Présidentielle : Éric Zemmour égratigne les journalistes et promet « une révolution copernicienne » de l’école

Présidentielle : Éric Zemmour égratigne les journalistes et promet « une révolution copernicienne » de l’école

Création d’un « grand ministère de l’instruction publique », port de la blouse à l’école primaire, fin du collège unique… Lors de ses vœux à la presse, Éric Zemmour a esquissé quelques pistes de son programme pour l’école.
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« Vous êtes toujours les femmes et les hommes les plus détestés de France ». Suivant l’adage, « qui aime bien châtie bien », depuis son QG de campagne dans le VIII arrondissement, le candidat à l’élection présidentielle, Éric Zemmour a formulé des vœux plutôt cinglants à ses anciens confrères.

Accompagné de l’ancienne gilet jaune, Jacqueline Mouraud, de la présidente du Mouvement Conservateur, Laurence Trochu, de Philippe De Villiers et de la dernière prise de guerre, Guillaume Peltier, ancien numéro 2 de LR, Éric Zemmour a gentiment châtié une partie de l’assistance.

« Qui ne vous aime pas ? Le peuple mes chers amis. […] Le peuple vous en veut et il a raison de vous en vouloir », tance-t-il sous les exclamations étouffées de ses partisans. Les dizaines de journalistes présents n’avaient pas vraiment besoin de ça, déjà parqués dans une salle de 50m2 aux côtés de sympathisants, dont certains sans masque. Une pancarte à l’entrée invitait pourtant à porter « un masque aux couleurs de la France ».

Journalistes « otages d’une idéologie » : « Elu président, je vous en libérerai »

Le candidat d’extrême droite se veut magnanime. « Êtes-vous coupable des faits qui vous sont reprochés par le tribunal de la rue. Si je veux rester objectif, je me dois de répondre non […] De tous les candidats, je suis celui qui vous connaît le mieux […] Je devine pour l’avoir vécu, les regards mauvais, les poignées de main froide pour celui qui oserait ne pas me qualifier selon la ritournelle formule de polémiste d’extrême droite, radicale et extrême », moque-t-il.

Mais les journalistes sont pardonnés. Ils ne sont que les « otages d’une idéologie » et ils méritent « mieux que cet esclavage » qui leur est imposé. « Elu président, je vous en libérerai. L’année 2022 sera celle de la renaissance du journalisme français », lance-t-il.

En guise de vœux, Éric Zemmour souhaite à la presse de se « libérer de ses œillères idéologiques », « sans céder à la pression lancinante du conformisme », conclut-il.

Le constat fait pour la presse, vaut aussi pour l’école. Le candidat a saisi l’occasion de ces vœux pour présenter les pistes de son programme pour l’école, « la grande priorité » de son quinquennat. « Tous les Français savent que la bataille politique et avant tout culturelle se joue à l’école », insiste-t-il avant de promettre une « révolution copernicienne ».

Création d’un grand ministère de l’instruction publique

D’abord un constat, « l’effondrement du niveau scolaire est une catastrophe nationale », s’alarme-t-il, chiffre du ministère à l’appui. Pour ses propositions, une fois encore, Éric Zemmour se tourne vers le passé : création d’un « grand ministère de l’instruction publique », rétablissement du port de la blouse à l’école primaire, restauration des filières scientifiques, littéraire, scientifique et économique au lycée, restauration aussi des écoles normales pour former les instituteurs. L’ordre à l’école n’est évidemment pas oublié. Les parents d’élèves perturbateurs ou absentéistes se verront suspendre leurs allocations familiales. Les CPE seront supprimés pour être remplacés par des « surveillants généraux » qui auront « pour but exclusif le maintien de l’ordre scolaire ». Et les élèves qui « posent de graves problèmes de comportement seront « placés dans des internats de réinsertion ».

Enfin, le candidat de la  Reconquête  ne tolèrera plus  ce qu’il appelle « la propagande » dans les établissements scolaires, citant l’idéologie féministe, antiraciste, décoloniale  LGBT et même écologiste « qui endoctrine nos enfants ». « La géographie n’est plus enseignée, elle est réduite au développement durable », s’agace-t-il.

Fin du collège unique

La conférence de presse touche à sa fin et les journalistes, qui décidément ne travaillent pas très bien, n’ont pas posé de question sur le point principal du programme. Éric Zemmour, lui-même ancien journaliste, a oublié d’en parler. Heureusement, Laurence Trochu le lui rappelle. « Ah oui, le point essentiel de cette révolution éducative, c’est la suppression du collège unique, le rétablissement des classes de niveaux et le rétablissement du certificat d’études à la fin du primaire […] Il y aura des enfants qui redoubleront […] L’homogénéité des classes sera recherchée tout au contraire de la pédagogie soi-disant moderne de ces quarante dernières années », développe-t-il fustigeant le dogme du pédagogisme selon lequel : « Il faut mélanger les niveaux. Moi je dis le contraire, il faut revenir aux classes de niveaux pour permettre à chacun de progresser à son rythme ».

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