Présidentielle 2022 : « L’exécutif joue avec le feu », juge Michel Barnier

Présidentielle 2022 : « L’exécutif joue avec le feu », juge Michel Barnier

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien commissaire européen fustige la stratégie de LREM coupable de vouloir « faire le vide entre lui et le Rassemblement national ». Par ailleurs, il n’écarte pas la possibilité de représenter la droite pour la présidentielle, « je serai au rendez-vous », assure-t-il. 
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Après des années à superviser les discussions autour du Brexit en sa qualité de négociateur en chef, Michel Barnier est de retour sur la scène politique française. Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi, l’ancien commissaire européen est revenu sur les déboires de sa famille politique tout en se disant prêt à conduire la droite vers la présidentielle de 2022.

Dernier psychodrame en date chez LR : la sortie du numéro 2 du parti, Guillaume Peltier. Ce dernier a déclaré porter les mêmes convictions que le maire d’extrême-droite de Béziers, Robert Ménard, avant de plaider pour une justice d’exception pour les terroristes (lire ici). Ces déclarations, condamnées par le chef du parti, Christian Jacob, ont agité la droite cette semaine.

Pour Michel Barnier, le numéro 2 du parti « a exprimé une opinion personnelle en tant que Vice-président du parti, sans travail collégial avant. C’est cela qui n’est pas acceptable et que j’ai qualifié de faute », précise-t-il. « Nous avons beaucoup de turbulences en ce moment, il y a beaucoup de tentatives pour nous déstabiliser, on l’a vu en région Paca », déplore aussi l’ancien commissaire européen.

« Je pense que l’exécutif joue avec le feu en voulant faire le vide entre lui et le Front national », estime encore Michel Barnier qui est forcément hostile au duel annoncé entre LREM et le RN. Lui entend d’ailleurs compter pour la présidentielle de 2022, n’excluant de représenter la droite : « Je serai au rendez-vous », assure-t-il. Filant la métaphore sportive, il estime que la droite doit « simplement désigner un chef d’équipe » et sans qu’une primaire soit « indispensable ».

De son expérience de négociateur en chef du Brexit, il veut tirer des leçons et prévient contre « la colère sociale, le sentiment d’être abandonné, de ne pas avoir de services publics, de ne plus avoir d’industrie, d’avoir une immigration mal maîtrisée ». « Ce sentiment populaire n’est pas du populisme, il faut écouter ce sentiment, il faut faire attention », souligne Michel Barnier.

 

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