Recensement des migrants: le Conseil d’Etat valide, en l’encadrant, la « circulaire Collomb »
Le Conseil d'Etat a définitivement validé mercredi, en l'encadrant, la controversée "circulaire Collomb" organisant le...

Recensement des migrants: le Conseil d’Etat valide, en l’encadrant, la « circulaire Collomb »

Le Conseil d'Etat a définitivement validé mercredi, en l'encadrant, la controversée "circulaire Collomb" organisant le...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Conseil d'Etat a définitivement validé mercredi, en l'encadrant, la controversée "circulaire Collomb" organisant le recensement des migrants dans l'hébergement d'urgence, qui avait suscité un vif émoi dans le monde associatif au nom d'une crainte de "tri".

Le Conseil d'Etat "rejette le recours des associations, tout en précisant l'interprétation qu'il convient de faire de la circulaire contestée", précise la plus haute juridiction administrative dans un communiqué, qui confirme la décision rendue en référé il y a deux mois.

La circulaire du 12 décembre "ne donne aucun pouvoir de contrainte" aux agents chargés de se rendre dans les lieux d'hébergement d'urgence, et notamment pas celui "de pénétrer dans des locaux privés sans l'accord des personnes intéressées", estime la juridiction, qui juge "infondées" les critiques des 28 associations plaignantes (fondation Abbé Pierre, Secours catholique...)

Dans un communiqué la Fédération des acteurs de la solidarité, qui avait joué un rôle moteur dans l'action des associations, a demandé au gouvernement "d'appliquer scrupuleusement ces principes protecteurs des droits fondamentaux", en se félicitant que les "effets les plus dangereux" de la circulaire aient été neutralisés.

Cette décision était attendue, et va dans le sens des conclusions du rapporteur public qui avait invité le Conseil d'Etat à "une interprétation neutralisante" de ce texte à la "portée ambiguë", où "chacun a pu comprendre ce qu'il voulait ou craignait".

Avec cette circulaire, l'Etat a déjà recensé "4.000 personnes" dans les centres et hôtels sociaux en y envoyant des "équipes mobiles", constituées d'agents des préfectures et de l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration).

Le gouvernement voit là le moyen indispensable pour orienter des publics en fonction de leur situation (réfugiés, déboutés...) et désengorger des centres saturés. Mais les associations, qui dénoncent un "tri", redoutent d'avoir à transmettre des listes et s'inquiètent du sort des personnes en situation irrégulière.

Sur ce dernier point le Conseil d'Etat a vu dans la circulaire un texte "se bornant à rappeler" les dispositions légales pour "obliger des étrangers qui ne sont pas autorisés à séjourner régulièrement en France à quitter le territoire français".

Dans le même temps, la juridiction a annulé, dans autre circulaire datant du 4 décembre et portant sur "l'évolution du parc d'hébergement des demandeurs d'asile et des réfugiés", une disposition indiquant que "les gestionnaires des hébergements d'urgence pour demandeurs d'asile pourront mettre fin, pour certains motifs, à la prise en charge des résidents".

Partager cet article

Dans la même thématique

Recensement des migrants: le Conseil d’Etat valide, en l’encadrant, la « circulaire Collomb »
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le