Référendum ADP: mobilisation en baisse, “coup de collier” annoncé pour la rentrée

Référendum ADP: mobilisation en baisse, “coup de collier” annoncé pour la rentrée

Avec 615.000 signatures comptabilisées au 30 juillet et une mobilisation en baisse depuis un mois, les initiateurs du référendum...
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Par Pierre ROCHICCIOLI

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Avec 615.000 signatures comptabilisées au 30 juillet et une mobilisation en baisse depuis un mois, les initiateurs du référendum d'initiative partagés (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris comptent mettre les bouchées doubles à la rentrée pour ne pas décrocher.

Le Conseil constitutionnel a comptabilisé mardi 615.000 soutiens au RIP au 30 juillet sur le site du ministère de l'Intérieur, soit 13% des signatures exigées d'ici à la mi-mars et une diminution par deux du rythme de la mobilisation citoyenne en un mois.

Il s'agit du second pointage effectué depuis le 13 juin 0H00 par les "Sages" chargés du contrôle des opérations de recueil des soutiens et qui dorénavant communiqueront sur le RIP tous les 15 jours et non chaque mois.

Les initiateurs du RIP doivent recueillir, par voie électronique, l'approbation d'au moins 10% du corps électoral, soit plus de 4,7 millions de personnes et une moyenne de 17.000 signatures par jour.

Chaque citoyen inscrit sur les listes électorale peut participer d'ici au 13 mars à cette consultation réclamant la tenue d'un référendum sur la privatision du groupe aéroportuaire.

Lors du premier pointage, le 1er juillet, 480.300 signatures, soit 10% des soutiens exigés avaient été comptabilisées, ce qui représentait un rythme moyen de plus de 26.000 signatures par jour. Ce rythme a été diminué par deux en un mois, la moyenne s'établissant désormais à 13.000 signatures par jour.

Quelque 250 députés et sénateurs (de LFI à LR, avec le soutien du RN) avaient enclenché début avril la procédure du RIP, introduite dans la Constitution en 2008 mais jamais utilisée.

- "Très encourageant" -

Interrogés par l'AFP, certains d'entre eux ont justifié mardi cette mobilisation en baisse par la période estivale, même si des campagnes partisanes de signatures se poursuivent en juillet-août sur les marchés ou les plages. Ils annoncent une intensification de la mobilisation à la rentrée notamment lors des universités d'été, de la fête de l'Humanité ou de rendez-vous transpartisans.

"Le nombre de signatures reste très encourageant. On est au coeur de l'été et le rythme est encore soutenu, constate le député Boris Vallaud (PS). "A la rentrée, on remettra un coup de collier. Notre détermination est à l'identique et notre optimisme au beau fixe", dit-il.

"Avoir autant de personnes qui franchissent ce parcours du combattant pour appeler à la tenue du référendum témoigne de l'attachement de nos concitoyens à conserver ADP dans la sphére publique", se félicite également Sébastien Jumel (PCF).

"Macron s'est engagé à ce qu'un million de signatures suffisent à déclencher le RIP dans la future réforme constitutionnelle. Alors atteignons rapidement ce million pour lui dire chiche", a-t-il lancé.

"Les gens capables de signer sont nombreux dans ce pays, plus nombreux que les 10% du corps électoral, les sondages le montrent", estime Ugo Bernalicis (LFI) pour qui il faut qu'en septembre chacun se mobilise. L'insoumis prévoit du porte à porte à la rentrée et pendant la campagne des municipales "pour faire d'une pierre deux coups".

Depuis le début de la campagne, les initiateurs du RIP dénoncent le manque de communication du gouvernernement et des médias publics sur la campagne en cours, établissant un parrallèle avec les moyens importants mis en oeuvre par l'exécutif lors du grand débat.

Mais le président du CSA, Roch-Olivier Maistre, leur a rappelé la semaine dernière qu'il ne pouvait contraindre les médias audiovisuels à informer les citoyens, la loi n'ayant prévu aucun "dispostif particulier" de communication sur le RIP.

Et, le ministre de l'Intérieur Cristophe Castaner, qui les a également reçus, n'a pris de son côté aucun engagement sur la diffusion de messages informatifs sur ce droit civique. Il a cependant accepté de redemander aux préfets d'écrire aux maires pour leur rappeler la possibilité d'informer leurs administrés sur l'existence du RIP et pour que l'information soit présente sur les sites internet des préfectures.

(https://www.referendum.interieur.gouv.fr)

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