Le bras de fer entre Rome et la Commission européenne semble se calmer. « C'est un pas dans la bonne direction, mais je veux toutefois dire ici que nous n'y sommes pas encore, qu'il reste encore des pas à faire, peut-être de part et d'autre », a affirmé le commissaire aux Affaires économiques lors d'une audition au Sénat, en abordant la question de l'amélioration du déficit italien. La veille, le chef du gouvernement Giuseppe Conte, soutenu par la coalition formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), a annoncé que le déficit public italien pourrait être contenu à 2,04% (contre 2,4% auparavant).
« Nous ne pouvons pas transiger avec les règles », a insisté Pierre Moscovici, réitérant qu'il n'y avait pas de « traitement privilégié » pour la France, dont le déficit devrait dépasser les 3% l'an prochain après les mesures annoncées par Emmanuel Macron lundi. « Ces règles, nous pouvons les appliquer de manière intelligente, flexible et subtile, mais nous ne pouvons pas y déroger », a insisté le commissaire.
« Nous balançons entre le dialogue intense [...] et la préparation nécessaire des étapes procédurales »
« Nous cherchons le moyen de rendre compatibles des choix politiques, qui sont ce qu'ils sont et qui sont légitimes, avec des règles qui sont communes et que tout le monde suit », a-t-il expliqué.
Reste que tous les scénarios sont envisagés par Bruxelles. « En ce moment, nous balançons entre le dialogue intense, positif, constructif pour trouver une solution et, d'autre part, la préparation nécessaire des étapes procédurales au cas où ce dialogue n'aboutirait pas. Ce qui n'est évidemment pas ce que nous souhaitons », a expliqué le commissaire.
Bruxelles avait rejeté le 23 octobre le projet de budget italien, le jugeant hors des clous européens et de surcroît fondé sur des projections trop optimistes, allant jusqu'à envisager une procédure dite « de déficit excessif », qui peut aboutir à des sanctions.