Projet de loi alimentation : « On est loin du compte », déplore Guillaume Garot

Projet de loi alimentation : « On est loin du compte », déplore Guillaume Garot

Le projet de loi porté par le ministre de l’Agriculture « est très en deçà » des premières annonces d’Emmanuel Macron, déplore l’ancien ministre de l’Agroalimentaire. En cette semaine dédiée au monde agricole, le député socialiste prévient : « il ne faut pas leurrer les agriculteurs ».
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Sur la partie alimentation (…) on est loin du compte, il y avait énormément de propositions (…) dans les états généraux de l’alimentation mais on ne retrouve pas grand-chose dans ce projet de loi », dénonce Guillaume Garot. Invité de Territoires d’Infos ce mardi, l’ancien ministre de l’Agroalimentaire affiche sa déception face au texte de loi sur l’alimentation présentée par Stéphane Travert, fin janvier.

« On est très en deçà, hélas, de ce qui avait été le discours de Rungis du président de la République »

« On a eu les états généraux de l’alimentation, c’était une bonne démarche, moi je l’ai soutenue et j’ai même participé de façon active à ces semaines de discussions », témoigne-t-il allant jusqu’à confier qu’il a « fait crédit au président de la République d’avoir, durant ces états généraux, dit les choses de façon assez claire sur l’avenir de l’agriculture ». Une idylle de courte durée. « On est très en deçà, hélas, de ce qui avait été le discours de Rungis du président de la République », regrette Guillaume Garot.

Lire aussi. Alimentation : que contient le texte de loi ?

 « Sur la partie économique, il ne faut pas leurrer les agriculteurs », avertit l’ancien ministre de l’Agroalimentaire qui concède toutefois la présence de « dispositions tout à fait intéressantes qui viennent d’ailleurs dans le prolongement de ce que nous avions fait, nous, avec la loi Sapin II ».  

« Il faut une action extrêmement vigoureuse notamment au plan européen pour qu’on puisse réguler les marchés et c’est vrai en particulier sur le lait »

En ce qui concerne l’établissement d’un prix juste entre producteurs et distributeurs, Guillaume Garot critique le fait que le gouvernement ne fasse qu’une « moitié de chemin ». Il rappelle que la question centrale est celle « du rapport de force » entre les différents acteurs de la chaîne. Une question qui ne pourra se poser sans appréhender au préalable le contexte : « nous sommes dans un marché qui est d’abord européen et qui est ensuite mondial », prévient-il. Selon Guillaume Garot, « il faut une action extrêmement vigoureuse notamment au plan européen pour qu’on puisse réguler les marchés et c’est vrai en particulier sur le lait ». La crise du lait de 2015 était survenue après la levée des quotas laitiers dans la zone européenne. Une crise qui a profondément marqué les producteurs de lait (lire notre article).    

Dans la même thématique

Emmanuel Macron meets residents of Mayotte.
5min

Politique

Mayotte : le projet de « refondation » du gouvernement en examen au Sénat 

Le voile se lève sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Présenté au Conseil des ministres lundi 21 avril 2025, le texte fait suite à la loi d'urgence pour Mayotte adoptée le 24 février 2025 après le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Ce nouveau texte vise, entre autres, à moderniser le fonctionnement institutionnel, à lutter contre l’immigration clandestine, à refonder et à “façonner l’avenir de Mayotte”.

Le

Rally For Palestinian Prisoners SWITZERLAND.
4min

Politique

Hungry for Palestine : le collectif en grève de la faim depuis 23 jours reçu au Sénat

Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.

Le