Primaire du PS: Valls surprend en proposant de supprimer le 49-3

Primaire du PS: Valls surprend en proposant de supprimer le 49-3

Manuel Valls a bousculé jeudi la campagne pour la primaire du PS, au dernier jour de la période de dépôt des candidatures, en avançant la...
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Par Baptiste PACE, avec Marc PREEL à La Rochelle

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Manuel Valls a bousculé jeudi la campagne pour la primaire du PS, au dernier jour de la période de dépôt des candidatures, en avançant la proposition choc d'une suppression du 49-3, arme controversée qu'il a utilisée pour imposer la loi travail.

Au total, la Haute Autorité des primaires citoyennes a fait état jeudi soir de "neuf candidatures sérieuses", y compris celle, relativement inattendue, de Fabien Verdier, secrétaire national du PS chargé du pôle "production et répartition des richesses", conseiller municipal de Châteaudun.

Au sujet du 49-3, l'ancien Premier ministre a dit connaître "parfaitement les effets pervers" de cet article. "Dans la société de la participation dans laquelle nous vivons, son utilisation est devenue dépassée et apparaît comme brutale. Je proposerai, hors texte budgétaire (...) de supprimer purement et simplement le 49-3", a-t-il déclaré sur France Inter.

L'article 49-3 de la Constitution permet au Premier ministre d'engager sa responsabilité devant l'Assemblée nationale sur un texte de loi. Manuel Valls l'a également utilisé pour faire adopter la loi Macron en 2015.

Sa suppression, qui nécessite une réforme constitutionnelle, pourrait faire l'objet d'un référendum à la rentrée 2017, si M. Valls est élu président.

La proposition de M. Valls a suscité incompréhension et railleries, à droite comme à gauche.

"Le candidat Valls s'est trompé d'agenda. Il se croit le 1er avril en annonçant la suppression du 49-3 dont il a tant abusé. #dequisemoqueton", a réagi le député PS Yann Galut, soutien d'Arnaud Montebourg.

"Après avoir usé et abusé du 49-3 lancé dans la primaire veut le supprimer. De qui se moque-t-on ?", a twitté dans des termes très proches le député LR Eric Ciotti.

Une maladresse? M. Valls s'en est défendu devant des militants à La Rochelle.

L'article 49-3 de la Constitution
L'article 49-3 de la Constitution
AFP

Sa sortie présente plusieurs avantages: elle lui permet de préempter le débat, alors que s'ouvre la campagne des primaires; elle manifeste de manière puissante sa mue de Premier ministre en candidat; et elle lui permet de se distinguer de la droite, qui a promis de légiférer par ordonnance sur certains sujets majeurs.

"Je suis plus libéré, je suis plus libre. Forcément je change, je ne suis plus Premier ministre. Mais je revendique la cohérence de mes propositions", a expliqué M. Valls à la presse en marge d'un déplacement à La Rochelle.

- 'Malveillances vallsistes' -

Peu après cette interview choc, son directeur de campagne, Didier Guillaume, a déposé au siège du Parti socialiste les parrainages de quelque 500 élus, dont 178 parlementaires.

Les proches de Vincent Peillon en ont déposé dans l'après-midi environ 140, dont une trentaine de parlementaires, dont ils n'ont pas dévoilé les noms, contrairement aux autres candidats. Gérard Filoche a affirmé à l'AFP avoir déposé les siens vers 17H00.

La radicale de gauche Sylvia Pinel est également sur la ligne de départ de la primaire des 22 et 29 janvier, organisée par le PS.

Les modalités de la primaire PS et les 9 candidats déclarés au 15 décembre
Les modalités de la primaire PS et les 9 candidats déclarés au 15 décembre
AFP

A la gauche du PS, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon avaient déjà déposé formellement leurs candidatures, tout comme les candidats issus des partis associés au PS au sein de la Belle Alliance populaire (BAP), comme Jean-Luc Bennahmias (UDE) ou François de Rugy (Parti écologiste).

Les candidatures seront maintenant examinées par la Haute Autorité, instance indépendante qui vérifie notamment, pour les postulants socialistes, s'ils sont à jour de leurs cotisations d'adhérent et d'élu.

Plusieurs polémiques sont nées autour de cette condition, visant Vincent Peillon et Arnaud Montebourg. L'entourage du premier a annoncé mercredi qu'il était désormais à jour, celui du second "conteste formellement" la somme avancée par la presse de 80.000 euros d'arriérés, dénonçant des "malveillances vallsistes".

"Il est loin d'être acquis que Gérard Filoche et Fabien Verdier aient les parrainages nécessaires pour poursuivre", a-t-on par ailleurs indiqué de source proche du PS.

Les candidatures validées seront annoncées officiellement samedi avant la publication en ligne, mardi, des professions de foi, vrai début d'une campagne amputée par les fêtes de fin d'année. Les organisateurs pensent attirer moins d'électeurs qu'à la primaire de 2011 (2,6 millions au premier tour).

Trois débats télévisés opposeront les candidats, les 12, 15 et 19 janvier, avant celui des finalistes, le 25.

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