Bruno Le Maire a confirmé vendredi qu'aucune privatisation ne serait engagée pour le groupe ADP durant la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP), estimant qu'il faudrait "un peu de patience" pour ce projet, alors que l'action du gestionnaire des aéroports de Paris chutait de près de 10% en Bourse.
"Pendant que la procédure va courir, il est évident que nous n'allons engager aucune opération de privatisation", a assuré le ministre de l'Economie sur Cnews, disant "respecter" la décision du Conseil constitutionnel, qui a donné son feu vert jeudi à ce processus inédit.
Dans ces conditions, "il va falloir un peu de patience". Mais "ce n'est jamais mauvais sur une opération économique de cette importance-là de prendre son temps", a poursuivi le ministre, se disant convaincu de la pertinence de cette privatisation.
Mais les investisseurs ont très mal réagi aux derniers développements: à 10H30, l'action ADP dégringolait ainsi de 9,14% à 154 euros à la Bourse de Paris, dans un marché en hausse de 1,04%. Plus tôt en séance, il avait même sombré de plus de 10% après avoir déjà chuté de 5,68% jeudi.
La répartition des actionnaires du groupe ADP (Aéroport de Paris) au 31 décembre 2018
AFP
La forte rentabilité d'ADP, dont l'Etat détient la moitié du capital, et son généreux taux de redistribution des bénéfices aux actionnaires, font partie des éléments qui font tiquer les opposants à la privatisation.
Jeudi, ADP avait affirmé sa volonté de rester engagé dans l'avancement de ses chantiers, "indépendamment de l'évolution de l'actionnariat du groupe", leader mondial de la conception, de la construction et de l'exploitation d'aéroports.
"Moi, je souhaite que nous mettions le temps de la procédure à profit pour mieux expliquer notre projet à tous les Français", a poursuivi M. Le Maire. "Ce projet est bon économiquement pour notre pays": c'est ce "que nous allons pouvoir expliquer dans les neuf mois de la procédure", a-t-il insisté.
Selon le ministre, le projet de privatisation d'ADP, destiné à financer un fonds de 10 milliards d'euros pour l'innovation de rupture, a ainsi "tiré les leçons des privatisations passées", et notamment celle des autoroutes en 2006.
"Dans la privatisation d'ADP, il est prévu que ce soit l'Etat qui négocie les tarifs aéroportuaires. Il n'y a aucun risque que les tarifs explosent", a notamment défendu le ministre, selon qui "tout ce qui est du domaine du contrôle des frontières restera dans les mains de l'Etat".
Pour la ministre des Transports Elisabeth Borne, "cette privatisation est une bonne chose".
Carte des aéroports gérés directement ou indirectement par le groupe ADP en 2018
AFP
"L'Etat a beaucoup de casquettes: c'est à la fois le régulateur, c'est celui qui définit le cahier des charges; est-ce que c'est sain d'être en même temps l'actionnaire?", s'est-elle interrogée sur LCI. "Je pense que quand on a trop de casquettes, on finit par se perdre!"
Le projet de privatisation d'ADP, au cœur d'un bras de fer politique depuis plusieurs mois, a connu un nouveau rebondissement jeudi avec le feu vert donné par le Conseil constitutionnel à la proposition de "RIP" portée par 250 parlementaires de droite et de gauche opposés au projet.
Ce feu vert des "Sages" est cependant loin d'être suffisant pour autoriser la consultation des Français. La prochaine étape sera pour ses initiateurs de recueillir en neuf mois, par voie électronique, l'approbation qu'au moins 10% du corps électoral, soit plus de 4,7 millions de personnes.
"Le processus (de privatisation) est suspendu, et puis on verra ce que va donner le recueil des soutiens", a noté Mme Borne.
Le référendum d'initiative partagé, introduit dans la Constitution en 2008, n'a jusqu'à présent jamais été utilisé.
Déposé au Sénat par des élus centristes, un amendement au PLFSS propose la fin du remboursement des actes et prestations « se réclamant de la psychanalyse », afin de faire des économies. Des collectifs et syndicats de psychologues et psychiatres élèvent la voix, critiquant une proposition « d’une extrême gravité pour le soin ».
Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.
Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.
Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».
Le
Le direct
107ème Congrès des maires de France : l'insécurité au coeur des préoccupations
107ème Congrès des maires de France : l'insécurité au coeur des préoccupations