Port d’un maillot de foot: la sanction de Ruffin (LFI) confirmée à l’Assemblée
La sanction du député Insoumis François Ruffin pour avoir porté un maillot de foot dans l'hémicycle a été confirmée mercredi, LFI...

Port d’un maillot de foot: la sanction de Ruffin (LFI) confirmée à l’Assemblée

La sanction du député Insoumis François Ruffin pour avoir porté un maillot de foot dans l'hémicycle a été confirmée mercredi, LFI...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La sanction du député Insoumis François Ruffin pour avoir porté un maillot de foot dans l'hémicycle a été confirmée mercredi, LFI dénonçant "une volonté de museler l'opposition", tandis que pour François de Rugy l'Assemblée ne doit pas être "un théâtre".

Le bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance collégiale, devait se prononcer sur "un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal", qui doit valoir au député de la Somme d'être privé, pendant un mois, de 1.378 euros, soit le quart de l'indemnité parlementaire. LFI avait déposé un recours contre cette sanction.

Selon un participant, à l'exception de la députée LFI Clémentine Autain, la décision a été "unanime" pour le maintien de la sanction.

François Ruffin, venu lui-même se défendre devant le bureau, a aussitôt dénoncé sur Twitter une décision "pas juste" notamment à l'égard des bénévoles qu'il entendait représenter.

Les députés de son groupe ont dénoncé une sanction "illégitime", Clémentine Autain la jugeant notamment "mal ficelée, incompréhensible du point de vue de la réglementation".

"Il était facile (lors de la réunion du bureau) de déceler une volonté tout simplement de museler l'opposition que nous formons", a affirmé l'Insoumise. Elle a annoncé, en signe de "très grande mauvaise humeur", un boycott du traditionnel pot de fin d'année organisé mercredi soir par le président de l'Assemblée, que Jean-Luc Mélenchon a accusé d'être "en plein dérapage dans l'autoritarisme".

François de Rugy (LREM) a, lui, déclaré plus tard devant la presse que l'Assemblée n'était "pas un théâtre où l'on vient avec des costumes, des déguisements", plaidant pour "une bonne tenue des débats".

Evoquant des "coups d'éclats médiatiques", le président de l'Assemblée a indiqué qu'"à partir du moment où l'autorégulation ne suffit pas, le bureau (...) rappellera(it) des règles", des propositions devant être soumises à la prochaine réunion en janvier.

La questeure Lauriane Rossi (LREM) s'est aussi "félicitée" sur LCP de cette sanction, estimant que "le débat passe par l'oralité et la parole, et non pas par des logos ou des insignes religieux, commerciaux ou politiques".

François Ruffin avait arboré le 7 décembre dans l'hémicycle le maillot vert de l'Olympique Eaucourt, petit club amateur d'Eaucourt-sur-Somme, en soutien à un texte UDI-Agir-indépendants visant à taxer les gros transferts sportifs.

Après avoir été rappelé au "respect" par le président de séance Hugues Renson (LREM), le député était revenu à la reprise des débats avec son maillot. Plus tard, François de Rugy était intervenu pour sanctionner son comportement relevant à ses yeux d'"une provocation".

Dans une tribune mardi, M. Ruffin a estimé que cette sanction cachait la réalité d'une Assemblée qui "ne fait pas la loi" et cherche à "sauver les apparences".

"Quand on n'a plus de crise parlementaire, il nous reste des crises vestimentaires", a-t-il ajouté mercredi dans un Facebook live en amont de son audition par le bureau, soulignant ne pas attaquer la chambre basse mais "la Ve République".

Le député a ajouté qu'une collecte organisée par des sympathisants pour sa sanction avait recueilli 4.725 euros, plaidant pour que ces dons aillent par exemple à l'équipe de foot du Secours populaire. Il a aussi rapporté avoir reçu de nombreux messages de soutien, dont celui du footballeur Vikash Dhorasoo ou du champion d'athlétisme Yohann Diniz, après la vidéo de son intervention qui a totalisé 5,7 millions de vues.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Déni démocratique », « inqualifiable » : la nomination de Michel Barnier fait l’unanimité contre elle dans la gauche du Sénat
5min

Politique

Budget 2026 : la gauche dénonce un budget qui fait payer « à tous les Français les avantages de quelques-uns »

Après les annonces de François Bayrou, la gauche sénatoriale dénonce un budget « profondément inégalitaire », qui fait payer à tous les « largesses fiscales » du gouvernement à l’égard des grandes fortunes ces dernières années. Alors que le spectre de la censure plane sur le gouvernement Bayrou, les socialistes semblent miser sur la contribution de solidarité mais préviennent : si le dispositif n’est pas à la hauteur, « ça ne sera pas possible. »

Le

France Budget
6min

Politique

Budget de François Bayrou : « Ce n’est pas d’une violence inouïe, par rapport à ce qu’on risque si on ne fait pas d’efforts », selon François Patriat

Après le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros annoncé par le premier ministre, le socle commun est à peu près satisfait au Sénat, d’autant que les propositions de la Haute assemblée ont été en partie reprises. Mais sur la question des collectivités, ça grince chez les LR.

Le

Conclusion of the Summit for the Future of New Caledonia at the ÉlysÃ’e Palace
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Cet accord offre une solution pérenne »

C’est une signature « historique ». Un an après les violences insurrectionnelles en Nouvelle-Calédonie qui ont fait 14 morts, un accord a été trouvé entre les indépendantistes et les non-indépendantistes. Principale mesure : la création d’un Etat calédonien dans la Constitution française assortie d’une nationalité calédonienne. Le sénateur non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel pointe un texte qui va « améliorer la qualité de vie des citoyens ».

Le

Budget 2026 : suivez en direct les annonces de François Bayrou
12min

Politique

Budget 2026 : suppression de 2 jours fériés, année blanche, contribution des hauts revenus... Ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget

C'était un moment attendu. Le Premier ministre a présenté à partir de 16 heures ses grandes orientations budgétaires. Pour tenir la trajectoire de réduction de déficit, le gouvernement prévoit finalement 43,8 milliards d’euros d’effort budgétaire. Pour ce faire, le premier ministre propose notamment une année blanche, la suppression de 2 jours fériés. Retrouvez ici l'ensemble des annonces de François Bayrou.

Le