Il y a une semaine, les syndicats et la direction de la SNCF se sont accordés sur un dispositif d’aménagement de la fin de carrière des cheminots. Une annonce vivement critiquée par la majorité sénatoriale. En face, le ministre des Transports affirme que la réforme des retraites continuera de s’appliquer aux cheminots.
Procès Mélenchon : « Tout ça est fait pour nous affaiblir », accuse Éric Coquerel
Par Public Sénat
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« Tout ça est complètement lunaire par rapport à ce qui était le fond de l’affaire », résumé Éric Coquerel, sur le plateau de Public Sénat. Le député La France insoumise (LFI) le maintient : le procès de Jean-Luc Mélenchon, mais aussi de cinq autres personnes, dont les députés LFI Alexis Corbière et Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, est un « procès politique ». « Nous avons été traités depuis le début de cette affaire de manière totalement partiale », accuse le parlementaire de Seine-Saint-Denis, dans la matinale de Public Sénat.
Éric Coquerel dénonce notamment le dispositif policier disproportionné – « comme si on était du grand banditisme » – présent lors de la perquisition mouvementée d’octobre 2018 au siège de LFI, mais aussi le fait que les responsables du parti aient été tenus à l’écart, alors que des fichiers sensibles, sur les adhérents du mouvement, étaient stockés sur les lieux. « On voit des personnes qui veulent rentrer dans un siège pour assister à une perquisition [...] On nous empêche. Tout vient de là. Il n'y a pas de violence, il n'y a pas d'intimidation », raconte le député. La perquisition avait été menée dans le cadre deux enquêtes conduites par le parquet de Paris : sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 et sur les conditions d'emploi d'assistants de députés européens.
« La colère de Jean-Luc, on a l’impression que c’était la seule question »
Le parlementaire compte pour la défense de ses collègues sur la diffusion in extenso des images tournées ce jour-là par Quotidien, diffusées jusqu’ici de manière « condensée ». « La colère de Jean-Luc [Mélenchon], on a l’impression que c’était la seule question », s’est-il exclamé. « Qu’on ne nous dise pas que c’est parce que nous aurions exprimé de la colère que nous n’aurions pas pu rentrer. On n’a pas voulu que nous rentrions, parce que tout ça fait partie un petit peu de la manière dont ça a été mis en spectacle par le pouvoir. »
Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon est poursuivi pour « actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation ». « Jean-Luc Mélenchon exprime à un moment donné des colères. Je crois que les colères sont saines quand on est en face d'une injustice », a fait valoir Éric Coquerel.
Faisant un parallèle avec la situation politique et judiciaire au Brésil, le député a accusé les « régimes néolibéraux » de se servir de la justice comme d’une arme. « Je crois qu'il y a une utilisation à un moment donné de l'appareil d'État, et d'une partie de la justice via les procureurs, pour affaiblir les opposants », a-t-il expliqué.
L’audience du procès reprend ce vendredi, avec les plaidoiries des avocats des parties civiles (magistrats et policiers), et les réquisitoires du ministère public, puis de la défense. « J’espère que le juge – il y a quelques éléments qui me donnent espoir – ne suivra pas le réquisitoire politique des procureurs qui sont en lien direct avec Mme Belloubet », a conclu Éric Coquerel.