Récompenser plutôt que punir, une autre idée de l’écologie

Récompenser plutôt que punir, une autre idée de l’écologie

Dans un quotidien où le plastique est omniprésent, le recyclage intégral est devenu une urgence écologique. Mais pour changer les comportements des citoyens faut-il contraindre ou récompenser un comportement vertueux ? Faire du recyclage un geste positif à la fois pour le consommateur et pour la planète, c’est le principe de la start-up « Yoyo ». Zoom sur une nouvelle façon de faire de l’écologie.
Public Sénat

Par Juliette Beck

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Dix pour cent, dix petits pour cent, c'est le taux de collecte du plastique dans les villes françaises. Dans les zones rurales, il monte à soixante pourcents selon le Ministère de la transition écologique et solidaire. Partant de ce constat alarmant, Eric Brac de la Perrière a créé en 2017 la start-up « Yoyo » pour tenter d’inverser la tendance. Le principe est simple, la plate-forme collaborative permet aux citoyens d’agir de manière responsable en collectant leurs déchets plastiques moyennant récompense.

Une fois inscrits, les particuliers entament leur collecte, des sacs numérotés sont mis à leur disposition avant de déposer leur « récolte » chez un « animateur de quartier ». Des « coaches » bénévoles, souvent des commerçants ou des retraités qui collectent en un point relais tous les plastiques, qu’un transporteur viendra récupérer pour l’amener au centre de tri le plus proche.

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Des amateurs du recyclage

Pour récompenser leur engagement et en fonction de la quantité récoltée, les participants bénéficient de cadeaux tels que des places de cinéma ou des abonnements d’autopartage selon un système d’échelle à points. Une nouvelle manière de recycler qui amène des citoyens a priori éloignés de l'écologique à rejoindre la démarche. C’est le cas de Linda, issue d’un quartier populaire de la banlieue lyonnaise, qui avoue avoir d’abord été séduite par la récompense, mais qui rapidement s’est prise au jeu et se sent aujourd’hui investie dans le mouvement.

Une proximité géographique et sociale

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Tout le fonctionnement de Yoyo d’abord installé à Lyon et sa périphérie est fondé sur le principe de proximité. Proximité des acteurs, proximité de la filière de tri et surtout un lien qui finit par se tisser entre les collecteurs et les « animateurs de quartier ». Au bout de quelques semaines il n'est pas rare de voir plusieurs habitants d'un même immeuble s'y mettre, des vocations qui font tache d'huile. C'est un système qui mise sur l’humain et crée un sentiment d’inclusion au sein d'un groupe, mais également une inclusion dans une démarche écologique des fois difficiles à réaliser seul.

« attention cela ne remplace pas les poubelles jaunes »

Une écologie de la carotte, pas de la fessée

Le succès semble après plus d’un an, être au rendez-vous, à Bordeaux et Lyon, c’est plus de 6 000 familles et 200 « coaches » qui ont rejoint l’aventure Yoyo. Dans les familles participantes, c’est aujourd’hui 100 % du plastique qui est recyclé. Et les ambitions de Yoyo ne s’arrêtent pas là, plus d’une dizaine de villes vont bénéficier de ce système de recyclage nouvelle génération même si Eric Brac de La Perrière reconnaît ne pas remplacer les bacs jeunes de tri. La start-up souhaite maintenant s’installer dans des collectivités plus grandes, une première expérimentation en Ile-de-France va ainsi voir le jour, Asnières, Clichy et Levallois seront les premières villes qui profiteront de cette nouvelle manière de faire et de concevoir l’écologie, pas par la fessée, mais par la carotte.

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