Il appelle à la reconnaissance de l’Etat palestinien.
Philippe Poutou plaide pour la fin de la Françafrique, un « système colonial », et veut arrêter les bombardements au Moyen-Orient.
Jean Lassalle
Jean Lassalle sur le plateau de BFM TV et CNews, le 4 avril 2017 à La Plaine-Saint-Denis
POOL/AFP
Comme beaucoup de ses rivaux, Jean Lassalle veut sortir de l’OTAN. Il propose également de retirer les forces françaises impliquées dans des guerres en Afrique et au Moyen et Proche-Orient.
Il ambitionne également de créer une quatrième armée pour la cyber-défense et de construire un deuxième porte-avions.
François Asselineau
François Asselineau, candidat à l'élection présidentielle de l'Union populaire républicaine (UPR), salue ses soutiens lors d'une réunion publique à Lille, le 10 avril 2017
AFP
Le candidat du Frexit a formulé peu de mesures en matière de politique étrangère. Il veut retirer la France de l’OTAN et augmenter le budget de la défense pour le porter à 3% du PIB et sanctionner Israël dans le cadre du conflit israélo-palestinien.
Nathalie Arthaud n’a formulé aucune proposition sur ce thème.
D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat, Marine Le Pen et Jordan Bardella sont à présent les deux personnalités politiques qui recueillent le plus de soutien ou de sympathie de la part des Français. Les deux figures du Rassemblement national se hissent à la première place du palmarès de l’adhésion au détriment d’Edouard Philippe, en nette baisse et désormais rejoint par Bruno Retailleau.
Après une embellie en mai, la popularité d’Emmanuel Macron rechute à 28% d’opinions favorables (-1 point) au mois de juin, selon le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La situation n’est pas franchement meilleure pour François Bayrou, qui reste le Premier ministre le plus impopulaire depuis 10 ans, malgré un léger rebond de sa cote.
Place Publique a planché depuis neuf mois sur une ébauche de programme, présentée par Raphaël Glucksmann. « Si on aspire à prendre les rênes du pays, c’est fondamental d’avoir une offre politique à gauche, prête à gouverner », lance l’eurodéputé. Mais avant une éventuelle candidature, l’enjeu sera de créer la « dynamique », en revendiquant une ligne « claire ».
A l’Assemblée nationale, les débats autour de la proposition de loi sénatoriale de programmation énergétique ont vu le « socle commun » se fissurer une nouvelle fois sur les questions environnementales. Un amendement LR adopté grâce aux voix du RN fixe un moratoire sur toute nouvelle installation éolienne et photovoltaïque. Un amendement qui devrait conduire à un rejet du texte mardi, lors du vote solennel, et gêner un peu plus le Premier ministre plus que jamais sous la menace d’une censure.