Présidentielle: « pas racistes mais… » pour que « la France reste française »
"On n'est pas racistes, mais on est chez nous": sous les palmiers de la Riviera française, bastion traditionnel de l'extrême droite, des "gens...
Par Thibauld MALTERRE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
"On n'est pas racistes, mais on est chez nous": sous les palmiers de la Riviera française, bastion traditionnel de l'extrême droite, des "gens bien sous tout rapport" espèrent voir Marine Le Pen devenir présidente, grâce à un "grand élan patriotique".
"Cette fois, c'est la bonne, on va gagner: il y a eu le Brexit, l'élection de Donald Trump, François Fillon et ses affaires... Les planètes sont dans le bon alignement", s'enflamme Florent Erard, 27 ans, responsable local du Front national (FN) de la jeunesse dans le Var (sud-est), entre Marseille et Nice.
En déplacement à Saint-Raphaël, Marine Le Pen vient parler en terrain conquis: le Var est le département qui a le plus voté pour le FN aux dernières élections, les régionales de 2015, avec 44,6% des voix au premier tour, contre 27,9% en moyenne en France.
Depuis janvier, avec les déboires judiciaires du candidat de droite François Fillon, la patronne de l'extrême droite caracole en tête des sondages pour le premier tour, le 23 avril, au coude à coude avec Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires et ex-ministre de l'Economie du président socialiste François Hollande, repositionné au centre. Et le second tour, le 7 mai, pourrait se jouer entre eux.
Marine Le Pen en campagne le 16 mars 2017 à Six-Fours-les-Plages
AFP/Archives
"Macron n'a aucune chance, les Français savent très bien d'où il vient, c'est l'élu de la finance quand Marine est élue par et pour le peuple", assure Jean-Marc Micallef, 55 ans, venu au meeting en costume sombre et cravate rouge.
L'immigration, la place de l'islam et le débat sur l'identité, sujets récurrents de crispation en France, nourrissent l'extrême droite, de même que les peurs nées de la vague d'attentats jihadistes qui a fait 238 morts en 2015 et 2016 ou le rejet de la mondialisation.
Dans le public, le slogan "On est chez nous!" ponctue régulièrement le discours de la candidate, en meeting dans une salle bondée par plus d'un millier de personnes agitant des drapeaux bleu-blanc-rouge.
Avec ceux qui veulent que "la France reste française", on trouve des curieux venus écouter le discours de la candidate "sans filtre médiatique".
- 'Bien sous tout rapport' -
"Le FN n'a jamais gouverné, on ne sait pas ce que cela va donner, ça ne sera peut-être pas mieux, mais ça ne peut pas être pire", estime ainsi Philippe, 45 ans, venu assister à son premier meeting.
Des stands lors d'un meeting de la présidente du Front national et candidate à l'élection présidentielle Marine Le Pen à Saint-Raphaël le 15 mars 2017
AFP
Betty, une énergique rousse de 68 ans, était une fidèle de l'ancien président Nicolas Sarkozy, vaincu lors de la primaire de droite. "Je suis écoeurée de la politique ! Qu'est-ce qu'il reste, à part Marine ? Je suis une Gauloise !", affirme-t-elle, en référence au surnom attribué aux Français de souche, par opposition à ceux issus de l'immigration récente.
"Mais attention, je suis une modérée", assure-t-elle. "D'ailleurs, regardez autour de vous, il n'y a pas de crânes rasés, que des gens bien sous tout rapport".
Marine Le Pen s'efforce depuis longtemps d'adoucir son image et celle du parti fondé par son père, le sulfureux Jean-Marie Le Pen, aux diatribes antisémites et xénophobes.
Responsable du parti dans le Var, Frédéric Boccaletti, s'en félicite: "L'électorat du FN est aujourd'hui beaucoup plus ouvert qu'il y a quelques années, il y a des ouvriers, des salariés, des accidentés de la vie, et aussi des professions libérales, des chefs d'entreprise".
Marine Le Pen fait un discours à Saint Raphaël le 15 mars 2017
AFP/Archives
Devant son étal de vêtements au port du Brusc, plus à l'ouest sur la côte méditerranéenne Yoan Jenais, 19 ans, est tout heureux d'avoir échangé quelques mots avec la patronne du FN venue arpenter le marché. Il apprécie ses promesses en faveur des commerçants et des artisans.
"Je n'avais pas de travail, alors je viens de créer ma propre entreprise. Mais avec toutes les taxes qu'on doit payer, on ne peut pas profiter de l'argent qu'on gagne, tout va à l'Etat", regrette-t-il.
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.
A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.
Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé ce 7 mai, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre François Bayrou sur les projets de référendum évoqués ces derniers jours par l'exécutif.
Réagissant à la publication d’un livre à charge sur le fonctionnement de la France insoumise, Patrick Kanner, le président du groupe PS au Sénat, épingle le rôle joué par Jean-Luc Mélenchon. Il appelle la gauche à tirer les enseignements de cet ouvrage.