Porno : « La moitié des vidéos sont en infraction au code pénal » alerte Laurence Rossignol
Aux questions d’actualité au gouvernement, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a interpellé le gouvernement sur l’accessibilité des vidéos pornographiques à caractère criminel sur le net. L’ancienne ministre des droits des femmes s’est agacée de la réaction de Jean Castex.

Porno : « La moitié des vidéos sont en infraction au code pénal » alerte Laurence Rossignol

Aux questions d’actualité au gouvernement, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol a interpellé le gouvernement sur l’accessibilité des vidéos pornographiques à caractère criminel sur le net. L’ancienne ministre des droits des femmes s’est agacée de la réaction de Jean Castex.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Objet de la mission d’information de la délégation aux droits des femmes du Sénat, les dérives de l’industrie pornographique se sont invitées aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat.

« Toutes ces vidéos sont des infractions au code pénal »

La sénatrice socialiste et ancienne ministre du droit des Femmes, Laurence Rossignol a relayé les signalements de l’association « Osez le féminisme » de milliers de vidéos pornographique « dont la moitié sont en infraction au code pénal ».

Citant les titres explicites des vidéos tels que « beurettes des cités prises dans une cave » ou encore « viol collectif d’ado enceinte », la sénatrice rappelle que « les viols sont de vrais viols, les tortures sont de vraies tortures, toutes ces vidéos sont des infractions au code pénal, viols en réunion, appel à la haine, proxénétisme, homophobie… »

Illustrant son incompréhension de voir ces vidéos toujours en ligne, Laurence Rossignol se lance dans une comparaison provocante. « Si une vidéo montrait un violeur en train de sodomiser une femme en criant Allah Albar, à mort les Kouffar, je n’ai pas de doute. Elle serait retirée. Mais s’il viole une femme en criant juste salope, alors elle reste indéfiniment sur le net ».

Lire notre article. Porno : « C’est du proxénétisme à l’échelle industrielle », dénoncent les associations féministes auditionnées au Sénat

« Je comprends que vous ne connaissiez pas bien le dossier. Je ne vous en veux pas »

Hors micro, on comprend à la réaction de la sénatrice, que cette comparaison n’a pas été du goût de Jean Castex. Laurence Rossignol qui avait terminé sa question, reprend alors le micro pour interpeller Jean Castex. « M. le Premier ministre, ce n’est pas n’importe quoi. Je comprends que vous ne connaissiez pas bien le dossier. Je ne vous en veux pas. Il y a un tel tabou là-dessus. Mais ne dites que je dis n’importe quoi. Ce que je dis est la triste réalité ».

CyberGend : « Je veux leur rendre hommage car ils prennent en pleine figure ces images toute la journée »

C’est la ministre en charge de la Citoyenneté qui sera en charge de lui répondre. S’inscrivant en faux « sur le deux poids deux mesures qui existerait », Marlène Schiappa rappelle que le gouvernement a renforcé la coordination entre justice, police et gendarmerie. « Nous avons créé un réseau d’enquêteur qui s’appelle CyberGend. Je veux leur rendre hommage car ils prennent en pleine figure ces images toute la journée […] Par ailleurs, nous avons mis en place la cellule nationale de lutte contre les images de pédopornographiques […] Nous avons reçu en 2021, 20 000 signalements relatifs à des contenus pédopornographiques adressés à Pharos », a-t-elle notamment listé.

« Bien sûr que c’est traumatisant de traquer ces vidéos. C’est tellement traumatisant que ce sont des citoyens et des citoyennes qui le font […] Pourquoi malgré tout ce que vous nous décrivez, ces signalements ne sont pas suivis par une fermeture de ces sites et des retraits de ces vidéos ? », a-t-elle répliqué.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Porno : « La moitié des vidéos sont en infraction au code pénal » alerte Laurence Rossignol
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le