Que reste-t-il du féminisme et de l’écologie ? Entretien avec Ségolène Royal et Yann-Artus Bertrand
Cette semaine dans Livres&Vous, l’ancienne ministre de l’Environnement de François Hollande et désormais ambassadrice des Pôles, Ségolène Royal.Elle vient nous présenter Ce que je peux enfin vous dire qu’elle fait paraître chez Fayard. Elle y raconte 30 ans d’attaques sexistes et à l’heure de #metoo, s’autorise à libérer sa parole. "Vache folle", "Bécassine", "À poil !" sont autant de joyeusetés qu’elle a pu entendre pendant sa carrière politique.Une violence qu’elle dénonce à titre personnel mais pas uniquement …
Par Sébastien Theme
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Violence verbale dans l’hémicycle
Livres & vous, "La robe de Cécile Duflot" selon Ségolène Royal : les agressions verbales subient par les femmes
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La première partie de son livre s'intitule "Femmes en politique : survivre dans un monde d'hommes". Ségolène Royal raconte ses premiers pas de députée en 1988. "L'une des premières fois où je suis montée à la tribune de l'Assemblée nationale pour m'exprimer, j'ai effectivement entendu, comme tous les députés présents, l'un d'entre eux me crier 'À poil !' Puis les ricanements de ceux qui l'entouraient, tout cela dans l'absence totale de réactions du président de l'Assemblée et des autres députés".
S’ajoutant à cela la question de la maternité qu’elle a pourtant toujours assumé …
Livres & vous, Ségolène Royal : Mère et femme politique
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Le mépris des hommes
Tout au long de sa carrière et ce jusqu’à sa candidature à la présidentielle de 2007 elle est confrontée au mépris des hommes. À quelques mois de la présidentielle de 2007 au cours de laquelle elle affrontera Nicolas Sarkozy, le politologue Alain Duhamel publie "Les Prétendants", un ouvrage sur les principaux candidats à la présidentielle. Un livre dans lequel il omet de parler de Ségolène Royal qui sera pourtant finaliste... Il expliquera plus tard, raconte Ségolène Royal dans son livre, "qu'il n'avait pas vu venir ma candidature parce que, écrit-il, il 'ne s'intéressait guère à la politique des alcôves'".
Aujourd’hui elle œuvre notamment pour la féminisation du langage un moyen certain de faire comprendre que le masculin n’est pas l’universel…
Livres & vous, Ségolène Royal à propos de la féminisation du langage : "l'universel est fait du masculin et du féminin"
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Femme et écologie
Ce qu’elle s’attache également à faire aujourd’hui c’est un parallèle entre féminisme et écologie. Une forme de convergence des luttes ? En tous les cas l’invité qui va la rejoindre en deuxième partie d’émission est comme elle un écologiste convaincu. Yann Arthus Bertrand fait paraître Laudato Si’ aux éditions Première Partie. Il illustre de ses photos la première encyclique centrée sur la question écologique du Pape François.
Cet appel révolutionnaire du pape François à tous les hommes et les femmes de la planète constitue un texte de référence sur l’environnement. Par ses photographies nombreuses, Yann Arthus-Bertrand donne à voir les beautés et les faces plus sombres de notre planète, incarnant remarquablement les réalités soulevées par Laudato Si’.
« Le pape François a su saisir dans sa globalité la grave crise de notre humanité. Pour changer le monde concrètement, nous avons besoin d’une transformation plus profonde de nos valeurs. Merci à lui de nous inviter à suivre cette voie. » Yann Arthus-Bertrand Un débat au cœur de l’actualité suite au passage hier soir de Nicolas Hulot dans l’émission politique sur France 2.
Livres & vous, Ségolène Royal et Yann-Artus Bertrand reviennent sur la démission de Nicolas Hulot
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Alors que reste-t-il du féminisme, de l’écologie ? Mais surtout qu’est-ce que nous devons attendre et comment agir vraiment ? Ce seront les questions au cœur de Livres&Vous ce soir.
Retrouvez l’intégralité de l’émission Livres&vous vendredi 23 novembre à 22h sur Public Sénat.
Depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon, la ligne du Parti socialiste opposée à Olivier Faure multiplie les prises de parole tenant sa direction pour responsable dans l’échec de la nomination de Bernard Cazeneuve. Une accusation dont elle se défend, alors que le parti à la rose souhaite peser davantage à gauche.
Le nouveau locataire de Matignon consulte en vue de la nomination de son gouvernement. Côté LR, le nom du patron des sénateurs de droite, Bruno Retailleau, revient avec insistance. « Une hypothèse plus que possible », avance un sénateur LR, selon qui « on lui a demandé ». Mais rien n’est encore fait. Si des macronistes seront de la partie, les choses semblent bouchées à gauche.
Cela pourrait être le premier obstacle du gouvernement Barnier, avant même l’adoption du budget 2025 d’ici la fin de l’année. Les députés du Rassemblement national ont confirmé qu’ils entendaient déposer, dans le cadre de leur niche parlementaire prévue le 31 octobre, un texte d’abrogation de la réforme des retraites. Du côté du Nouveau Front populaire, qui proposait le retour de la retraite à 60 ans dans son programme, l’idée de devancer le RN en mettant une proposition similaire à l’ordre du jour dès l’ouverture de la session ordinaire à l’Assemblée fait aussi son chemin. Rien n’assure toutefois que les deux familles politiques joindraient leurs voix pour faire adopter un tel texte. « Nous ne serons pas condamnés à voter la proposition de loi de ces hypocrites, qui sont responsables du fait qu’aujourd’hui nous avons un partisan de la retraite à 65 ans à Matignon », fustigeait le sénateur communiste Ian Brossat, invité de la matinale de Public Sénat ce 9 septembre. Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. L’élue socialiste doute par ailleurs de la sincérité de l’initiative du nouveau Premier ministre, qui défendait du temps de la primaire des Républicains en 2021 un report de l’âge légal à 65 ans. « Sa déclaration me laisse songeuse. Je pense qu’elle a surtout pour but de donner des gages, de contrebalancer la tendance à droite de ce futur gouvernement, au moment où il cherche des ministres de centre-gauche pour le composer », estime Monique Lubin. Du côté des syndicats, le scepticisme est aussi de mise. Au micro de France Inter le 8 septembre, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon a réclamé « a minima » une suspension de la réforme, le temps de la réouverture des discussions, pour bloquer l’augmentation progressive de l’âge de départ à la retraite. De son côté, la CGT a fait de l’abrogation de la réforme l’un des mots d’ordre de la journée de mobilisation syndicale du 1er octobre.
Alors que se tiennent mardi et mercredi les journées parlementaires des groupes Ensemble pour la République et Horizons, une incertitude planait sur la venue du Nouveau Premier ministre. Le parti d’Edouard Philippe a envoyé une invitation à Michel Barnier. Du côté du groupe Ensemble pour la République dirigé par Gabriel Attal, on semblait vouloir garder ses distances.