Rappeur Médine : Edouard Philippe appelle à respecter « la liberté d’expression et la loi »
À l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, Sébastien Meurant, sénateur LR du Val-d’Oise, a interrogé Edouard Philippe sur le concert du rappeur Médine au Bataclan.

Rappeur Médine : Edouard Philippe appelle à respecter « la liberté d’expression et la loi »

À l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, Sébastien Meurant, sénateur LR du Val-d’Oise, a interrogé Edouard Philippe sur le concert du rappeur Médine au Bataclan.
Public Sénat

Par Maud Larivière

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Des personnalités politiques de droite et d'extrême droite s'insurgent contre la programmation du rappeur Médine au Bataclan. La polémique enfle jusque dans l’hémicycle.

« Nous avons appris avec stupéfaction et colère, que le rappeur islamiste Médine, allait se produire sur la scène du Bataclan en octobre prochain » déclare Sébastien Meurant, sénateur LR du Val-d’Oise, qui accuse notamment le rappeur d’avoir posé avec un tee-shirt portant l’inscription « jihad ». Il évoque également certaines paroles de ses chansons, qui « font l’éloge de la polygamie », « appelant à crucifier les laïcards », ou encore à « mettre des fatwas à des gens qui ne lui reviennent pas ».

« Que le rappeur diffuse, sans jamais avoir été inquiété, ces textes d’appels à la haine, est déjà en soi problématique. Mais qu’il se produise au Bataclan, où des jihadistes ont causé plus de 130 morts (…), est, évidemment, un scandale beaucoup plus grand » continue-t-il avant de demander : « Je souhaiterais savoir ce que vous comptez faire devant cette abomination ».

« J’entends votre colère » répond le Premier ministre, Edouard Philippe. « Je voudrais dire que plus jamais le Bataclan ne sera pas une salle comme les autres ». « Il se trouve, Monsieur le sénateur, que ceux qui faisaient vivre le Bataclan en 2015, ceux qui aujourd’hui le font vivre et l’ont remonté, ont choisi, librement, la programmation que vous critiquez » souligne-t-il.

Le Premier ministre essaye ensuite « de rappeler la loi » devant des sénateurs qui protestent : « Ce que je veux vous dire, c’est qu’on peut parfaitement être choqué par les textes que vous avez évoqués. On peut aussi me semble-t-il, se fixer comme règle simple, et je sais que le Sénat y est sensible, de vouloir, en toute matière, respecter la loi. Et la loi, s’agissant du choix libre effectué par une salle de programmation, est très simple. Elle ne permet d’interdire le cas échéant, que lorsque la programmation produirait un trouble manifeste à l’ordre public ».

C’est ému qu’Edouard Philippe conclut : « Incitation à la haine raciale ou trouble à l’ordre public. Voilà les deux seuls fondements, qui pourraient justifier une mesure. Nous respecterons donc scrupuleusement, et la liberté d’expression, et la loi. C’est la ligne du gouvernement, et nous la tiendront en étant aussi attaché au respect de la loi qu’à la mémoire de ceux qui ont trouvé la mort, ou qui étaient présents, ce soir-là ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Rappeur Médine : Edouard Philippe appelle à respecter « la liberté d’expression et la loi »
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le