Annoncé comme favori pendant de longs mois, il a fini à la quatrième place. Les ambitions présidentielles de Xavier Bertrand pour 2022 se sont arrêtées le 4 décembre, lorsque Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, a été désignée par les militants LR pour recevoir l’investiture du parti. Un coup dur pour celui qui, durant de long mois, a obstinément refusé de se plier à cet exercice de sélection, avant d’y souscrire. Invité vendredi d’« Extra local » sur Public Sénat, Xavier Bertrand a assuré n’avoir aucun regret, bien qu’il reconnaisse que ce ne fut pas un moment des plus agréables. « Même si aujourd’hui je suis pleinement engagé dans la campagne de Valérie Pécresse, sur le coup, ça n’est pas si simple que ça à vivre. Mais quand vous faites de la politique, il faut intégrer le fait que la défaite politique fait partie de la vie politique. Il faut l’assumer », a-t-il confié.
« Ce n’était pas simple non plus pour celles et ceux qui m’avaient soutenu et dont j’ai vu la profonde déception », poursuit Xavier Bertrand, qui se félicite d’avoir accepté de participer à ce scrutin, malgré ses premières réticences.
« J’ai changé d’avis. Si je n’avais pas participé au congrès, on ressemblerait à quoi ? À qui ? À la gauche divisée avec tous ses candidats, sans aucun espoir de gagner », lâche-t-il. « Autrement, il y aurait eu un vainqueur du congrès, et puis moi à côté. On aurait ressemblé à qui ? À Hidalgo, Jadot, Mélenchon et peut-être Taubira », raille encore cet ancien ministre de la Santé à propos du morcellement des candidatures à gauche de l’échiquier politique. « Jouer la carte du congrès, c’était jouer la carte de l’unité. Je pense qu’on a vraiment bien fait. »
Le rassemblement d’abord
Il ne regrette pas non plus son refus d’une primaire ouverte, qui aurait permis d’élargir le corps électoral, tandis que les sondages nationaux lui donnaient, pour la plupart, une marge d’avance sur ses concurrents. « Comme en 2016, des électeurs qui ne sont pas de la droite et du centre seraient venus voter », balaye Xavier Bertrand, ce qui, selon lui, aurait attisé les tensions au sein du parti. « Monsieur Zemmour, Madame Le Pen, Monsieur Macron… Vous ne pensez pas qu’ils seraient venus jouer avec une primaire ouverte ? », interroge-t-il, non sans ironie.
« Il y a eu un esprit de compétition, mais sans ennemi au sein de la famille politique, c’est la raison pour laquelle le rassemblement s’est fait aussi facilement autour de Valérie », conclut Xavier Bertrand, qui est désormais conseiller spécial pour la « République des territoires et le travail » auprès de la candidate.