Politique familiale: les inquiétudes persistent à l’Assemblée
Les inquiétudes sur la politique familiale ont continué à se faire entendre vendredi à l'Assemblée, autour d'une mesure qui va...

Politique familiale: les inquiétudes persistent à l’Assemblée

Les inquiétudes sur la politique familiale ont continué à se faire entendre vendredi à l'Assemblée, autour d'une mesure qui va...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Les inquiétudes sur la politique familiale ont continué à se faire entendre vendredi à l'Assemblée, autour d'une mesure qui va provoquer une baisse de l'allocation versée aux parents de jeunes enfants à laquelle tous les groupes, hors LREM, se sont opposés.

Un article du projet de budget de la Sécurité sociale prévoit, pour les enfants nés ou adoptés à partir du 1er avril 2018, de ramener les conditions de ressources et montants de l'allocation de base de la prestation d'accueil du jeune enfant (Paje) versée aux parents d'enfants de moins de trois ans, actuellement de 184 euros/mois, au niveau du complément familial, soit 169 euros.

Cette mesure, finalement votée par 51 voix contre 33, a suscité plus d'une trentaine de prises de parole et fait l'objet de 22 amendements de suppression.

Le MoDem, deuxième pilier de la majorité, a notamment plaidé en vain pour que le gouvernement la retire, alors qu'elle doit se traduire par 500 millions d'euros d'économies au bout de trois ans. Pour son chef de file, Marc Fesneau, elle envoie "un signal qui ne nous paraît pas aller dans le bon sens", alors que la politique familiale nécessite "une réflexion d'ensemble qui prenne son temps".

Le Constructif Francis Vercamer (UDI) y a vu aussi un "mauvais coup donné à la politique familiale", ainsi "écornée".

Pour LR, Gilles Lurton a dit ne pas comprendre "pourquoi devancer les conclusions" de la mission d'information parlementaire devant plancher sur l'universalité des allocations familiales, avec une décision qui "va très fortement impacter les familles".

A gauche, le socialiste Boris Vallaud a dénoncé une mesure qui va faire "au moins 150.000 perdants" parmi les classes moyennes, la mettant en regard du "cadeau" aux plus riches de "1,5 million d'euros" avec l'ISF et la "flat tax".

Pierre Dharréville (PCF) a dénoncé une mesure "incompréhensible", et Danièle Obono (LFI) déploré une "perte pour la majorité des familles".

Le FN Sébastien Chenu a fustigé une mesure "injuste", s'inscrivant selon lui dans une "déconstruction systématique programmée du modèle social français".

Dans un communiqué, la Manif Pour Tous a dénoncé une "atteinte" à la politique familiale et jugé que "les classes moyennes deviennent la cible de la +familiphobie+ du gouvernement".

La ministre de la Santé Agnès Buzyn a défendu une "mesure de simplicité" et de "logique". Appelant à ne pas "découper une par une" les dispositions du budget, elle a affirmé qu'il n'y aurait pas globalement d'économies, "mais un surcroît de 90 millions d'euros pour les familles", citant notamment la disposition votée peu avant en faveur des familles monoparentales.

Elle a revendiqué son soutien à la politique familiale, "énorme enjeu de cohésion sociale", qui "représente 3,5% de notre PIB", pourcentage qui sera "maintenu et même renforcé sur certains axes".

Dans la suite des débats, le MoDem, qui avait déposé un amendement pour inscrire dans la loi le caractère universel de la politique familiale, l'a, finalement, retiré. Nathalie Elimas a expliqué que son groupe entendait attendre "la concertation à venir afin de débattre du sujet sur le fond et dans la sérénité".

Les députés ont par ailleurs adopté un amendement LREM demandant un rapport sur les critères d'attribution des places en crèches, pour un accès plus équitable, conformément à la promesse d'Emmanuel Macron.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Politique familiale: les inquiétudes persistent à l’Assemblée
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le