Présidentielle: Hamon à Berlin, après Fillon et  Macron

Présidentielle: Hamon à Berlin, après Fillon et Macron

Après François Fillon et Emmanuel Macron, le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon rencontre mardi à Berlin la chancelière Angela...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après François Fillon et Emmanuel Macron, le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon rencontre mardi à Berlin la chancelière Angela Merkel, puis le chef de file des socio-démocrates Martin Schulz, qui pourrait lui apporter son soutien.

Alors qu'il est au plus mal dans les enquêtes d'opinion, désormais en cinquième position derrière Jean-Luc Mélenchon, ce déplacement est l'occasion pour M. Hamon de faire la promotion de son projet de réforme de l'UE, de conforter sa stature internationale, et de rendre un peu plus tangible, aux côtés de M. Schulz, son idée d'un "arc d'alliance des forces de gauche" susceptible de réorienter la construction européenne.

M. Hamon devait rencontrer Mme Merkel à 9H20, avant de se rendre au siège du SPD rencontrer M. Schulz. Les deux hommes feront une déclaration commune à 11H45. Dans l'après-midi, M. Hamon doit visiter un camp de migrants.

M. Hamon a à plusieurs reprises rendu hommage à l'action de Mme Merkel en faveur des réfugiés, estimant par exemple, lors de son grand meeting parisien de Bercy, qu'elle avait "parlé d'une voix d'or" sur le sujet.

Angela Merkel le 27 mars 2017 à Berlin
Angela Merkel le 27 mars 2017 à Berlin
AFP

Le candidat socialiste effectue cette visite moins de deux semaines après le favori de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron, qui avait lui aussi été reçu par Angela Merkel le 16 mars.

Si la chancelière n'a pas "adoubé" l'ancien ministre de l'Economie, comme il l'a lui-même reconnu, l'intérêt pour lui est réel en Allemagne, y compris dans les rangs du parti de la chancelière.

M. Macron, qui veut mettre en oeuvre en France des réformes structurelles attendues en Allemagne, de manière à "rétablir la confiance" dans le couple franco-allemand, apparaît volontiers comme le bon élève de la relation franco-allemande. Et en privé, des proches de Mme Merkel ne cachent pas leur étonnement face au maintien de la candidature de François Fillon, en dépit de sa mise en examen.

- Macron acclamé par le SPD -

Lors de son voyage, M. Macron avait aussi rencontré l'ancien président du SPD, Sigmar Gabriel. Quelques jours plus tard, celui-ci a fait acclamer son nom lors du congrès qui a vu l'élection de Martin Schulz, le 19 mars. "Imaginez-vous : Emmanuel Macron devient président en France et Martin Schulz chancelier (en Allemagne) : tout ce que nous pourrons changer dans cette Europe!", a lancé Sigmar Gabriel sous les ovations.

Martin Schulz le 27 mars 2017 à Berlin
Martin Schulz le 27 mars 2017 à Berlin
AFP

M. Hamon n'arrive donc pas en terrain conquis au SPD, pourtant parti frère du PS. Mais son entourage souligne l'orientation plus à gauche de M. Schulz par rapport à son prédécesseur, au point qu'il envisage de faire alliance avec la gauche radicale allemande plutôt qu'avec la CDU d'Angela Merkel.

"Sans doute Sigmar Gabriel, qui est aujourd'hui ministre de la grande coalition, retient-il (en soutenant Macron) quelque chose qui ressemble a ce qu'il souhaite. Ce n'est pas le pari de Martin Schulz, notamment sur le rassemblement de la gauche", souligne l'eurodéputé PS Guillaume Balas.

"Je n'étais guère surpris que Sigmar Gabriel ait une petite préférence pour M. Macron", s'est de son côté moqué M. Hamon lors d'un meeting à Bruxelles, mardi dernier.

A l'occasion de cette visite, M. Hamon a reçu le soutien sans ambiguïté du président du groupe socialiste au Parlement européen, Gianni Pitella.

Depuis la semaine dernière, l'appétence de M. Schulz pour une grande alliance des gauches a cependant pu décliner: l’élection régionale dans l'Etat de Sarre a vu ce week-end la victoire nette du parti conservateur de Mme Merkel, l'idée d'une alliance "rouge-rouge" mise en avant localement par le SPD ayant plutôt fait fuir les électeurs.

Dans la même thématique

Présidentielle: Hamon à Berlin, après Fillon et  Macron
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Présidentielle: Hamon à Berlin, après Fillon et  Macron
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le