Dimanche, alors qu’il était interrogé sur une circulaire polémique du 12 décembre dernier (voir notre article), Julien Dray n’a pas hésité à parler de « rafles » de migrants dans les centres d’hébergement d’urgence. Un terme qui a suscité les remontrances Christophe Castaner. « C'est une petite insulte faite aux agents de l'Ofpra et de l'Ofii qui vont se rendre sur place. Est-ce que ces agents sont des agents de la Gestapo ? Je pense que le débat mérite un peu mieux que cela », a réagi le délégué général LREM.
Sur Public Sénat, le fondateur de SOS Racisme lui a répondu : « Il y a une méthode de discussion qui est inacceptable, insupportable. C’est la méthode du point Godwin (…) Pendant la guerre d’Algérie, il s’est passé quoi ? Moi, j’étais gosse, j’ai vu des rafles. C’était des rafles. On devait dire que ce n’était pas des rafles ? (…) Donc, le mot rafle ne renvoie pas tout de suite à la question du Vel d’Hiv » s’est-il justifié.
Julien Dray estime que le gouvernement a « mauvaise conscience » au sujet de cette circulaire qui demande à des équipes mobiles composées d’agents de la préfecture et de l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) de procéder à l’évaluation de la situation administrative des migrants dans les centres d’hébergement. « La rumeur va se répandre dans toutes les populations migrantes, qu’il y a ces contrôles. Et donc, ils vont disparaître et on les retrouvera dans la rue » a-t-il prédit. Enfin, Julien Dray estime « être dans son rôle d’opposant » en « secouant le cocotier », « pour qu’il y ait une prise de conscience » et que le « gouvernement abandonne cette proposition ».