Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »

Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »

24h après le soutien « sans ambiguïté » à Emmanuel Macron au second tour, le président du groupe centriste du Sénat, Hervé Marseille précise « qu’il ne s’agit pas d’un ralliement ». En cas de réélection du chef de l’Etat, le sénateur demande des changements dans son mode de gouvernance. Interview.
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Avez-vous peiné, mardi, à adopter une position commune au sein de votre groupe en vue du second tour ?

Nous avons pris une position qui contrairement à d’autres groupes n’est pas une demi-position. Nous apportons notre soutien à l’un des deux candidats qualifiés pour le second tour. Ce n’est pas pour autant un ralliement à Emmanuel Macron, ni une adhésion à sa majorité.

Vous l’évoquez. Les  LR du Sénat est divisés sur la ligne à tenir. Au sein du groupe centriste aussi, des différences ont émergé. Certains ont appelé à voter dès le premier tour en faveur d’Emmanuel Macron. Craignez-vous pour l’avenir de la majorité sénatoriale de la droite et du centre ?

Il ne m’appartient pas de commenter ce qu’il se passe au groupe LR. J’ai déjà assez à faire avec mes collègues (sourire). Notre groupe a toujours été pluriel. La moitié des sénateurs de mon groupe avaient, par exemple, voté la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe. Nous avons des positions qui peuvent être différentes, mais nous sommes unis.

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Vous avez été assez critiques lors de ce quinquennat sur l’exercice du pouvoir d’Emmanuel Macron. Vous l’avez régulièrement qualifié de vertical.

Oui, nous le rappelons dans notre communiqué. Si Emmanuel Macron est réélu, nous souhaitons un dialogue équilibré avec le Parlement, l’écoute des corps intermédiaires, et une relation de confiance avec les collectivités territoriales. La moitié des Français ont voté pour des formations protestataires. Nous allons devoir affronter de lourds défis, et ces électeurs seront peu représentés à l’Assemblée nationale. Compte tenu du mode de scrutin, ce sera l’exécutif face à la rue.

Sur ce point Emmanuel Macron s’est montré favorable à une réforme institutionnelle

Il faut réfléchir non seulement à une réforme des institutions mais aussi à un changement dans la pratique institutionnelle. Il faut revenir à une gouvernance plus ouverte au dialogue. Au groupe centriste, nous avons toujours été favorables au scrutin proportionnel mais la question est de savoir lequel. Il y en a beaucoup : départemental, régional, à la plus forte moyenne… Le diable est dans les détails. Le retour du septennat est aussi une piste qu’il faut regarder. Le quinquennat et la tenue des élections législatives juste après la présidentielle, tendent à transformer l’Assemblée nationale en chambre d’enregistrement.

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