Prisons : « Il ne faut pas croire qu’en mettant toujours plus de sécurité, on va régler le problème » estime Adeline Hazan

Prisons : « Il ne faut pas croire qu’en mettant toujours plus de sécurité, on va régler le problème » estime Adeline Hazan

Au micro de Sénat 360, Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, a rappelé qu’il fallait garder « un équilibre entre des impératifs de sécurité qui doivent être respectés dans les prisons mais aussi les droits fondamentaux des détenus qui doivent être respectés ».
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La ministre de la justice Nicole Belloubet a reçu jeudi les syndicats de surveillants, alors que leur mouvement en est à son 9ème jour, suite à l’agression de deux d’entre-eux dans la prison de Condé-sur-Sarthe. La garde des Sceaux a voulu rassurer les surveillants de prison en mettant à disposition de nouveaux matériels de défense.

« Ce qu’il est absolument nécessaire de maintenir en toutes circonstances (…) c’est un équilibre entre des impératifs de sécurité qui doivent être respectés dans les prisons mais aussi les droits fondamentaux des détenus qui doivent être respectés » souhaite rappeler la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan.

« Le risque de ce type d’évènement [l’agression de Condé-sur-Sarthe –-NDLR] c’est une escalade toujours plus grande vers des mesures de sécurité, sans prendre en compte la véritable question qui est celle de faire en sorte que les prisons soient (…) viables pour tout le monde (…) Il ne faut pas croire qu’en mettant toujours plus de sécurité, on va régler le problème. »

En revanche, le traitement des détenus radicalisés est un sujet qui doit être pris de façon particulière pour Adeline Hazan : « Actuellement, il y a une troisième étape de ces régimes de traitement des détenus radicalisés. Et précisément depuis un mois, nous sommes en train d’examiner ces dispositifs qui existent dans un certain nombre de prisons. Donc nous rendrons un avis ou un rapport d’ici quelques semaines ou quelques mois. »

La surpopulation carcérale est toujours un fléau en France :  70 652 détenus au 1er février pour 60 882 places. « La promesse annoncée de 15 000 places de cellules nouvelles ne me paraît pas une bonne solution » estime Adeline Hazan.  « Il faut, bien sûr, un certain nombre de créations de places mais (…) tant que l’administration pénitentiaire ne mettra pas un budget suffisant pour les alternatives à l’incarcération, et bien à ce moment-là les magistrats seront contraints de prononcer toujours des peines d’emprisonnement, et notamment des peines courtes d’emprisonnement, dont on sait qu’elles sont souvent les plus nocives. Il y a eu une vague de suicide à Fleury, on le sait. Je rappelle qu’un jeune s’est suicidé pour trois mois d’emprisonnement pour un défaut de titre de transport. »

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté a rappelé qu’elle rendra public son rapport annuel le 28 mars.

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