Réduction du déficit italien : « Nous n’y sommes pas encore », déclare Moscovici

Réduction du déficit italien : « Nous n’y sommes pas encore », déclare Moscovici

Auditionné au Sénat, le commissaire européen Pierre Moscovici a demandé à l'Italie des efforts supplémentaires pour son budget 2019, estimant que la réduction du déficit à 2,04%, annoncée la veille par le chef du gouvernement Giuseppe Conte, était insuffisante.
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Le bras de fer entre Rome et la Commission européenne semble se calmer. « C'est un pas dans la bonne direction, mais je veux toutefois dire ici que nous n'y sommes pas encore, qu'il reste encore des pas à faire, peut-être de part et d'autre », a affirmé le commissaire aux Affaires économiques lors d'une audition au Sénat, en abordant la question de l'amélioration du déficit italien. La veille, le chef du gouvernement Giuseppe Conte, soutenu par la coalition formée de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), a annoncé que le déficit public italien pourrait être contenu à 2,04% (contre 2,4% auparavant).

« Nous ne pouvons pas transiger avec les règles », a insisté Pierre Moscovici, réitérant qu'il n'y avait pas de « traitement privilégié » pour la France, dont le déficit devrait dépasser les 3% l'an prochain après les mesures annoncées par Emmanuel Macron lundi. « Ces règles, nous pouvons les appliquer de manière intelligente, flexible et subtile, mais nous ne pouvons pas y déroger », a insisté le commissaire.

« Nous balançons entre le dialogue intense [...]  et la préparation nécessaire des étapes procédurales »

« Nous cherchons le moyen de rendre compatibles des choix politiques, qui sont ce qu'ils sont et qui sont légitimes, avec des règles qui sont communes et que tout le monde suit », a-t-il expliqué.

Reste que tous les scénarios sont envisagés par Bruxelles. « En ce moment, nous balançons entre le dialogue intense, positif, constructif pour trouver une solution et, d'autre part, la préparation nécessaire des étapes procédurales au cas où ce dialogue n'aboutirait pas. Ce qui n'est évidemment pas ce que nous souhaitons », a expliqué le commissaire.

Bruxelles avait rejeté le 23 octobre le projet de budget italien, le jugeant hors des clous européens et de surcroît fondé sur des projections trop optimistes, allant jusqu'à envisager une procédure dite « de déficit excessif », qui peut aboutir à des sanctions.

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Quelques minutes plus tard, sur le même plateau, le député Rassemblement national Sébastien Chenu rétorquait, accusant la gauche de « sectarisme ». Mathématiquement, la réforme des retraites, adoptée dans la douleur au mois de mars 2023, trouve tout de même une majorité contre elle à l’Assemblée. Face à ce constat, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a donc tenté d’arrondir les angles en annonçant le 6 septembre, sur le plateau de TF1, son souhait d’ « ouvrir le débat sur l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles », sans pour autant « tout remettre en cause ». « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme » Quelles « améliorations » le gouvernement Barnier pourrait-il apporter au texte ? Au sein de la droite et du bloc central, le retour à la retraite à 62 ans semble en tout cas exclu. « Il faut rouvrir les discussions, mais pas pour remettre en cause la réforme. On l’a votée avec beaucoup de difficultés, on garde les acquis », défend un cadre de la majorité sénatoriale. Quelques ajustements du texte ne sont donc pas à exclure, ne serait-ce que pour « répondre », estime-t-il, à l’initiative parlementaire du RN et aux syndicats, qui prévoient une manifestation le 1er octobre. La ligne rouge des 64 ans n’interdit pas, par ailleurs, de rediscuter d’autres points de la réforme. Au Sénat, l’introduction de nouvelles mesures sur l’emploi des seniors semble par exemple faire consensus au sein de la majorité. À l’occasion de l’examen du texte, la chambre haute s’était déjà exprimée en faveur de l’instauration d’un « index seniors », censé pousser les entreprises à davantage de transparence sur l’emploi des salariés en fin de carrière, et sur la création d’un « CDI seniors », nouveau contrat de travail exonéré de certaines cotisations. Les deux amendements avaient finalement été censurés par le Conseil constitutionnel. « Il faut reprendre cet aspect là des choses, pour associer à cette réforme des retraites un véritable changement de politique vis-à-vis de l’emploi des seniors. Il faut sans doute aussi travailler, en lien avec les partenaires sociaux, sur la question de la pénibilité notamment dans les métiers du bâtiment ou de l’aide à la personne », propose la sénatrice centriste Élisabeth Doineau. En revanche, pour la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, une remise en cause complète de la réforme serait « suicidaire » : « Il faut être lucide face aux réalités budgétaires du pays, pour ne pas entraîner la France vers de nouvelles dépenses qui seraient un naufrage. » « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans » Les déclarations de Michel Barnier, qui a indiqué que les « améliorations » qu’il entendait proposer respecteraient « le cadre budgétaire », ont donc de quoi rassurer les défenseurs de la réforme. À gauche, l’accueil de l’annonce du nouveau Premier ministre est évidemment beaucoup plus froid. « Je ne vois pas sur quoi le débat peut reprendre si on élude la question des 64 ans, puisque l’essence même de cette réforme c’est le report de l’âge de départ à la retraite », dénonce la sénatrice Monique Lubin, qui défendait déjà en février dernier une proposition d’abrogation de la réforme. 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