Privatisation d’ADP : « Si un actionnaire privé entre au capital, ce n’est pas exclu qu’on fasse mieux » assure son PDG
Ce mercredi, Augustin de Romanet a été reconduit dans ses fonctions de président-directeur général d’Aéroports de Paris. À la tête du groupe aéroportuaire depuis 2012, il fait aujourd’hui face à une probable privatisation de son entreprise. Lors de son audition au Sénat, il s’est dit paré à une telle éventualité, mais s’est précautionneusement employé à ne pas prendre parti.

Privatisation d’ADP : « Si un actionnaire privé entre au capital, ce n’est pas exclu qu’on fasse mieux » assure son PDG

Ce mercredi, Augustin de Romanet a été reconduit dans ses fonctions de président-directeur général d’Aéroports de Paris. À la tête du groupe aéroportuaire depuis 2012, il fait aujourd’hui face à une probable privatisation de son entreprise. Lors de son audition au Sénat, il s’est dit paré à une telle éventualité, mais s’est précautionneusement employé à ne pas prendre parti.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je n’ai pas dit que la privatisation d’Aéroports de Paris était une chance, j’ai dit qu’elle pouvait être chance. » Auditionné ce mercredi au Sénat puis à l’Assemblée nationale avant d’être reconduit par les parlementaires à la tête du groupe aéroportuaire, Augustin de Romanet tient à la distinction.

Sujet hautement polémique, la privatisation d’Aéroports de Paris a été votée dans le cadre de la loi Pacte, définitivement adoptée par le Parlement le 11 avril dernier. Cette initiative du gouvernement est pourtant loin de faire l’unanimité : 248 parlementaires de droite comme de gauche se sont unis pour enclencher la procédure visant à organiser un référendum d’initiative partagée (RIP). Objectif : soumettre au vote des citoyens la cession d‘Aéroports de Paris. Si le Conseil constitutionnel a validé la proposition de loi qui ouvre la possibilité d'organiser un RIP, la signature de 4,7 millions de signatures citoyennes est désormais requise avant que puisse être engagé le vote.

À la tête d’Aéroports de Paris depuis 2012, Augustin de Romanet assure avoir toujours regardé la privatisation du groupe « avec sérénité ». Il veille également à se tenir à l’écart de toute décision à ce sujet et ne souhaite pas faire de commentaire sur le référendum d’initiative partagée. Tout au plus, il se réjouit que le Conseil constitutionnel ait souligné l’environnement concurrentiel d’ADP dans sa décision du 9 mai dernier.

Le PDG d’ADP semble effectivement prêt à un désengagement de l’État français du capital de l’entreprise. « ADP dispose de collaborateurs suffisamment conscients de leurs devoirs pour qu’ils puissent vivre avec toute sorte d’actionnaires », argue-t-il. Et d’ajouter : « Notre objectif a été d’immuniser l’entreprise contre un changement d’actionnaire. »

Mais reste à savoir si ce changement d’actionnaire est souhaitable ou subi pour Augustin de Romanet. Au fil de son audition au palais du Luxembourg, certains sénateurs, à l’image de la présidente du groupe communiste, Éliane Assassi, ont cru comprendre que le chef d’entreprise avait « fait la démonstration que la privatisation n’était ni utile ni nécessaire » en soulignant qu’Aéroports de Paris était rentable. Ce à quoi Augustin de Romanet s’est empressé de dire qu’il n’était « pas exact » d’en déduire que telle était sa pensée. « Nous sommes capables de gérer une entreprise avec un actionnaire public. On n’a pas besoin d'un actionnaire privé pour faire mieux. Mais si un actionnaire privé entre au capital d’ADP, ce n’est pas exclu qu’on fasse mieux » explique-t-il. Au-delà d’avoir convaincu les sénateurs de le reconduire dans ses fonctions (19 voix pour, 9 contre), Augustin de Romanet aura fait démonstration de sa faculté à ménager la chèvre et le chou.

Pour Éliane Assassi, Augustin de Romanet a « fait la démonstration que la privatisation n’était ni utile ni nécessaire ».
01:43

Partager cet article

Dans la même thématique

France Marianne 9th off november 2025
5min

Politique

Démission du maire de Chessy : que devient le texte du Sénat visant à interdire les mariages entre Français et étrangers illégaux ?

Lundi, le maire de Chessy en Seine-et-Marne et ses adjoints ont choisi de démissionner de leur mandat pour ne pas être contraints par la justice de célébrer un mariage entre un ressortissant étranger sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et une ressortissante européenne. En début d’année, le Sénat a adopté avec l’appui du gouvernement, une proposition de loi pour prévenir ce genre de situations.

Le

Privatisation d’ADP : « Si un actionnaire privé entre au capital, ce n’est pas exclu qu’on fasse mieux » assure son PDG
3min

Politique

Crise agricole : « Nous essayons de réduire le délai entre la vaccination et l’exportation », assure le ministre du Commerce extérieur, Nicolas Forissier

Vaccination massive et plan de sauvegarde renforcé dans le cadre du Mercosur, le gouvernement s’active pour tenter d'apaiser la crise agricole qui dure. Mais le mouvement ne semble pas faiblir et les mobilisations doivent se poursuivre dans la journée. Invité de la matinale de Public Sénat, le ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, Nicolas Forissier, juge normal que le règlement de la crise prenne du temps. Il se félicite que la France ait imposé sa clause de sauvegarde dans l’accord du Mercosur.

Le

Privatisation d’ADP : « Si un actionnaire privé entre au capital, ce n’est pas exclu qu’on fasse mieux » assure son PDG
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le