Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, cités parmi les cibles possibles d'un projet d'attentat de l'ultradroite, ont chacun dit mercredi avoir été informés par la presse.
"Je n'avais pas été prévenu", a expliqué M. Castaner à la sortie du Conseil des ministres. "J'aurais apprécié être informé", a renchéri M. Mélenchon dans l'après-midi à l'Assemblée.
"J'estime que le Parlement tout entier peut se sentir visé", a encore affirmé le chef de file de la France insoumise, en assurant que "rien, jamais, aucune menace ne fera céder aucun d'entre nous dans le devoir de représenter la liberté d'expression du peuple français".
Alors que le député des Bouches-du-Rhône recevait une standing ovation de la quasi totalité de l'hémicycle, le Premier ministre Édouard Philippe (issu de LR) s'est félicité d'une "superbe - même si elle ne me surprend pas - attitude de la représentation nationale qui fait honneur à notre démocratie", saluant une question "dénuée de polémiques".
Mardi, neuf hommes - dont trois mineurs - gravitant pour la plupart dans la mouvance ultradroite, et une femme, ont été arrêtés par la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (Sdat), en co-saisine avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dans le sud-est de la France et en région parisienne, pour "association de malfaiteurs terroriste".
Selon les premiers éléments de l'enquête, les suspects ciblaient migrants, mosquées et hommes politiques et "étaient en lien" avec Logan Alexandre Nisin, un ancien militant de l'Action Française Provence arrêté fin juin.
Leurs gardes à vue ont été prolongées mercredi soir.
M. Mélenchon a suggéré qu'à l'avenir les personnes qui sont visées par ce genre de projets d'attentats "soient prévenues".
Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner quittant l'Elysée après un conseil des ministres le 4 octobre 2017
AFP/Archives
Christophe Castaner, ancien député-maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) où réside l'un des interpellés, a convenu que "ce que j'ai lu, ce que j'ai vu, peut m'inquiéter".
"Je suis papa de deux petites filles, je ne vis pas à Forcalquier puisque je suis ministre à Paris", a-t-il dit en soirée sur RTL. "Mon aînée ayant appris l'information par la presse et pas par moi, effectivement c'est un sujet de tension mais j'ai veillé à les rassurer", a-t-il ajouté.
- banalisation de la violence -
"Si lorsqu'une menace précise et caractérisée est identifiée, bien entendu nous prenons les mesures qui s'imposent en informant les personnes qui en font l'objet", a souligné le Premier ministre lors des questions au gouvernement.
Gérard Collomb, le 11 octobre 2017 à l'Elysée
AFP
"Je pense néanmoins qu'en la matière il faut laisser aussi aux forces de l'ordre et à l'autorité judiciaire le soin de mener son enquête", a-t-il ajouté, assurant que cette question, "sur laquelle de manière constante nous nous réinterrogeons", ferait l'objet d'une discussion avec le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
"J'accepte l'idée de ne pas avoir été informé parce que en matière de lutte contre le terrorisme il y a un procureur à Paris, il a ses troupes, et moi je leur fais confiance", a déclaré M. Castaner sur RTL, précisant qu'il n'avait pas demandé une protection renforcée, "parce que les premières informations que l'on nous a communiquées c'est que ces onze personnes interpellées présentaient une forme de dangerosité mais n'avaient pas expressément préparé un attentat contre Jean-Luc Mélenchon ou contre moi".
Le principal suspect, Logan Alexandre Nisin, outre son appartenance un temps à l'Action française, avait participé aux campagnes présidentielle et législatives 2017 du Front national, selon des éléments recueillis mercredi par l'AFP.
Le secrétaire national aux fédérations et à l'implantation du FN, Jean-Lin Lacapelle, a affirmé auprès de l'AFP que M. Nisin n'avait "jamais été adhérent au FN".
M. Nisin a néanmoins été, selon une source proche, "assesseur FN dans un bureau de vote lors des élections législatives à Vitrolles", une information confirmée par plusieurs opposants locaux à M. Lacapelle.
M. Castaner a noté "qu'il y a une banalisation de la violence qui est portée par le Front national, dans le langage (…) qui peut conduire à ce que des gens tarés puissent avoir ce genre de comportement. Je n'ai aucune complaisance pour le FN mais je ne mêle pas des radicalistes d'extrême droite et le FN", a-t-il toutefois affirmé.
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