Recul de François Fillon sur la santé : «désormais, ça passe ou ça casse»
Pris à partie pour ses positions sur la santé, François Fillon tente de déminer une situation tendue. Une reculade qui pourrait lui coûter cher, affirme le politologue Bruno Cautrès.

Recul de François Fillon sur la santé : «désormais, ça passe ou ça casse»

Pris à partie pour ses positions sur la santé, François Fillon tente de déminer une situation tendue. Une reculade qui pourrait lui coûter cher, affirme le politologue Bruno Cautrès.
Public Sénat

Par Thomas Leroy

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

A peine élu candidat de la droite pour la présidentielle, François Fillon doit maintenant se démener avec des polémiques tenaces. La première concerne évidemment son programme de santé, jugé dangereux par l’opposition et même remis en cause par certains de ses soutiens. Mardi, le député assurait dans une tribune au Figaro qu’il ne voulait ni « privatiser l'Assurance-maladie » ni « diminuer les remboursements. » Des éléments de langage repris, ce mercredi matin lors d’une visite à l’hôpital de Plessis-Robinson, où il était accompagné de ses soutiens dont Gérard Larcher, le président du Sénat.

 

« Pas de reculade », assure-t-il devant les parlementaires Les Républicain. Pourtant, ça y ressemble bien. La proposition a même été discrètement supprimée du site internet du candidat, remplacée par la tribune parue dans le Figaro.

fillon1.png
Le passage évincé du programme

« Il a subi une pression très forte de l’appareil des Républicains » juge le politologue du Cevipof (Sciences-po) Bruno Cautrès. « Les élus n’entendent pas faire l’erreur de perdre l’élection imperdable. François Fillon a grillé sa cartouche et cela lui collera à la peau comme un sparadrap. Désormais, il ne peut plus reculer sur un autre sujet majeur de son programme.»  Et les thématiques sensibles ne manquent pas : le plus emblématique de tous est probablement sa volonté de supprimer pas moins de 500 000 fonctionnaires. « C’est un sujet explosif » affirme Bruno Cautrès. « S’il reculait sur cette proposition, ce serait une catastrophe pour lui. » En l’occurrence, 58% des Français sont opposés à cette mesure, selon un sondage Elabe pour les Echos, Radio classique et l'institut Montaigne. Autant d’électeurs qu’il faudra convaincre d’ici 5 mois.

D’autant plus qu’une autre critique enfle ces derniers jours sur les réseaux sociaux : son silence sur les massacres perpétrés à Alep. Ni François Fillon, ni ses lieutenants n’ont réagi malgré une volée de critiques sur Twitter.

 

Autant de sujets sensibles sur lesquels ses adversaires ont aussi allègrement appuyé, à commencer par le Premier ministre Bernard Cazeneuve qui a critiqué les positions du candidat LR lors de son discours de politique générale.

Bernard Cazeneuve : "Je dénonce l'horreur des massacres" à Alep
01:37

Ce mercredi, sur LCP, la députée socialiste Karine Berger a ainsi appelé François Fillon à « condamner sévèrement ce qu'il est en train de se passer à Alep. »

 « C’est le revers de la médaille » souligne Bruno Cautrès. « François Fillon a remporté la primaire avec cette image d’intransigeance. Maintenant, il a les mains liées. Ca passe ou ça casse. »

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le