Primaire: face à Macron, le PS empêtré dans ses querelles de clan

Primaire: face à Macron, le PS empêtré dans ses querelles de clan

Face à la démonstration de force d'Emmanuel Macron ce week-end, le PS apparaît plus que jamais empêtré dans ses querelles de clan, avec la...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Face à la démonstration de force d'Emmanuel Macron ce week-end, le PS apparaît plus que jamais empêtré dans ses querelles de clan, avec la candidature surprise, au nom du "rassemblement", de Vincent Peillon face à d'anciens collègues du gouvernement.

En réunissant "15.000" personnes à Paris samedi, le fondateur d'En marche! a incontestablement marqué des points: loin d'éclater, la "bulle médiatique" Macron s'ancre dans le territoire, avec quelque 2.600 comités locaux, 120.000 "marcheurs" et 3,6 millions d'euros de dons récoltés, selon l'intéressé.

En comparaison, le meeting de la "Belle Alliance populaire" avait réuni la semaine précédente environ 2.500 personnes dans une ambiance empesée d'hommage au chef de l'Etat, au surlendemain de sa renonciation.

L'éclatement de la gauche française
L'éclatement de la gauche française
AFP

Des proches de François Hollande se trouvaient d'ailleurs au meeting de l'ancien ministre de l'Economie, comme les avocats Jean-Pierre Mignard et Dominique Villemot ou l'ancien président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon. Dimanche, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal n'a pas exclu de soutenir M. Macron.

Du côté des candidats à la primaire des 22 et 29 janvier, pas d'événement de premier plan ce week-end... si ce n'est l'entrée en lice d'un revenant, le député européen Vincent Peillon.

L'ancien ministre de l'Education, qui affrontera notamment l'ancien Premier ministre Manuel Valls et les anciens ministres Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, a rapidement enregistré des soutiens de poids: le chef de file du courant du PS La Fabrique, Karine Berger, la maire de Paris Anne Hidalgo, le député Sébastien Denaja, fidèle parmi les fidèles de François Hollande, la députée européenne Pervenche Bérès.

Vincent Peillon en déplacement dans un centre d'hébergement d'urgence du XVIe arrondissemen, le 12 décembre 2016 à Paris
Vincent Peillon en déplacement dans un centre d'hébergement d'urgence du XVIe arrondissemen, le 12 décembre 2016 à Paris
AFP

Mais cette candidature, décidée le 1er décembre par un quasi retraité de la politique qui avait annoncé en avril qu'il ne briguerait plus de mandat électif, en laisse plus d'un sceptique au PS. "On ne s'improvise pas candidat à la présidence de la République", a cinglé Manuel Valls, en déplacement à Narbonne lundi.

"Peillon, c'est quand même très surprenant (...) Quel est son projet? C'est vraiment une candidature qui s'inscrit dans cette confusion que la primaire est le congrès", tacle un soutien de l'ex-Premier ministre.

Arnaud Montebourg, s'il "apprécie à titre personnel" Vincent Peillon, a ironisé en renvoyant dos à dos les deux hommes, "deux frères du hollandisme qui se disputent l'héritage".

- "J'ai beaucoup travaillé" -

Interviewé dans Le Monde, Vincent Peillon s'est défendu d'être l'instrument des scénarios de tel ou tel pour l'après 2017. "Je ne viens pas pour un nouveau congrès du PS. Je ne suis instrumentalisé par personne. Je suis candidat pour être président de la République", a-t-il assuré.

Manuel Valls en meeting le 12 décembre 2012 à Villemoustaussou dans le sud de la France
Manuel Valls en meeting le 12 décembre 2012 à Villemoustaussou dans le sud de la France
AFP

Tout en défendant le bilan du chef de l'Etat, il a regretté qu'il n'y ait "pas eu des contreparties suffisantes au pacte de responsabilité", que le gouvernement ait eu "une base politique trop étroite" et qu'il y ait eu des "brutalités, comme le 49-3 lors de la loi travail".

Une pierre dans le jardin de M. Valls, dont M. Peillon a pris le soin de se distinguer. "J'ai toujours défendu les 35 heures, je n'ai jamais dit que je voulais supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Je porte aussi une idée humaniste de la laïcité républicaine qui est celle de 1905", a-t-il souligné.

Lundi, M. Peillon a effectué son premier déplacement dans un centre d'hébergement d'urgence du XVIe arrondissement de Paris, voulant placer sa candidature sous le signe de la "solidarité", de cette "France que l'on ne voit pas beaucoup, celle des bénévoles, celles des travailleurs sociaux, celles aussi des professeurs des écoles qui accueillent ces étrangers que Marine Le Pen souhaite mettre dehors, ceux qui soignent".

Pressé de questions par les journalistes, M. Peillon s'est défendu de toute improvisation. "On dit +vous avez disparu+. Il y a plus de 60 millions de Français qui ne passent jamais à la télévision. Mais ils travaillent (...) J'ai beaucoup travaillé."

Peillon réunira mardi ses soutiens à la Gaîté lyrique à Paris, à huis clos. Ceux de Valls se retrouveront à la Maison de la Chimie. L'ex-Premier ministre a obtenu lundi le soutien de Najat Vallaud-Belkacem et pourrait recevoir bientôt celui du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Dans la même thématique

Macron doigt 2
10min

Politique

Le référendum, l’arme d’Emmanuel Macron pour « secouer le système » ?

Le chef de l’Etat sera l’invité de TF1 le 13 mai. Il pourrait annoncer un référendum avec plusieurs questions. Une façon pour Emmanuel Macron de « dénouer » le blocage, salue le député macroniste Pieyre-Alexandre Anglade. La réorganisation territoriale pourrait être au menu. « C’est excellent de réfléchir au millefeuille territorial », salue le sénateur François Patriat, « les Français pensent qu’il y a trop de collectivités ».

Le

SIPA_01203761_000031
4min

Politique

Interdiction du démarchage téléphonique : accord des députés et sénateurs sur la proposition de loi de lutte contre les fraudes aux aides publiques

En commission mixte paritaire, ce mardi, les parlementaires ont trouvé une version de compromis sur le texte sur la proposition de loi contre toutes les fraudes aux aides publiques. Un texte qui s’attaque principalement aux fraudes dans les secteurs de la rénovation et de l’efficacité énergétiques et interdit également le démarchage téléphonique sans consentement.

Le

Assemblee Nationale, CMP, Reforme retraites
3min

Politique

Justice des mineurs : députés et sénateurs trouvent un accord en commission mixte paritaire

Ce mardi, la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, visant à durcir la justice des mineurs, a trouvé une issue favorable en commission mixte paritaire (CMP). Si une version de compromis a été actée entre les sept sénateurs et les sept députés, le texte est loin de faire consensus. La gauche du Sénat compte saisir le Conseil constitutionnel.

Le