La tension est encore montée d'un cran mardi entre les finalistes de la primaire élargie du PS, Manuel Valls lâchant ses coups contre Benoît...
Primaire: fracture ouverte au Parti socialiste
La tension est encore montée d'un cran mardi entre les finalistes de la primaire élargie du PS, Manuel Valls lâchant ses coups contre Benoît...
Par Jérémy MAROT
Temps de lecture :
2 min
Publié le
Mis à jour le
La tension est encore montée d'un cran mardi entre les finalistes de la primaire élargie du PS, Manuel Valls lâchant ses coups contre Benoît Hamon, notamment sur la question de la laïcité, à la veille du débat télévisé de l'entre-deux-tours.
Alors que l'incertitude autour du chiffre exact de participation au premier tour -toujours pas publié mardi après-midi- continue d'alimenter les soupçons, les deux candidats ont singulièrement haussé le ton, aggravant la fracture ouverte au PS entre l'aile gauche, incarnée par M. Hamon, et l'aile droite de M. Valls.
Crédité de 31,22% dimanche et en ballottage défavorable face à M. Hamon (35,86%), l'ex-Premier ministre s'est montré extrêmement offensif avant un duel télévisé qui s'annonce crispé.
Manuel Valls et Benoît Hamon, la confronntation se tend autour de la laïcité
AFP
Lundi soir sur TF1, M. Valls a d'abord décoché de nouvelles flèches contre le revenu universel proposé par son adversaire, qui signifierait "la ruine de notre budget".
Mais M. Valls compte surtout emmener son ancien ministre de l’Éducation sur le terrain de la laïcité, une thématique sur laquelle il juge M. Hamon "ambigu".
"Je défendrai aussi une vision de la laïcité que je veux incarner, la lutte contre le communautarisme", a ainsi assuré lundi Manuel Valls, insistant encore mardi matin sur les "risques d'accommodements" du député des Yvelines en la matière.
"Il ne peut pas y avoir le moindre compromis avec les communautarismes", a affirmé M. Valls sur franceinfo, avant d'embrayer sur un déplacement à la Maison des femmes de Saint-Denis.
"Je défendrai aussi une vision de la laïcité que je veux incarner, la lutte contre le communautarisme", insiste Manuel Valls, répétant à l'envi les "ambiguïtés" et les "risques d'accommodements" de son adversaire
AFP/Archives
L'ancien Premier ministre fait allusion à la polémique qu'avait déclenchée Benoît Hamon mi-décembre. Invité à commenter un reportage montrant l'absence de mixité dans certains cafés de banlieues, notamment à Sevran (Seine-Saint-Denis), l'élu de Trappes avait souligné qu'"historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes", paraissant ainsi relativiser le problème.
"Aucune tradition culturelle dans la République française ne peut admettre qu'on interdise à des femmes un lieu ou un espace public", a insisté M. Valls depuis Saint-Denis.
Ces critiques ont déclenché l'ire de M. Hamon et ses soutiens.
- "Farce triste" -
"On me fait le procès de quoi? D'être élu de banlieue, d'être confronté à la réalité de ce communautarisme que je combats, autrement que par des mots", a-t-il dénoncé.
"Ce n'est pas moi qui ai une version dévoyée de la laïcité", a-t-il lancé à son adversaire. "C'est le Conseil d’État qui lui a rappelé ce qu'était la loi sur le burkini quand il s'est porté au secours des maires interdisant le burkini."
Benoit Hamon en meeting à Montpellier, le 10 janvier 2017
AFP/Archives
Plus tard sur Europe 1, Benoît Hamon a qualifié les accusations de laxisme à son encontre de "très graves". Ces accusations "non seulement me heurtent, mais me révoltent", a-t-il fustigé.
Cette passe d'armes pose avec de plus en plus d'insistance la question du rassemblement du camp socialiste à l'issue du scrutin.
"Moi, j'attends dimanche", a répondu sur franceinfo Manuel Valls comme on lui demandait s'il soutiendrait ou non Benoît Hamon si celui-ci remportait la primaire.
"Je n'imagine pas que l'ancien Premier ministre de la France qu'est Manuel Valls ne respecte pas sa parole, c'est inconcevable", a tempêté Mathieu Hanotin, directeur de campagne de M. Hamon.
Ces dissensions donnent en tout cas du grain à moudre à la droite. "Cette primaire socialiste tourne à la farce, mais la farce triste", s'est ainsi délecté sur RTL Bruno Le Maire, conseiller pour l'international de François Fillon, en référence aussi à l'imbroglio sur la participation qui jette un voile de discrédit sur le scrutin.
"Qu'est-ce que c'est que cette polémique? Il y a un candidat qui a contesté un bureau de vote? Vous avez vu un problème dans un bureau de vote?" s'est défendu mardi le président du comité d'organisation de la primaire, Christophe Borgel, disant espérer une participation "entre 1,7 million et 2 millions" de votants dimanche.
Malgré ces protestations, sept députés socialistes ont demandé mardi que la presse assiste aux "opérations de recollement et de centralisation des votes" du second tour de la primaire, par souci de "transparence totale".
À moins de cent jours du scrutin municipal, trois forces de gauche s’apprêtent à sceller une alliance inédite dès le premier tour à Paris. Un accord qualifié d’ « historique », encore suspendu au vote des militants, conclu dans l’urgence face à une droite donnée favorite et à un mode de scrutin profondément remanié.
Après un chemin périlleux et d’intenses semaines de tractations, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 a finalement été adopté ce mardi. Avec lui, de nouvelles mesures en matière de santé vont entrer en vigueur l’année prochaine. Tour d’horizon de ces nouveautés.
Lundi, le maire de Chessy en Seine-et-Marne et ses adjoints ont choisi de démissionner de leur mandat pour ne pas être contraints par la justice de célébrer un mariage entre un ressortissant étranger sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et une ressortissante européenne. En début d’année, le Sénat a adopté avec l’appui du gouvernement, une proposition de loi pour prévenir ce genre de situations.
Vaccination massive et plan de sauvegarde renforcé dans le cadre du Mercosur, le gouvernement s’active pour tenter d'apaiser la crise agricole qui dure. Mais le mouvement ne semble pas faiblir et les mobilisations doivent se poursuivre dans la journée. Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Nicolas Forissier, juge normal que le règlement de la crise prenne du temps. Il se félicite que la France ait imposé sa clause de sauvegarde dans l’accord du Mercosur.