« Quand les Français tombent, les plus riches peuvent dormir tranquillement » reproche Patrick Kanner à Jean Castex

« Quand les Français tombent, les plus riches peuvent dormir tranquillement » reproche Patrick Kanner à Jean Castex

Le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, a interpellé le Premier ministre Jean Castex sur les inégalités sociales qui se creusent avec la crise, ce 14 octobre 2020 lors des Questions d'actualité du Sénat. Jean Castex a promis d’ « ajuster » les moyens compte tenu de la deuxième vague, mais l’ancien ministre socialiste n’a pas été satisfait de la réponse.
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Pour sa première question d’actualité de la nouvelle session parlementaire ce 14 octobre 2020, le président du groupe socialiste, écologiste et républicain, Patrick Kanner, a accusé le gouvernement d’ « aggraver les inégalités sociales et territoriales ». L’ancien ministre a rappelé qu’un million de personnes avaient basculé dans la pauvreté après le printemps, s’ajoutant aux 9 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté. Avant de mettre ces données en parallèle d’un rapport de France stratégie évaluant les effets des réformes fiscales du début du quinquennat (suppression de l’ISF et instauration d’une flat tax sur les revenus tirés du capital). « Cette concentration du capital n’est pas acceptable, elle l’est encore moins quand tant de Français sont dans la souffrance », a reproché Patrick Kanner.

« Vous auriez dû agir, il est trop tard. Je vous demande donc de réagir », a demandé le sénateur du Nord, sommant notamment l’exécutif de revenir sur son « bouclier », voire « tremplin fiscal », ou d’étendre aux jeunes le versement du RSA. Piqué au vif, le Premier ministre Jean Castex a défendu les réformes mises en œuvre sous son prédécesseur Édouard Philippe et a renvoyé l’ancienne majorité socialiste à son bilan. Jean Castex a ainsi affirmé à Patrick Kanner que les résultats économiques à la veille de la crise sanitaire étaient « nettement supérieurs à ceux que vous aviez à la fin du précédent quinquennat ».

« Nous ne souhaitons pas instaurer un RSA jeune », répète Jean Castex

Insistant sur le rôle d’ « amortisseur » du modèle social, supérieur à ses voisins selon lui, Jean Castex a rappelé que deux milliards d’euros avaient été mobilisés dans les budgets rectificatifs depuis le printemps et que le plan de relance prévoyait des moyens pour soutenir les associations caritatives ou l’hébergement des plus modestes. « Compte tenu de la deuxième épidémique et de ses conséquences, nous ajusterons nos moyens pour tenir compte de cette situation », a-t-il promis, précisant qu’il en serait de même pour les moyens affectés à la politique d’insertion par l’emploi. Jean Castex a répété que les ministres ne souhaitaient pas instaurer un RSA en dessous de 25 ans.

« J’ai le sentiment que quand les Français tombent, les plus riches peuvent dormir tranquillement, et le gouvernement veille sur eux », s’est exclamé le socialiste en guise de réplique. « Les Français sauront vous juger. »

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