Privatisations : un sénateur LREM compare la coalition gauche-droite du Sénat à « l’arche de Noé »
Le Sénat a adopté le projet de loi pour la transformation et la croissance (Pacte). Sa version est éloignée du texte initial puisqu’elle ne comporte plus la privatisation d’Aéroports de Paris et de la Française des jeux, refusée par la gauche et la droite.

Privatisations : un sénateur LREM compare la coalition gauche-droite du Sénat à « l’arche de Noé »

Le Sénat a adopté le projet de loi pour la transformation et la croissance (Pacte). Sa version est éloignée du texte initial puisqu’elle ne comporte plus la privatisation d’Aéroports de Paris et de la Française des jeux, refusée par la gauche et la droite.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après six jours d’examen, le Sénat a adopté ce mardi en première lecture le projet de loi pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte), dans une version qu’il a profondément remanié. Lors d’un scrutin solennel, 207 sénateurs ont approuvé cette version amendée, et 117 l’ont refusé (socialistes, communistes, une large partie du groupe RDSE, la République en marche). 22, venant de la droite et du centre principalement, se sont abstenus.

La disparition des privatisations d’Aéroports de Paris (ADP) et de la Française des jeux (FDJ) est la différence la plus marquante avec la copie que les députés ont transmise fin 2018 (relire notre article). Une large majorité de circonstance s’était dressée le 5 février contre la cession au privé d’Aéroports de Paris pour 70 ans. Gauche et droite avaient uni leurs voix pour dire non à cette privatisation.

Cette majorité « hétéroclite », n’a pas manqué d’attirer les railleries dans les rangs du groupe La République en marche au Sénat. « C’est l’arche de Noé votre truc ! » s’est exclamé le sénateur Richard Yung, sous les protestations venues des bancs de droite. Seule une majorité de sénateurs issus des groupes Union centriste et Les Indépendants s’était déclarée favorable au désengagement de l’État.

« Je trouve qu’il est vraiment très intéressant que la gauche et la droite défendent ensemble l’intérêt national lorsqu’il s’agit de pépites publiques comme ADP et la FDJ ! », a, au contraire, estimé le socialiste Martial Bourquin.

Bruno Le Maire espère que les amendements introduits en commission spéciale du Sénat seront rétablis dans la version finale du texte

Le sénateur LREM Richard Yung avait conclu son intervention en soulignant combien il lui semblait « difficile d’arriver à un accord avec l’Assemblée nationale ».

De son côté, le ministre qui a porté ce texte, Bruno Le Maire, a qualifié le scrutin final de « difficile à décrypter », voire d’ « obscure clarté qui tombe des étoiles ». « D’une certaine façon, ceux qui étaient pour le texte initial du gouvernement ont voté contre, et ceux qui ont voté contre le texte du gouvernement ont voté pour. Au bout du compte, nous sommes dans une très grande confusion. »

L’échec – hautement probable en commission mixte paritaire – d’un compromis avec les députés, ne signe pour autant pas la fin des apports du Sénat. Le ministre de l’Économie, saluant le « travail utile » de la Haute assemblée, « espère que certaines des propositions du Sénat pourront être reprises dans le texte définitif du projet de loi ». Il a notamment cité les « dispositifs d’encadrement et de renforcement des garanties autour des privatisations ». Celles qui avaient été proposées par le co-rapporteur (LR) Jean-François Husson en commission spéciale (relire notre article).

Pour le ministre, cette cession est nécessaire pour abonder le Fonds de rupture pour l’innovation et place la France « dans le camp des vainqueurs » de cette bataille internationale. « Je maintiens que ces cessions d’actifs, dans des activités qui peuvent être parfaitement traités par des activités privées, de manière encadrée et régulée. C’est une nécessité absolue pour financer le Fonds. »

Pacte : Pour Bruno Le Maire, le scrutin au Sénat est « difficile à décrypter »
08:49

Pour Bruno Le Maire, le scrutin au Sénat est « difficile à décrypter »

Partager cet article

Dans la même thématique

FRANCE – NICOLAS SARKOZY LEAVE HOME TO  PRISON
3min

Politique

Affaire Bygmalion : vers une nouvelle condamnation définitive pour Nicolas Sarkozy ?

La Cour de cassation rend sa décision, ce mercredi, sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion. L’ancien chef d’Etat avait été condamné en appel début 2024 sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012. Après l’affaire Bismuth, une deuxième condamnation pénale définitive pèse au-dessus de l’ex-président, en attendant procès en appel au printemps dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.

Le

Privatisations : un sénateur LREM compare la coalition gauche-droite du Sénat à « l’arche de Noé »
3min

Politique

Budget : « Le compte n’y est pas du tout », prévient la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland

Dernier jour au Sénat pour l’examen du PLFSS avant un vote solennel sur l’ensemble du texte en fin de journée. Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, prévient que son camp ne votera pas le texte actuel assurant que leur objectif reste la suspension de la réforme des retraites qui a été rejetée hier par les sénateurs.

Le

Privatisations : un sénateur LREM compare la coalition gauche-droite du Sénat à « l’arche de Noé »
4min

Politique

Dans une ambiance tendue, le Sénat rétablit le gel des pensions et des prestations sociales en l’assouplissant

Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimé à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.

Le