Pyrénées-Orientales: Aliot (FN) veut prendre un siège à la droite

Pyrénées-Orientales: Aliot (FN) veut prendre un siège à la droite

De Perpignan à l'Assemblée ? Après trois échecs, Louis Aliot, vice-président du FN, est à nouveau candidat aux législatives, dans...
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Par Anne LEC'HVIEN

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De Perpignan à l'Assemblée ? Après trois échecs, Louis Aliot, vice-président du FN, est à nouveau candidat aux législatives, dans une circonscription des Pyrénées-Orientales ancrée à droite où le FN est arrivé largement en tête à la présidentielle.

Dans ce territoire contrasté entre la côte, les contreforts pyrénéens et la banlieue nord de Perpignan, l'eurodéputé et compagnon de Marine Le Pen fait une campagne loin des médias, briguant le siège du seul député de droite du département.

"Sur le terrain, on a un excellent accueil partout", assure M. Aliot, interviewé par l'AFP à la sortie d'un rassemblement public à Saint-Laurent-de-la-Salanque.

"La grande énigme, c'est le score que réalisera" la candidate de La République en Marche, "pas très connue localement" mais soutenue par Emmanuel Macron, estime-t-il. "Je ne suis pas plus inquiet que cela, en tout cas sur le résultat du premier tour".

Candidat malheureux depuis 2002 sur la 1ère circonscription des Pyrénées-Orientales, cet avocat de formation de 47 ans est passé, cette fois, à la 2e circonscription, où Marine Le Pen a fait lors de la présidentielle son plus fort score d'Occitanie, comme le souligne Emmanuel Négrier, directeur de recherche en sciences politiques au CNRS.

Avec 34,2% au premier tour et 51,9% au second, "sur le papier", c'est "bien la plus favorable, virtuellement, mais encore faut-il que le candidat y fasse la preuve de sa capacité d’incarnation locale", nuance M. Négrier.

Conseiller municipal à Perpignan, M. Aliot avait échoué à prendre la mairie en 2014. Aux régionales de 2015, sa liste était arrivée en tête au 1er tour.

Il compte sur cette expérience pour imiter Gilbert Collard et Marion Marechal-Le Pen, seuls députés Rassemblement bleu marine (RBM) élus en 2012: "Je pense que je suis beaucoup plus connu qu'avant. C'est un avantage", estime-t-il.

Dans une circonscription à droite depuis 15 ans, où le taux de pauvreté atteignait 21% en 2013 et le chômage 15,3% fin 2016 (Insee), il est confronté à 13 adversaires, dont le député LR sortant, Fernand Siré.

- LFI en 2ème position -

En 2012, la candidate FN, Irina Kortanek, s'était qualifiée au second tour mais, fait rare, s'était retirée au profit de M. Siré pour faire barrage à la gauche. Elle a depuis claqué la porte du parti comme d'autres élus locaux, en dénonçant les "carriéristes" du FN.

Le FN a décidé de se retirer, "je n'allais pas courir après pour leur dire de rester", évacue aujourd'hui M. Siré, médecin retraité de 72 ans, après avoir serré quelques mains sur le port ensoleillé de Saint-Cyprien.

"Ce sont les électeurs qui feront la différence. Ils choisiront quelqu'un de terrain", ajoute-il à l'adresse de son adversaire frontiste, critiqué par ses adversaires pour son absentéisme à Perpignan.

Mais ici comme ailleurs, les Républicains font grise mine avec seulement 17,28% et une quatrième position le 23 avril pour M. Fillon. La France insoumise (LFI) occupe en effet la deuxième place (19,24%), devant En marche! (17,32%).

"On est très bien reçus", assure Catherine David, candidate investie par LFI, avant une réunion publique à Estagel. Cette deuxième place "nous permet quand même d'être optimiste" mais "il faut convaincre ces militants [FN] de base qui sont dans l'erreur, qui ne se rendent pas compte où ils vont", estime cette agricultrice retraitée de 70 ans.

"Le rapport de force peut évoluer, parce qu'Emmanuel Macron fait, depuis son élection, un sans-faute", juge Christine Espert, candidate MoDem investie par LREM, qui tracte dans les rues du Haut-Vernet, quartier populaire de Perpignan.

"On va tout faire pour éviter que notre circonscription bascule" vers le FN, ajoute cette ingénieure dans l'environnement de 44 ans, qui veut incarner le "besoin de changement, de renouveau".

Côté PS, si la gauche était arrivée en tête au premier tour il y a 5 ans, la jauge est tombée très bas: 4%.

"C'est sûr que quand on voit les résultats des présidentielles, mathématiquement...", reconnaît la socialiste Marie-Pierre Sadourny, salariée d'une association d'aide au logement. "Mais on sait que la politique, ce n'est pas de la mathématique".

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