Présidentielle: vers un possible retrait de l’écologiste Jadot?
Les 17.000 électeurs de la primaire EELV sont appelés à voter de mardi à jeudi sur l'engagement de discussions entre Yannick...

Présidentielle: vers un possible retrait de l’écologiste Jadot?

Les 17.000 électeurs de la primaire EELV sont appelés à voter de mardi à jeudi sur l'engagement de discussions entre Yannick...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Les 17.000 électeurs de la primaire EELV sont appelés à voter de mardi à jeudi sur l'engagement de discussions entre Yannick Jadot, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, première étape d'un éventuel retrait du candidat écologiste à la présidentielle.

Le vote commencera sur internet à 18H00, pour se clore jeudi à la même heure, a indiqué mardi le porte-parole d'EELV Julien Bayou au cours d'une conférence de presse. Il aura pour objet de déterminer "si les gens qui ont participé à la primaire sont d'accord pour qu'on discute avec Benoît Hamon mais aussi Jean-Luc Mélenchon", selon le secrétaire national d'EELV, David Cormand.

En cas de vote positif, EELV cherchera avec les deux hommes les voies d'un accord portant sur projet, "candidature commune" à la présidentielle et investitures aux législatives. Un tel accord serait à son tour soumis au vote, idéalement avant le 23 février, date à laquelle les élus commenceront à recevoir leurs kits de parrainages pour la présidentielle, selon M. Cormand.

Benoît Hamon avait annoncé dès sa victoire à la primaire élargie du PS son intention de proposer à EELV et à la France insoumise de construire un contrat de gouvernement. Après un déjeuner avec M. Jadot le 31 janvier, leurs entourages se sont rencontrés dimanche.

La rencontre a duré 4 à 5 heures, selon M. Bayou. Le temps pour les deux parties de constater les nombreuses convergences entre les deux programmes et quelques divergences, notamment sur la question du désarmement nucléaire militaire ou de la proportionnelle.

La question des législatives n'a pour l'heure pas été au menu des discussions. Mais Julien Bayou ne cherche pas à dissimuler la faible probabilité d'un accord global: "je pense (...) qu'il ne sera pas envisagé ou envisageable d'avoir un accord complet sur toutes les circonscriptions. Je ne crois pas trop m'avancer en disant qu'il y aura des candidats écolo contre un certain nombre de sortants du quinquennat".

De manière particulièrement emblématique, le parti écologiste soutient à Paris la candidature de Caroline De Haas, à la pointe de la lutte contre la loi travail, face à la ministre qui l'a portée, Myriam El Khomri.

- "Des bisous partout" -

En parallèle de ce dialogue avec le PS, EELV tente aussi de discuter avec La France insoumise (LFI).

Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon se sont retrouvés lundi à la gare de l'Est, à Paris, pour une conférence de presse contre l'accord de libre-échange eurocanadien Ceta, en débat mercredi au Parlement européen, avant de prendre ensemble le train pour Strasbourg.

"De ma part, il n'y aura jamais aucun blocage à la discussion, jamais. Je suis toujours ouvert à parler avec tout le monde", a assuré M. Mélenchon. Mais "on ne se paiera pas ma tête en me faisant des bisous partout pour ensuite essayer de me faire avaler des Carvounas, des Valls, des El Khomri, des Marisol Touraine et tous ces gens", a-t-il prévenu.

Depuis quinze jours, M. Mélenchon et ses proches dénoncent "l'incohérence" qu'il y aurait à vouloir tourner la page du quinquennat en investissant aux législatives ceux qui l'ont écrite et demandent à M. Hamon de faire un "choix".

Une exigence que ne partage pas EELV. "Nous, on ne fait pas de préalable de personnes. On parle du projet. Je pense que c'est la position la plus constructive et c'est celle qui va prévaloir. Une position qui dirait +non, je ne discute pas par principe+ serait assez mal comprise, surtout si je pense à tous ces appels" en faveur de l'unité, a expliqué M. Bayou.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a lui aussi mis la pression sur le candidat LFI: M. Mélenchon "ne peut pas rester sur (son) Aventin en disant +je ne discute pas parce qu'il y a trois têtes qui ne me plaisent pas+", a-t-il lancé sur franceinfo.

"Si la gauche est fragmentée, c'est Marine Le Pen qui l'emporte", a-t-il prévenu.

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