Pouvoir d’achat : le projet de loi retardé
Première préoccupation des Français, priorité du nouveau gouvernement, un projet de loi autour du pouvoir d’achat devait être présenté le 29 juin en Conseil des Ministres. L’exécutif en annonce le report.

Pouvoir d’achat : le projet de loi retardé

Première préoccupation des Français, priorité du nouveau gouvernement, un projet de loi autour du pouvoir d’achat devait être présenté le 29 juin en Conseil des Ministres. L’exécutif en annonce le report.
Public Sénat

Par Clara Barge et Tessa Jupon

Temps de lecture :

3 min

Publié le

« Déterminés à protéger leur pouvoir d’achat ; ce sera l’objet du premier projet de loi que nous présenterons à l’Assemblée nationale au lendemain des législatives », tweetait Elisabeth Borne le 8 juin.

Pour appuyer l’importance de cette préoccupation, le gouvernement souhaitait que son projet de loi sur le pouvoir d’achat soit le premier texte examiné par l’Assemblée nationale renouvelée. Ainsi, Olivia Grégoire, porte-parole du Gouvernement, promettait de détailler le texte en Conseil des ministres pour le 29 juin afin d’être « [présenté] à l’Assemblée dans la foulée ».

Mais vendredi 10 juin, le chef de l’État a annoncé un report du projet de loi au 6 juillet.

Un retard déclaré lors d’un déjeuner à l’Élysée, où se sont réunis Macron et les dirigeants syndicaux, dont la Confédération française démocratique du travail (CFDT), la Force ouvrière (FO) la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC) et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Pendant la réunion, le président de la République a assuré aux syndicats qu’une « réunion sur le sujet [du pouvoir d’achat] avec les partenaires sociaux aura lieu après le deuxième tour des élections législatives ».

Cette démarche s’inscrit dans la nouvelle méthode voulue par Emmanuel Macron, le Conseil national de la refondation, qui a pour objectif de mettre en place une concertation entre « partis politiques, associations, syndicats, forces vives et élus locaux », a annoncé Olivia Grégoire.

 

Prévu avant les élections législatives du 19 juin puis repoussé dix jours plus tard, le gouvernement n’a tout de même pas pu respecter le calendrier prévu pour le projet de loi. La période de réserve avant les élections législatives et la mise en place d’une lourde procédure spécifique pour les projets de loi de finances rectificatives ont largement freiné sa préparation.

Le projet de loi comporte plusieurs mesures qu’Emmanuel Macron avait annoncées lors de la campagne présidentielle : la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à fin 2022, une mesure ciblée pour les gros rouleurs, la suppression de la redevance TV, le triplement de la prime Macron, le dégel du point d’indice, la revalorisation des prestations sociales et des retraites et la création du chèque alimentaire. Cette initiative du gouvernement a pour objectif de soutenir le pouvoir d’achat des Français, touchés par la forte inflation. D’après l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE à la fin du mois de mai, l’inflation aurait atteint 5,2 % en un an. Les mesures prévues sont donc reportées de quelques jours, nourrissant l’attente grandissante d’une majeure partie des Français touchés par la crise.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Pouvoir d’achat : le projet de loi retardé
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Pouvoir d’achat : le projet de loi retardé
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le