Quartiers populaires : le rapport Borloo attendu au tournant
Prévu en mars, puis début avril, le rapport de l’ancien ministre Jean-Louis Borloo devrait finalement être rendu la semaine prochaine. Annoncé comme un « big bang », il suscite de nombreux espoirs.  

Quartiers populaires : le rapport Borloo attendu au tournant

Prévu en mars, puis début avril, le rapport de l’ancien ministre Jean-Louis Borloo devrait finalement être rendu la semaine prochaine. Annoncé comme un « big bang », il suscite de nombreux espoirs.  
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Jean-Louis Borloo saura-t-il répondre présent ? L’ancien patron de l’UDI devrait rendre son rapport sur les banlieues la semaine prochaine, après avoir été reporté au moins deux fois. Une manière de peaufiner les derniers détails de ce « big bang institutionnel », comme l’a baptisé le principal intéressé, le 6 avril dernier, lors des Journées nationales de « France urbaine ». Selon lui, « on peut réussir à redresser les quartiers, et vite, à condition de se doter d’un plan de bataille rédigé et que chacun rende des comptes. » Le tout pour un investissement de 48 milliards d’euros. Une excellente nouvelle pour les élus des banlieues qui alertent depuis des mois sur la situation « urgente » des quartiers populaires. « Je ne connais pas encore les propositions du rapport mais il aura au moins le mérite de mettre toutes les questions sur la table » se réjouit le sénateur LR de Seine-Saint-Denis, Philippe Dallier.

Un rapport mort-né ?

Mais entre les ambitions de Jean-Louis Borloo et la gestion budgétaire stricte du gouvernement, le rapport est-il mort-né ? « Il y a des contradictions entre les discours et les actes. Quand le président de la République parle des quartiers populaires, très franchement, je pourrais presque signer son propos » expliquait, début avril, Stéphane Troussel, président socialiste du département de la Seine-Saint-Denis sur Public Sénat. « Mais entre ce discours bon et bienveillant » et la réalité, « il y a un certain nombre d’actes qui sont en contradiction. Le gouvernement entrave notre capacité à mettre en œuvre les objectifs qu’il a lui même énoncés. » Dans son sillage, plusieurs élus craignent un coup de communication plutôt qu’un véritable changement.

« Prendre Borloo au sérieux »

Dans Libération, une ministre affiche d’ailleurs son scepticisme envers le rapporteur, preuve que ces solutions ne seront pas parole d’évangile pour l’exécutif. « Ils auraient tort de ne pas prendre Borloo au sérieux car il connaît très bien le sujet des banlieues » avertit néanmoins Philippe Dallier. Jean-Louis Borloo a d’ailleurs consulté tous azimuts pour préparer son rapport et peut se targuer d’avoir transformé la ville de Valenciennes, lorsqu’il était maire de la ville.

Mais pour Philippe Dallier, la politique de la ville ne suffit pas. « Il y a un besoin absolu de faire revenir la République dans un certain nombre de quartiers, partis à la dérive » martèle l’ancien maire de Pavillon-sous-bois. « C’est du droit commun ! » Et de prévenir : « Si on laisse les choses dériver comme cela, on ne rattrapera plus rien ». Borloo est donc bien attendu au tournant. Mais le gouvernement peut-être encore plus.

Partager cet article

Dans la même thématique

Quartiers populaires : le rapport Borloo attendu au tournant
3min

Société

Drogue : Eric Piolle s'inquiète de « jeunes de plus en plus fracassés » par le narcotrafic

Le week-end dernier, un jeune adolescent a été touché par balles à Grenoble, près d’un point de deal. Sur la question du narcotrafic, « la société française est en échec », tout comme « les ministres de l'Intérieur successifs », estime Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, invité de Public Sénat ce jeudi 20 novembre. L’édile défend une « légalisation contrôlée » du cannabis pour mettre à mal le trafic.

Le

Quartiers populaires : le rapport Borloo attendu au tournant
7min

Société

Stade de France, terrasses, Bataclan : dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, une série d’hommages sous le signe de l'émotion à Paris

Avant le discours prononcé par Emmanuel Macron en fin de journée, une série de commémorations se sont tenues ce jeudi 13 novembre à Saint-Denis et à Paris. 132 personnes sont mortes dans les attentats de 2015 au Stade de France, sur les terrasses parisiennes et au Bataclan. Des épisodes empreints d’une intense émotion, une décennie après les faits.

Le