Que contient le « plan prison » de Macron ?
Ce mardi, à l’occasion de sa visite à l’École nationale d’administration pénitentiaire d’Agen, Emmanuel Macron a annoncé son « plan global sur le sens et l’efficacité des peines », qui figurera dans la future loi de programmation de la justice, prévue pour début avril.

Que contient le « plan prison » de Macron ?

Ce mardi, à l’occasion de sa visite à l’École nationale d’administration pénitentiaire d’Agen, Emmanuel Macron a annoncé son « plan global sur le sens et l’efficacité des peines », qui figurera dans la future loi de programmation de la justice, prévue pour début avril.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Accompagné de la Garde des Sceaux Nicole Belloubet, Emmanuel Macron s’est rendu ce mardi à l’École nationale d’administration pénitentiaire d’Agen pour rencontrer les équipes régionales d’intervention et de sécurité tout juste diplômées et échanger avec les élèves surveillants. L‘occasion pour lui d’annoncer son Plan prison, articulé autour de deux piliers : effectivité de la peine et dignité des détenus.

Fin de l’automaticité de l’incarcération pour les peines de moins d’un mois

Le Président l’avait promis lors de sa campagne, l’une de ses priorités sera d’encourager les peines alternatives à la prison. Ainsi, il prévoit la fin de l’automaticité de l’incarcération pour les peines de moins d'un mois. Quant aux peines entre un et six mois, elles pourront s’exécuter hors du système pénitentiaire. Au-delà, elles devront être  « pleinement appliquées » : « Plus d’aménagement automatique » a prévenu Emmanuel Macron, avant d’ajouter qu’ « au-delà d’un an, le juge d’application des peines ne sera plus saisi car il n’y aura plus d’aménagement ».

En outre, il a confirmé la forfaitisation de l’usage des stupéfiants.

Développer les peines alternatives

Le chef de l’État souhaite également « créer et rénover des peines qui auront leur sens et leur qualité propre » : «  Il faut repenser la protection hors les murs », et notamment la surveillance électronique à domicile.

Quant au sursis probation, « il sera développé en fusionnant la contrainte pénale et le sursis avec mise à l’épreuve ».

Deuxième pilier de son Plan prison, la dignité des détenus. « On est condamné à la prison mais pas à perdre tous ses droits. On est condamné à l’enfermement mais pas à la promiscuité, aux  rats et aux punaises de lits », s’est insurgé Emmanuel Macron, qui souhaite redonner à la peine sa fonction éducative et faire de la prison un « temps utile ».

Lutter contre la surpopulation carcérale

Première mesure, lutter contre la surpopulation carcérale : « Je souhaite que ce qui a été financièrement programmé puisse être adopté de manière pragmatique pour qu’on puisse identifier les nouvelles places qu’il faut créer et les établissements qu’il faut ouvrir, peut-être pas à la magnitude de ce qui a été envisagé », a-t-il expliqué. Le Président a aussi insisté sur la nécessité de rénover plusieurs établissements pénitentiaires, « indispensable » selon lui. L‘ouverture d’établissements autres que « les maisons d’arrêts classiques » est également prévue, de manière à ce que le système carcéral s’adapte à « la dangerosité et aux caractéristiques des détenus ».

Redonner leur dignité aux détenus

Emmanuel Macron s’est offusqué du peu de temps d’activité dont disposent les détenus : « Une insulte à la dignité des individus quelle que soit leur faute! En 2000, 80% des détenus avaient une activité, aujourd’hui seulement 20% d’entre eux. » Il souhaite également que le droit de vote des détenus puisse être exercé plus simplement » -  « ce sont des citoyens dont la liberté est réduite, mais pas moins » - et que le droit du travail leur soit appliqué. Par ailleurs, il a rappelé la nécessité que chacun d’entre eux ait accès aux soins, psychiatriques notamment.

Enfin, le chef de l’État a eu un mot pour les  personnels pénitentiaires dont il « n’ignore rien ce qu’(ils) vivent au quotidien » . Il a rappelé le plan d’urgence présenté par la Garde des sceaux à la suite de la fronde des surveillants de prison et annoncé la création de 1500 postes de conseillers d’insertion et de probation.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Que contient le « plan prison » de Macron ?
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le