Psychiatrie des mineurs : la grande oubliée ?
Le Sénat a lancé une mission d’information autour de l’offre de soins en matière de santé mentale des mineurs. Un sujet peu abordé par les travaux parlementaires.

Psychiatrie des mineurs : la grande oubliée ?

Le Sénat a lancé une mission d’information autour de l’offre de soins en matière de santé mentale des mineurs. Un sujet peu abordé par les travaux parlementaires.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Cette mission d'information a été mise en place à l’initiative des sénateurs RDSE Jacques Mézard et Michel Amiel, qui la considèrent comme « indispensable pour examiner l’organisation et le fonctionnement concret des différents éléments de l’offre de soins psychiatriques pour les mineurs, de façon à établir clairement les conditions de ce fonctionnement ».

En France, les troubles soignés par la psychiatrie infantile concerne les difficultés de langage, les troubles du sommeil et de l’alimentation, l’autisme ou encore les pathologies liées au suicide et à la toxicomanie.  

« Je suis parti d’un constat, à savoir le manque de moyens dans le domaine de la psychiatrie en général et en pédopsychiatrie en particulier » explique Michel Amiel sur le plateau de sénat 360. Les centres médicaux-psychologiques (CMP), qui prennent majoritairement en charge ces enfants, dénoncent en effet les restrictions budgétaires, le manque de places et l’insuffisance de personnels. Le CMP de l’hôpital Ste-Anne a notamment été contraint de fermer ses portes.

L’objectif de cette mission sera également de mieux comprendre la souffrance chez les jeunes, afin de dépister et diagnostiquer plus rapidement ces troubles. « Pour cela, il faudra une meilleure formation des professionnels, et également pour bien faire la différence entre un enfant en souffrance sociale et un enfant qui pourrait présenter une maladie psychiatrique  » préconise Alain Milon, sénateur et président de cette mission d’information. Auteur de deux rapports au Sénat sur le sujet, le sénateur, médecin de formation, souligne qu’il faut actuellement dix ans à un médecin généraliste pour diagnostiquer un trouble psychiatrique.

Alain Milon : " Il faut une meilleure formation des professionnels pour dépister plus rapidement les troubles psychiatriques "
01:31

La mission d’information sera marquée par des déplacements dans les centres spécialisés partout en France, et des auditions de professeurs et médecins. Parmi eux, Marie-Rose Moro, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, chef de service à l’université Paris-Descartes. Auteur d’un rapport sur le bien-être et la santé des jeunes, elle souligne la nécessité d’une telle mission au Parlement. « C’est une question de société » explique-t-elle. « Les études montrent que le mal-être chez les jeunes augmente, et qu’on tolère moins cette souffrance, et avec raison. Aujourd’hui on a plus tendance à se demander s’il y a de la souffrance, et si oui, si elle peut être soignée ».  

Marie-Rose Moro: " Les études montrent que le mal-être chez les jeunes augmente "
00:55

La mission souhaite également s’intéresser aux addictions et à la radicalisation chez les jeunes. « C’est autant de sujets qu’on va essayer d’aborder sans tabou et sans polémique » explique Michel Amiel. « On est là pour se mettre autour d’une table et voir ce qui peut être mieux pour l’enfant et l’adolescent, et donc pour l’adulte en puissance, par rapport à leur intégration dans la société et leur bien-être ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Psychiatrie des mineurs : la grande oubliée ?
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Psychiatrie des mineurs : la grande oubliée ?
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le