Benoît Hamon, candidat socialiste à la primaire organisée par le PS, a appelé vendredi Jean-Luc Mélenchon, qui n'y participe pas, à la discussion, et à s'interroger "sur sa capacité à l'emporter".
"Si on fait le choix de la division, de battre l'autre gauche avant de battre la droite, on n'assistera pas à un second tour avec deux hologrammes mais avec deux candidats en chair et en os, l'extrême droite et la droite totale", a lancé M. Hamon lors d'un meeting à Marseille.
M. Mélenchon, qui avait assuré jeudi qu'il serait "candidat quoi qu'il arrive", a un projet de meeting à Paris sous forme d'hologramme.
"Je ne lui demande pas de se retirer, ou quoi que ce soit. De quel droit, je le ferais?", s'est interrogé M. Hamon. "Mais je lui demande de regarder, avec un peu de lucidité, la capacité de la gauche à l'emporter sans rassemblement, mais également sa propre capacité, quel que soit son génie personnel, à l'emporter".
Il a prédit l'échec de la gauche "si demain, on n'est même pas capables de se parler", ou si après la primaire le candidat qui en est issu, et les autres, disent tous "oui au rassemblement, mais derrière moi".
Se gardant d'attaquer frontalement ses concurrents à la primaire mais réservant tout de même quelques piques à Manuel Valls, M. Hamon a mis en garde contre la recherche par les citoyens d'un "homme providentiel".
"Il y a quelque chose de tout à fait immature à guetter tous les cinq ans le génie de la Nation, au point que certains se sentent habités, comme touchés par la grâce", a-t-il déclaré.
"Je revendique mon humanité imparfaite, elle coule sous vos yeux", a au contraire ironisé l'ancien ministre de l'Education, enrhumé, qui a plaidé pour "une gauche identifiable à la première oreille".
Il avait auparavant décliné, devant quelques centaines de personnes, les fondamentaux de son programme : lutte contre la pauvreté et les inégalités ainsi que revenu universel d'existence face à la "raréfaction du travail" en particulier.