Privatisation d’ADP: « il va falloir un peu de patience », concède Le Maire
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé vendredi qu'aucune privatisation ne serait engagée pour Aéroports de Paris (ADP) durant la...

Privatisation d’ADP: « il va falloir un peu de patience », concède Le Maire

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé vendredi qu'aucune privatisation ne serait engagée pour Aéroports de Paris (ADP) durant la...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a confirmé vendredi qu'aucune privatisation ne serait engagée pour Aéroports de Paris (ADP) durant la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP), estimant qu'il faudrait "un peu de patience" pour voir le projet aboutir.

"Pendant que la procédure va courir, il est évident que nous n'allons engager aucune opération de privatisation", a assuré M. Le Maire sur Cnews, disant "respecter" la décision du Conseil constitutionnel, qui a donné son feu vert jeudi à ce processus inédit.

Dans ces conditions, "il va falloir un peu de patience". Mais "ce n'est jamais mauvais sur une opération économique de cette importance-là de prendre son temps", a poursuivi le ministre, se disant convaincu de la pertinence de cette privatisation.

A la Bourse de Paris, le titre ADP accusait le coup, dévissant de près de 9% peu avant 10H00, dans un marché en hausse de 0,89%.

Le capital du groupe Aéroport de Paris
La répartition des actionnaires du groupe ADP (Aéroport de Paris) au 31 décembre 2018
AFP

"Moi, je souhaite que nous mettions le temps de la procédure à profit pour mieux expliquer notre projet à tous les Français", a poursuivi M. Le Maire. "Ce projet est bon économiquement pour notre pays": c'est ce "que nous allons pouvoir expliquer dans les neuf mois de la procédure", a-t-il insisté.

Selon le ministre, le projet de privatisation d'ADP, destiné à financer un fonds de 10 milliards d'euros pour l'innovation de rupture, a ainsi "tiré les leçons des privatisations passées", et notamment celle des autoroutes en 2006.

"Dans la privatisation d'ADP, il est prévu que ce soit l'Etat qui négocie les tarifs aéroportuaires. Il n'y a aucun risque que les tarifs explosent", a notamment défendu le ministre, selon qui "tout ce qui est du domaine du contrôle des frontières restera dans les mains de l'Etat".

Les aéroports du groupe Aéroport de Paris dans le monde
Carte des aéroports gérés directement ou indirectement par le groupe ADP en 2018
AFP

Le projet de privatisation d'ADP, au coeur d'un bras de fer politique depuis plusieurs mois, a connu un nouveau rebondissement jeudi avec le feu vert donné par le Conseil constitutionnel à la proposition de "RIP" portée par 250 parlementaires de droite et de gauche opposés au projet.

Ce feu vert des "Sages" est cependant loin d'être suffisant pour autoriser la consultation des Français. La prochaine étape sera pour ses initiateurs de recueillir en neuf mois, par voie électronique, l'approbation qu'au moins 10% du corps électoral, soit plus de 4,7 millions de personnes.

Le référendum d'initiative partagé, introduit dans la Constitution en 2008, n'a jusqu'à présent jamais utilisée.

Dans la même thématique

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
10min

Politique

PS : après le soutien de Boris Vallaud, Olivier Faure sera-t-il « réélu de manière confortable » ou « rien n’est plié » ?

Après l’annonce de Boris Vallaud, troisième homme du congrès du PS, qui votera à titre personnel pour le premier secrétaire sortant, les amis d’Olivier Faure saluent une « bonne nouvelle » qu’ils jugent « logique ». Les soutiens de Nicolas Mayer Rossignol jugent encore la victoire « possible », mais « ça va être très serré ».

Le

SIPA_sipausa30489912_000003
9min

Politique

Proposition de loi contre la fast fashion : les lobbys peuvent-ils influencer la version du Sénat ?

Alors que le Sénat s’apprête à examiner une proposition de loi sur l’impact environnemental de la fast fashion, plusieurs associations alertent sur le lobbying exercé par la marque chinoise Shein. Selon nos informations, plusieurs sénateurs ont effectivement été approchés. Si l’activité de lobbying des représentants d’intérêts n’est pas interdite au Parlement, elle est néanmoins encadrée. Explications.

Le