Le ministre de l’Intérieur réfléchit à « une nouvelle incrimination pénale » visant l’islam politique. « L’islam politique est le principal obstacle à la cohésion de notre pays », soutient la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio. La centriste Nathalie Goulet conseille d’appliquer déjà le droit existant et de contrôler le financement des associations. A gauche, l’écologiste Guy Benarroche pointe l’absence de données chiffrées sur le sujet et la socialiste Corinne Narassiguin dénonce « une vision à géométrie variable de la laïcité ».
« Quand on parle d’amour ou quand on parle de lutte on parle de la même chose ! » Jean-Luc Mélenchon
Par Benjamin Bataille
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C’est un palais qu’il connaît bien. S’il revient rarement au Sénat, Jean-Luc Mélenchon aime la chaleur et la poésie romantique du lieu. « J’avoue ne pas retrouver ces sensations à l’Assemblée nationale », dont il arpente aujourd’hui les couloirs en tant que président du groupe d’opposition la France Insoumise.
« Quand on parle d’amour ou quand on parle de lutte on parle de la même chose ! » Jean-Luc Mélenchon
Pour le député des Bouches-du-Rhône la lutte, ainsi que la pensée sur l’existence ne s’interrompt pas en temps de forte contestation populaire. « Quand on parle d’amour ou quand on parle de lutte on parle de la même chose ! On parle de condition humaine, de la recherche de la dignité pour soi-même et pour les autres, c’est toujours la même histoire ». Selon lui la littérature et l’histoire permettent d’évoquer des situations contemporaines, les insérer dans un autre cadre pour montrer ce qu’elles signifient pleinement et totalement. Le cadre feutré de l’annexe de la bibliothèque du Sénat constitue pour le chef de file des Insoumis une excellente incitation à l’apaisement et à la réflexion.
La suppression du Sénat réclamée par certains gilets jaunes ? « Pourquoi pas ? »
« Pourquoi pas ? » A la question de la suppression du Sénat, évoquée par certains « gilets jaunes », Jean-Luc Mélenchon n’hésite pas. Partisan d’une nouvelle Constitution et d’une nouvelle République, Jean-Luc Mélenchon espère l’avènement d’une autre règle du jeu remplaçant « celle dans laquelle nous vivons, qui est épuisée et n’en finit plus de nous nuire, comme un habit qui serait devenu trop petit ou inadapté à un grand corps ». Ce grand corps, celui du peuple français, est à ses yeux beaucoup plus éduqué qu’en 1958, et impliqué dans une relation d’interdépendance sans commune mesure avec la situation prévalant lors de l’adoption de la Ve République.
Posant les yeux sur les ouvrages patiemment entreposés sur les rayonnages patinés de la bibliothèque, Jean-Luc Mélenchon conclut : « Tout a changé, alors il faut aussi que les règles du jeu changent ».
Et samedi vous manifesterez dans la rue ? "Vous verrez"