Présidentielle : les réanimateurs alertent les candidats sur leur manque structurel de moyens

Présidentielle : les réanimateurs alertent les candidats sur leur manque structurel de moyens

Lourdement sollicités durant la pandémie, les médecins réanimateurs adressent une dizaine de recommandations aux candidats à l’élection présidentielle parmi lesquelles la possibilité de mobiliser 7 500 lits de réanimation en cas de crise sanitaire.
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Auditionnés par la commission d’enquête du Sénat sur l’évaluation des politiques publiques face aux pandémies, le 14 octobre 2020, les représentants des anesthésistes réanimateurs alertaient sur le manque de capacité des services de réanimation.

>> Lire notre article: « Sans déprogrammation des soins, on est à notre capacité maximale », alertent les réanimateurs

A quelques semaines de l’élection présidentielle, et deux ans après le premier confinement, les « héros » de la première vague, s’inquiètent de l’absence de réponse des pouvoirs publics au manque de moyens pourtant dénoncé à de nombreuses reprises.

Le Conseil National Professionnel Médecine Intensive Réanimation (CNP-MIR) formule une dizaine de propositions à l’adresse des candidats à l’élection présidentielle. Les médecins réanimateurs rappellent, tout d’abord, que le taux d’occupation moyen, en France, des unités adultes et pédiatriques est de 88 % avec un pic hivernal annuel. Or, un taux supérieur à 80 % d’occupation, ne permet pas de garantir en permanence l’accueil de patients en urgence absolue.

Avec un peu plus de 5 000 lits de réanimation, soit 7 lits pour 100 000 habitants, les services de réanimation sont structurellement sous tension. Devant la Haute assemblée, Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d’urgence, avait rappelé que l’engorgement dans les services de réanimation s’était traduit lors de la première vague par des complications et des décès, « une surmortalité de 9 % de l’ensemble, et 30 % chez les formes les plus graves » du Covid-19.

Chiffres de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) à l’appui, les réanimateurs estiment que 1 000 lits de réanimation supplémentaires sont nécessaires d’ici la fin de la décennie.

Craignant que la crise n’entame durablement l’attractivité de leur profession, ils proposent d’augmenter le nombre d’internes à la médecine intensive de réanimation par l’ouverture de 150 postes par an durant le quinquennat.

Parmi leurs recommandations, le CNP-MIR demande la possibilité de mobiliser immédiatement 7 500 lits de réanimation en cas de crise sanitaire ou d’épisode de saturation hivernaux, ou encore un statut spécifique pour les infirmiers en réanimation.

 

 

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