Pour la présidentielle, pas de tract, pas de réunion, pas d'engouement: à Versailles, fief historique des militants de la Manif pour tous, les...
Présidentielle: les militants de la Manif pour tous, indécis
Pour la présidentielle, pas de tract, pas de réunion, pas d'engouement: à Versailles, fief historique des militants de la Manif pour tous, les...
Par Paul AUBRIAT
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Pour la présidentielle, pas de tract, pas de réunion, pas d'engouement: à Versailles, fief historique des militants de la Manif pour tous, les espoirs nés des mobilisations passées ont laissé place à l'indécision, dans une campagne éloignée des enjeux qu'ils entendaient imposer.
François Fillon, candidat revendiqué "chrétien", soutenu par la présidente nationale de la Manif pour tous Ludovine de la Rochère, avait pourtant donné des gages pour séduire les Versaillais, réputés les plus fervents et mobilisés: l'abrogation de l'adoption plénière pour les couples homos.
"Il est loin de ce que je souhaiterais", maugrée Yves Raoux, 69 ans, "trois enfants et onze petits-enfants", retraité. "La présidentielle, je ne m'y engage pas, aucun des candidats ne me représente", résume ce militant. S'il vote Fillon, ce sera "faute de mieux".
La faute aux soupçons d'emplois fictifs et de détournement de fonds publics? "Gênants", évacue-t-il rapidement. Mais c'est surtout "la tiédeur" du candidat LR qui ne passe pas: "Je ne suis pas enthousiasmé lorsqu'il dit que l'IVG est un droit fondamental ou qu'il ne veut pas revenir sur le mariage pour tous".
Dans les Yvelines, à son image, nombre de ceux qui avaient découvert le militantisme avec la Manif pour tous en descendant dans les rues contre le mariage homosexuel ont rangé les drapeaux. Et refusent désormais de coller des affiches autant qu'ils sèchent les réunions d'appartement.
Prudents dans leur expression, ils font part de leurs doutes, rarement de positions tranchées.
"Comment notre action politique va se dérouler en 2017? Nous ne pouvons le dire", enfonce Valérie d'Aubigny, 49 ans, mariée, six enfants, figure de proue du mouvement, qui "ne voit pas où (son) cœur va pencher à la présidentielle".
A Versailles, les succès des mobilisations contre la loi Taubira - adoptée en mai 2013 - avaient pourtant nourri appétences militantes et espoirs politiques sur ces terres solidement conservatrices. Lors des municipales de 2014, les 8% recueillis par la liste "Versailles famille avenir", prolongement politique de la Manif pour tous, avaient créé la surprise.
Entre veillées à la bougie et agit-prop, l'enthousiasme des irréductibles de la Manif avait perduré jusqu'à la primaire de droite, lors de laquelle avait émergé leur héraut, Jean-Frédéric Poisson - 9% des voix à Versailles, six fois plus que la moyenne nationale.
- De Lutte ouvrière à Le Pen -
In fine, le triomphe de François Fillon - porté, au niveau national, par de nombreux sympathisants Manif pour tous - avait également été, dans un premier temps, regardé avec bienveillance dans les Yvelines.
"J'étais intéressé par la dynamique qu'il avait créée; je pensais qu'un courant conservateur pouvait s'agglomérer autour de lui", raconte Pierre, 39 ans, qui vit à Bougival avec son épouse et leurs sept enfants.
Des militants de la Manif pour tous manifestent le 16 octobre 2016 à Paris
AFP
Autrefois "prêt à faire campagne", le trentenaire a finalement été déçu. "Ebranlé" depuis que "Fillon a mis de l'eau dans son vin", il envisage désormais de voter pour Nicolas Dupont-Aignan, voire... Emmanuel Macron.
Dans son appartement du cossu quartier Notre-Dame, à deux pas du château, Fabien Bouglé, leader de la Manif à Versailles, 43 ans, marié, huit enfants, "plutôt filloniste", met aussi en exergue "de nombreux désaccords", notamment sur les thèmes identitaires.
Pour celui qui s'est également fait remarquer à Versailles par son combat anti-migrants, la priorité des élections est ainsi devenue "la laïcité", dont l'enjeu est selon lui de "rappeler que la France est un pays chrétien".
Or, si sa préférence va à Fillon, c'est qu'il juge Marine Le Pen trop... timorée: quand la candidate Front national "dit que l'islam est compatible avec la République, c'est extrêmement répulsif".
Edwige Garnier, 41 ans, "élevée avec (sa) soeur lesbienne, par des parents Lutte ouvrière", électrice de Le Pen père en 2002, "hésite" aussi. Marine? "Peut-être. Mais pour l'instant, elle n'est pas assez claire".
Dans son appartement de Rocquencourt, devant des icônes christiques accrochées aux murs, cette mère de neuf enfants pointe "un libéralisme des moeurs" de la candidate FN, loin de ses convictions.
"Aucun candidat ne me satisfait vraiment", lâche-t-elle. Son idéal politique? "Marion Maréchal-Le Pen", une alliée indéfectible de la Manif pour tous.
« C’était un petit surdoué, une sale gosse d’une impertinence rare » se souvient Michel Drucker… Chanteur lyrique de formation, devenu imitateur et comique, Thierry Le Luron a marqué par sa brève carrière le paysage culturel et médiatique des années 70 et 80. Tissé d'interviews de ceux qui l’ont connu ou admiré et de larges extraits de sketchs, le documentaire de Jacques Pessis « Le Luron en campagne » diffusé cet été sur Public Sénat montre combien Thierry Le Luron était insolent à une époque où l'humour n’était pas aussi libre qu’on pourrait le penser aujourd’hui.
Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». Lors de son audition devant le Sénat le 16 juillet dernier, Amélie de Montchalin l’a pourtant sous-entendu : ces 300 millions d’euros de baisse ne toucheront pas directement les associations. « 100 millions concerneront l’unification des guichets d’aides aux collectivités territoriales en matière d’équipements sportifs », a-t-elle expliqué. Elle a également assuré que le Service national universel ne serait « pas pérennisé dans sa forme actuelle ». Une explication qui n’a pas convaincu Éric Jeansannetas. « L’année dernière, nous étions tous d’accord au Sénat pour maintenir les crédits de la mission, l’engagement associatif, ce n’est ni de droite ni de gauche », justifie-t-il. 6 % du financement des associations provient d’une niche fiscale Le point d’attention principal du secteur associatif se trouve sur la niche fiscale dont il bénéficie. Pour toutes les associations reconnues d’utilité publique en France, les dons ouvrent le droit à une réduction d’impôts de 66 % du montant donné, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Une autre disposition existe pour les associations d’aide aux personnes en difficulté ou victimes de violences, la niche « Coluche » : la réduction d’impôt s’élève alors jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 1 000 €, après quoi le dispositif à 66 % s’applique. Ces deux dispositifs fiscaux représentent 6 % du financement des associations françaises. L’inspection générale des finances a publié, le 16 juillet dernier, un rapport de revue des dépenses publiques en direction des associations. Il pointe une forte augmentation de celles-ci, de 44 % entre 2019 et 2023. S’il reconnaît que « les associations du secteur social, […] paraissent fragilisées par l’inflation et l’augmentation de leur masse salariale », il propose néanmoins de faire un à trois milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes de réforme, l’IGF émet l’idée de supprimer la niche « Coluche » et d’abaisser le plafond d’exonération d’impôt de 20 % du revenu à 2000€. Il propose aussi de réformer le crédit d’impôt mécénat, qui s’adresse aux entreprises, en passant d’un système de réduction d’impôt à un système de déduction (c’est l’assiette initiale qui est déduite du montant). Devant ce texte, les associations ont fait part de leur vive inquiétude. « Nous avons été particulièrement alertés par ce rapport. La mise en place des mesures concernant la niche fiscale et le mécénat d’entreprise engendreraient une diminution de 19 à 26 % de la générosité déclarée dans le pays », explique Pauline Hery. Devant l’inquiétude du secteur, François Bayrou a assuré que les dispositifs fiscaux n’étaient pas en danger. « Nous allons y rester attentifs », assure-t-elle. Plus de subventions des collectivités locales ? Autre source d’inquiétude pour les associations : les économies demandées aux collectivités locales, à hauteur de 5,3 milliards d’euros. Elles sont elles aussi pourvoyeuses de financement, et la contrainte sur leur budget risque également de diminuer les subventions. D’après le rapport de l’IGF, en 2023, 49 % des financements publics des associations provenaient des communes, départements et régions. Au sein des collectivités territoriales, ce sont les départements qui pèsent le plus dans les budgets des associations, car ils sont en charge de la politique sociale, et délèguent leurs missions à de nombreuses associations. « Les cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales vont mettre un frein aux subventions aux associations », prédit le sénateur socialiste, « les premières victimes de ces réductions budgétaires, ce sont les associations culturelles, sportives ». « Cela nous inquiète depuis l’année dernière », explique Pauline Hery. Les subventions des collectivités, fortement contraintes budgétairement depuis l’augmentation rapide de l’inflation, ont déjà été coupées dans certains cas. « Nous avons beaucoup d’exemples de collectivités qui ont drastiquement coupé les financements des associations dans le secteur de la culture, par exemple. Quand on demande de l’effort aux collectivités territoriales, les associations sont en première ligne sur ces coupes », raconte-t-elle. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent » La morosité budgétaire ambiante inquiète. Les coupes budgétaires, combinées à l’année blanche annoncée par le Premier ministre font craindre une augmentation de la pauvreté et des besoins d’aide, par exemple alimentaire. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent, et elles devront être remplies par l’Etat, ce qui coûtera plus cher et risque de détruire le tissu social », regrette Pauline Hery, « on a du mal à comprendre que les associations soient mises en première ligne des économies ». Éric Jeansannetas abonde : « Il y aura un retrait des collectivités territoriales des associations d’insertion sociale. Les politiques en direction des jeunes vont être sacrifiées dans ce budget qui va nous être présenté. Cela met en péril nos politiques publiques ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste encore ouvert. La version finale du budget, s’il est voté en temps et en heure, a rarement été aussi imprévisible.
Adoptée le 10 juillet, la proposition de loi visant à « réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille » doit désormais passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Au moins deux recours ont été déposés sur ce texte, dont l’un porté par la droite sénatoriale. Passage en revue des points litigieux.
Rien ne va plus dans la 2e circonscription de Paris, où les prétendants de marque se bousculent pour la législative partielle prévue à la rentrée. L’ancien premier ministre LR, Michel Barnier, vise cette circonscription en or pour « revenir dans l’arène », tout comme la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui pourrait en faire un « lancement de campagne » pour les municipales, sans oublier sa collègue du gouvernement, Clara Chappaz, pour Renaissance…