Politique migratoire : « Il y a beaucoup de pragmatisme » assure Amélie de Montchalin

Politique migratoire : « Il y a beaucoup de pragmatisme » assure Amélie de Montchalin

Le débat autour du projet de loi immigration asile s’annonce houleux. Invitée de Territoires d’Infos ce mercredi, la députée LREM de l’Essonne conteste les fractures au sein de la majorité sur ce sujet.    
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Invitée de Territoires d’Infos ce mercredi, la députée LREM de l’Essonne conteste les rumeurs qui circulent au sujet des divisions sur la politique migratoire au sein de la majorité. Si le texte n’est pas public, le débat a bien été amorcé par la circulaire de Gérard Collomb permettant de recenser les migrants directement dans les centres d’hébergement d’urgence. Une circulaire qui a provoqué la colère des associations, elles dénoncent une « grave atteinte aux droits fondamentaux » (Lire notre article).

Hier à l’Assemblée nationale, la députée de la majorité, Sonia Krimi, a durement interpellé Gérard Collomb. Chose rare dans un groupe politique qui fait peu montre de ses dissensions. Sonia Krimi a notamment déclaré que « les centres de rétention deviennent des centres de détention et sont indignes de notre République. » Une déclaration qu’elle a ensuite édulcorée. Interrogée par le Huffington Post, elle s’est ravisée en expliquant qu’on « ne va pas commencer à critiquer une réforme qui n'est pas sortie. »

Figure montante de la majorité à l’Assemblée nationale, Amélie de Montchalin réfute les accusations de durcissement de la politique migratoire du gouvernement de même que les fractures au sein du groupe LREM. Elle aussi rappelle que le texte n’a « pas encore été présenté » pour autant elle reconnaît qu’on en connaît déjà « les grandes lignes. » Le projet de loi immigration asile est effectivement prévu pour mars 2018.

« On a triplé le nombre de demandes d’asile en un peu moins de trois ans et on a toujours qu’un tiers des personnes qu’on souhaite reconduire à la frontière qui sont effectivement reconduites » note Amélie de Montchalin.

Politique migratoire : « Il y a beaucoup de pragmatisme » assure Amélie de Montchalin (LREM)
01:11

« Je pense qu’il y a beaucoup de pragmatisme » sur la politique migratoire, assure Amélie de Montchalin. La députée LREM de l’Essonne appréhende l’immigration comme « une politique publique » qui doit s’articuler entre « le droit d’asile, qui est un droit fondamental pour les personnes qui sont en risque » et l’immigration. « Il faut qu’on soit bien meilleur dans l’accueil de ceux à qui on donne un droit fondamental d’asile et il faut qu’on soit beaucoup plus clair, beaucoup plus ferme avec ceux qui ne respectent pas notre politique publique » détaille Amélie de Montchalin.

Selon la députée, il n’y a pas de durcissement de la politique migratoire, elle assure qu'Emmanuel Macron « a toujours dit, il faut qu’on accueille beaucoup mieux, qu’on intègre beaucoup mieux ceux qui ont le droit d’asile » avec « une politique publique de l’immigration sur laquelle il faut qu’on soit bien meilleur. »

Pour Amélie de Montchalin, deux données doivent guider la politique migratoire : « On a triplé le nombre de demandes d’asile en un peu moins de trois ans et on a toujours qu’un tiers des personnes qu’on souhaite reconduire à la frontière qui sont effectivement reconduites » développe-t-elle. « Ce qu'on va essayer de faire c’est un texte construit, un texte équilibré » conclut la députée.  

Dans la même thématique

Politique migratoire : « Il y a beaucoup de pragmatisme » assure Amélie de Montchalin
4min

Politique

Motion de censure : « Il ne fallait pas attendre les dernières 48 heures » pour qu’un dialogue puisse s’établir entre le gouvernement et les députés, tacle Frédéric Valletoux

Ce mardi, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre de la Santé, était invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de l’engagement de la responsabilité du gouvernement par Michel Barnier, et à la veille du vote d’une motion de censure, il est revenu sur la méthode adoptée par le Premier ministre depuis sa nomination. Il pointe notamment un manque de dialogue entre les députés du socle commun et le gouvernement.

Le

FRA – ASSEMBLEE – SEANCE PUBLIQUE PLFSS
5min

Politique

Motion de censure, budget 2025 : que va-t-il se passer après le recours de Michel Barnier au 49.3 ?

Ce 2 décembre, le Premier ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement en déclenchant l’article 49.3, lors du vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale. La chute du gouvernement Barnier semble proche, avec le vote d’une motion de censure attendu en milieu de semaine. Le point sur le calendrier de ces prochains jours, à haut risque pour l’exécutif.

Le

France Politics
7min

Politique

Recours 49.3 : un gouvernement de « front républicain » peut-il succéder à Michel Barnier ?

Michel Barnier s’est finalement résolu à déclencher le 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale. Le gouvernement pourrait donc chuter dès mercredi, car malgré les concessions faites au RN, Marine Le Pen a confirmé que son camp se joindrait aux voix de la gauche lors de l’examen de la motion de censure du NFP. Pointée du doigt par le camp macroniste, la gauche refuse d’assumer toute part de responsabilité dans cette situation d’instabilité et prépare l’après Barnier.

Le