Primaire: Valls tente de trouver sa dynamique

Primaire: Valls tente de trouver sa dynamique

Nouvelle équipe, soutiens en ordre de marche, réunions prévues par centaines en province: Manuel Valls cherche à donner une ...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

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Nouvelle équipe, soutiens en ordre de marche, réunions prévues par centaines en province: Manuel Valls cherche à donner une "dynamique" à sa campagne pour la primaire de la gauche, face à ses rivaux et à la concurrence d'Emmanuel Macron.

"C'est un peu difficile pour l'instant, il faut que les choses se calent. Après la dynamique se fera", assure l'un de ses soutiens au gouvernement.

"Il part plus tard que les autres. Je lui fais confiance pour rattraper le retard. Il est en train d'allumer le moteur, la fusée ne s'est pas envolée", juge le même.

Après le passage des dorures de Matignon à la réalité du quotidien de candidat, un début de campagne un brin improvisé après la renonciation de François Hollande, les questionnements sur son nouveau costume de rassembleur, l'ancien Premier ministre veut démarrer pour de bon.

"J'irai dans les débats avec la volonté de convaincre, avec des projets et des propositions. Vous allez voir, ça va décoiffer!" a-t-il promis mardi soir, à la sortie de la réunion de ses soutiens à Paris.

Mercredi, en faisant visiter à la presse son nouveau QG dans le XIIIe arrondissement et en présentant son équipe de campagne, il a revendiqué son "droit à l'inventivité, à bousculer, à transgresser".

Soucieux de rassembler, Manuel Valls doit éviter d'ennuyer. Ou, presque pire, d'endosser le costume de "favori" qui, des États-Unis à la primaire de la droite en France, est devenu ces derniers mois celui du "loser".

L'ancien locataire de Matignon prend donc soin de se désigner comme "challenger", de la présidentielle certes, mais même de la primaire, jugeant "être sur la même ligne de départ" qu'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon ou Vincent Peillon.

Quand ce dernier revendique le soutien d'"une trentaine" de parlementaires, dont plusieurs "hollandais", et celui d'anciens membres du gouvernement comme Kader Arif ou George Pau-Langevin, M. Valls peut compter, selon son entourage, sur plus de 100 parlementaires et plusieurs ministres.

- Valls donné cinquième -

Façon calendrier de l'Avent, les soutiens de Manuel Valls dans l'exécutif se déclarent: Najat Vallaud-Belkacem lundi, Jean-Yves Le Drian mardi, Bruno Le Roux et Myriam El Khomri mercredi. Michel Sapin et Claude Bartolone devraient suivre rapidement.

Jeudi, l'ancien Premier ministre sera à La Rochelle, ville symbole pour le PS, tandis que son directeur de campagne Didier Guillaume déposera les parrainages rue de Solférino en fin de matinée.

Après une virée en Ile-de-France vendredi, il continuera sa tournée la semaine prochaine dans le Puy-de-Dôme et à Strasbourg.

Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria publié mercredi, l'ancien Premier ministre reste vissé à la cinquième place des intentions de vote, avec 11 à 12%, derrière François Fillon (26-29% suivant les cas de figure), Marine Le Pen (24-25), Emmanuel Macron (13-18) et Jean-Luc Mélenchon (13-14).

Le candidat Valls élude: "La politique, c'est une dynamique. Moi, je veux créer une dynamique."

Mais cette dynamique n'est-elle pas plutôt du côté d'Emmanuel Macron, qui a revendiqué "15.000" personnes à son meeting le week-end dernier et qui progresse dans les sondages?

"On verra quand un candidat sera légitimé par 3 ou 4 millions de personnes ce que ça veut dire par rapport à 10.000 dans un meeting", rétorque le sénateur vallsiste Luc Carvounas.

Le cauchemar de Valls serait une faible participation à la primaire: susceptible de surreprésenter la base militante qui ne le porte pas dans son cœur, elle l'affaiblirait ensuite dans son duel annoncé avec Emmanuel Macron après le 29 janvier.

Pour mobiliser, l'ex-Premier ministre, qui espère trouver plus de 300.000 euros de dons pour financer sa campagne, prévoit "une dizaine" de meetings. Dont quatre gros en janvier, après la présentation de son programme et aux alentours des débats télévisés avec ses concurrents. Les vallsistes ont prévu aussi "200 à 300" réunions publiques animées par ses soutiens.

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