Pollution de l’air : la France sera traduite devant la Cour de justice de l’Union européenne

Pollution de l’air : la France sera traduite devant la Cour de justice de l’Union européenne

Depuis près de dix ans, la France vivait sous la menace d’une sanction de la Commission européenne, pour son non-respect de la directive européenne de 2008, sur la qualité de l’air. Bruxelles a annoncé jeudi qu’elle la renvoyait devant la Cour de justice de l’Union Européenne, avec cinq autres Etats membres.  
Public Sénat

Par Maud Larivière

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après de nombreuses menaces, initiées en 2009, puis, réitérées en 2010, 2011, 2013, 2015 et 2017, la Commission européenne a choisi l’action. Le non respect de la directive de 2008 sur la qualité de l’air, a conduit la France, ainsi que cinq autres Etats membres, dont l’Allemagne, à s’attirer les foudres de Bruxelles, ce jeudi. Résultat ? Ils sont renvoyés devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

Publié ce mois-ci, le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rappelle que la pollution de l’air tue environ 500 000 personnes en Europe chaque année, dont 48 000 en France.

La France n’est pas la seule mauvaise élève

Convoqués par la Commission européenne le 30 janvier dernier pour s’expliquer, les ministres de l’environnement des neuf pays ne respectant pas le seuil limite de pollution d’air, fixé par l’Union européenne, se sont réunis à Bruxelles, pour un sommet de la « dernière chance ».

Parmi ces neuf pays, la France, mais également l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Hongrie et la Roumanie sont tombés sous le coup des sanctions. La République Tchèque, l’Espagne et la Slovaquie, s’en sortent cette fois, mais font également l’objet d’une procédure d’infraction pour non respect de la qualité de l’air.

La Commission reproche à ces Etats des dépassements répétés des valeurs limites (fixées à 40 µg/m3 en moyenne annuelle) des émissions de particules fines PM10 (de diamètre inférieur à 10 micromètres) et de dioxyde d’azote (NO2).

Sur le territoire Français, c’est en tout 15 zones de métropole et d’Outre-mer qui sont concernées par des dépassements réguliers des seuils de particules fines ou de dioxyde de carbone, selon Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique. Parmi les zones rouges, on retrouve notamment le bassin Lyonnais.

En réponse aux menaces proférées par la Commission européenne, Nicolas Hulot lui avait présenté un plan d’action pour lutter contre la pollution de l’air en février dernier. Ce plan comprenait notamment des mesures pour réglementer la circulation des véhicules les plus polluants, ou pour favoriser le report vers des moyens de transport peu polluants. Dispositifs qui n’ont, visiblement, pas convaincus.

Quels risques encourt la France?

Cette saisine devant la CJUE expose la France à une sanction financière.  Elle risquerait alors une amende de 11 millions d'euros, ainsi que des pénalités journalières d'au moins 240 000 euros, jusqu'à ce que le seuil de qualité de l'air ne soit respecté.

 

 

 

Dans la même thématique

Pollution de l’air : la France sera traduite devant la Cour de justice de l’Union européenne
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Pollution de l’air : la France sera traduite devant la Cour de justice de l’Union européenne
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le