Primaire écologiste : pour qui vont voter les sénateurs ?
Cinq candidats tentent de convaincre leur famille politique qu’ils incarnent la meilleure chance de décrocher l’Elysée en 2022. Les sénateurs et sénatrices ont fait le déplacement.

Primaire écologiste : pour qui vont voter les sénateurs ?

Cinq candidats tentent de convaincre leur famille politique qu’ils incarnent la meilleure chance de décrocher l’Elysée en 2022. Les sénateurs et sénatrices ont fait le déplacement.
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Par Héléna Berkaoui

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Les « Journées d’été » des écologistes, de jeudi à dimanche à Poitiers, constituent un temps fort avant la primaire des Verts de septembre. Cinq candidats tentent de convaincre leur famille politique qu’ils incarnent la meilleure chance de décrocher l’Elysée en 2022. L’ancienne numéro 2 d’EELV Sandrine Rousseau, le maire de Grenoble Éric Piolle, l’eurodéputé Yannick Jadot, la députée Delphine Batho et l’entrepreneur Jean-Marc Governatori. A leurs côtés, les sénateurs et sénatrices ont fait le déplacement.

LIRE AUSSI // Journée d’été des écologistes : les candidats cherchent leur soutien

Les deux tours de la primaire se tiendront sur quatre jours : le premier, du 16 au 19 septembre ; le second, du 25 au 28 septembre. Toutes les personnes peuvent voter. Seule condition : payer une contribution de 2 euros ou d’être adhérent d’un des partis organisateurs. Les votes se feront sur internet à condition de s’inscrire avant le 12 septembre. Pour l’heure, le chiffre des inscrits plafonne à environ 15 000 inscrits.

Si cinq candidats sont en lice, Yannick Jadot et Éric Piolle sont présentés comme les favoris. Ils comptent leurs soutiens. L’eurodéputé a dégainé une tribune de soutiens (1 000 signatures dont 300 élus), mercredi. Chez les sénateurs écologistes, la moitié du groupe le soutient : Joël Labbé, Guy Benarroche, Monique de Marco, Thomas Dossus et Daniel Salmon. Pour Éric Piolle, on compte trois sénateurs dont le président du groupe, Guillaume Gontard.

« Éric Piolle est peut-être moins connu mais il exprime une simplicité »

Guillaume Gontard justifie son choix « par sa proximité géographique » avec le maire de Grenoble. Le sénateur de l’Isère rappelle sa victoire dans l’agglomération grenobloise, « une victoire qui s’est faite avec un projet écologique radical qui nous a inspiré pour les sénatoriales ». Le mandat local d’Éric Piolle et sa réélection confortable restent une preuve de sa « force à emmener les gens et crédibiliser le discours ».

« Le problème des écologistes, c’est que notre projet entraîne une vraie adhésion mais que les gens doutent sur la manière de le mettre en œuvre surtout pour les présidentielles », note le président du groupe écologiste. La solution, on l’aura compris, reste la victoire d’Éric Piolle, le plus à même « de démontrer comment faire changer la vie des gens ».

Concernant la moindre notoriété de son candidat par rapport à Yannick Jadot, le sénateur de l’Isère veut croire que ça ne constituera pas un obstacle. « Il est peut-être moins connu mais il exprime une simplicité et a ce côté rassurant qui emporte l’adhésion des gens », assure-t-il.

Ce n’est pas l’avis du sénateur d’Ille-et-Vilaine, Daniel Salmon :

L’élection présidentielle c’est demain et une notoriété ça ne se fait pas en six mois

« J’apprécie Éric Piolle mais dans l’urgence où nous sommes il faut avoir une personne qui incarne l’écologie politique, qui a une notoriété une respectabilité qui ne sont plus à construire », juge Daniel Salmon dont le soutien va naturellement vers Yannick Jadot.

« Il gagnerait à revenir vers plus de radicalité »

Daniel Salmon rappelle aussi l’histoire contrariée des écologistes avec les primaires : « On a cette habitude chez les verts d’élire des inconnus et à chaque fois on rame. Il faut apprendre des erreurs du passé ».

Monique de Marco, elle aussi, a apporté son soutien à Yannick Jadot. Un choix de raison sur le candidat le plus à même de représenter EELV. Joël Labbé, lui, aurait pu changer d’avis mais conserve son soutien à Yannick Jadot par loyauté. « C’est lui qui m’a poussé à entrer en politique au départ, au-delà du local », raconte-t-il.

Pour autant, il trouve que « sa candidature tend trop vers le conventionnel, sans doute pour rassembler » et pense « qu’il gagnerait à revenir vers plus de radicalité ». Comme d’autres militants, la présence de Yannick Jadot à la manifestation des policiers l’a mis mal à l’aise.

La sénatrice du Rhône, Raymonde Poncet, soutient pour sa part le maire de Grenoble. Première raison : son parcours. « Éric Piolle a fait le choix de son poste chez Hewlett-Packard (multinationale spécialisée dans l’informatique) après un désaccord sur un plan de restructuration essentiellement financier », souligne la sénatrice. Une preuve de droiture.

Certains ne se prononcent pas comme Ronan Dantec, sénateur de la Loire-Atlantique et donnent rendez-vous après la primaire pour trouver un candidat pour la présidentielle.

Les soutiens de Yannick Jadot sont numériquement supérieurs au sein du groupe : six contre deux dans un groupe qui compte douze sénateurs. Reste désormais à savoir si les choix des sénateurs ressembleront à celui des votants à la primaire.

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