Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
Présidentielle : les familles (presque) parfaites des candidats.
Par Béatrix Moreau
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Le 10 novembre 1994, Paris Match dévoile la double vie de François Mitterrand et écorne définitivement l’image idéale de la famille présidentielle. En une, le journal révèle ainsi l’existence de Mazarine, l’enfant du Président née de sa relation illégitime avec Anne Pingeot. Vingt ans auparavant, en 1974, celui qui n’était alors que candidat à la présidentielle s’affiche pourtant avec son épouse Danielle sur les plateaux télé et offre l’image d’un père de famille modèle.
Ironie de l’histoire, sa fille nait la même année, fruit de son union extra conjugale avec une femme de 27ans sa cadette.
Ces révélations marquent un « tournant » pour l’historien Michel Winock, invité cette semaine de l’Info dans le Rétro, « l’image de la famille traditionnelle est alors désacralisée ».
Entretenir l’image traditionnelle : « l’homme, la femme, les enfants »….
Jusque là, les politiques souhaitent incarner un modèle idéal et conventionnel, « l’important c’est le message donné aux français : je suis un homme comme vous » estime Michel Winock. Traditionnellement, « cette image est celle de la famille nucléaire : l’homme, la femme, les enfants » précise-t-il.
Dans ce domaine, Jean Lecanuet est l’un des précurseurs de ces mises en scène, et ce dès 1965 rappelle l’historien. Celui-ci considère d’ailleurs qu’une partie de l’électorat reste demandeur de cette image et qu’ « il existe toujours chez certains la nostalgie de représenter le couple traditionnel ».
Est-ce encore si important ?
Aujourd’hui cependant, ce modèle ne semble plus avoir la même importance.
Peu à peu « les divorces et les familles recomposées n’indignent plus grand monde » constate Michel Winock, c’est à présent « aux institutions de suivre les hommes politiques et la société ».
Pour « remettre en scène la fonction présidentielle, il faut arrêter le théâtre » estime même Elisabeth Chavelet, journaliste à Paris Match. Elle encourage d’ailleurs le couple Macron qui à ses yeux « transgresse encore beaucoup de tabous ». Agé de vingt ans de moins que son épouse, le candidat de « En marche ! » illustre en effet une situation jugée inhabituelle.
Malgré cet écart, l’image d’un homme et d’une femme mariés n’a pourtant rien de révolutionnaire.
1er diffusion vendredi 3 mars à 23h