Tirant le bilan de la longue séquence électorale, Jean-Pierre Raffarin est convaincu que la présidentielle a été perdue « en grande partie de [leur] faute ». Pour lui, de nombreux électeurs de la droite ont été tentés dès le premier tour par l’abstention ou Emmanuel Macron. « Si on veut un jour rassembler la famille, il faut parler à l’ensemble des électeurs. Le rejet, cela conduit à rétrécir notre espace politique », a prévenu sur le plateau de l’Épreuve de vérité l’ancien chef du gouvernement, qui veut rester « fidèle au pacte fondateur de l’UMP ». Les deux lignes au sein du parti, l’une plus centriste, l’autre plus droitière, sont condamnées à « s’entendre ».
Élection en décembre : une « erreur stratégique »
Rappelant que les élections « se gagnent au centre », le sénateur sait ce qu’il veut pour l’avenir de LR, et surtout, ce que dont il ne veut pas : comme une ligne incarnée par Laurent Wauquiez. « Je ne soutiendrai pas une approche qui serait une approche exclusivement droitière. Je suis pour l'alliance de la droite et du centre. Je ne vois pas comment on gagne dans la République française sans cette alliance », a-t-il annoncé.
Quant à la date de l’élection du prochain président des Républicains, les 10 et 17 décembre prochains, Jean-Pierre Raffarin la juge « un peu anticipée » :
« On est à côté des préoccupations de l’opinion publique, cela me paraît être une erreur stratégique pour l’avenir du parti. »
« Est-ce que la France a intérêt à ce que le système Macron dérive à gauche ? »
Jean-Pierre Raffarin l’a rappelé : le Premier ministre Édouard Philippe vient des Républicains. « Personne ne peut dire aujourd’hui qu’Édouard Philippe n’est pas quelqu’un d’un très bon niveau, de grande qualité », s’exclame-t-il. Mieux, la présence de personnalités issues de LR est une chance, selon lui. « Est-ce que la France a intérêt à ce que le système Macron dérive à gauche ? », a-t-il demandé.
« Je ne suis pas favorable aux exclusions »
« Dans la crise, exclure est une faute », prévient Jean-Pierre Raffarin
« Je suis pour le respect des diversités et je ne suis pas favorable aux exclusions », a affirmé l’ancien Premier ministre, alors que le bureau politique de son parti était réuni au même moment, pour décider du sort éventuel des ministres du gouvernement issus de leurs rangs, ou des députés soutenant l’action de l’exécutif.
« Je n’ai pas envie de participer à des jugements de coupeurs de têtes », a insisté le sénateur de la Vienne. « Aujourd’hui, personne ne peut se dire : je suis suffisamment fort pour dire que j’ai raison, et que l’autre à tort ». LR a annoncé le sort de ces personnalités serait instruit par une commission spéciale.