Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », le député européen écologiste, David Cormand a estimé que l’inscription de la préservation de l’environnement dans la Constitution n’était pas « essentielle » pour le chef de l’Etat.
Référendum sur le climat : « Emmanuel Macron le conçoit comme un coup politique », pour David Cormand
Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », le député européen écologiste, David Cormand a estimé que l’inscription de la préservation de l’environnement dans la Constitution n’était pas « essentielle » pour le chef de l’Etat.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Après son adoption par les députés, les sénateurs commencent leurs auditions autour du projet de loi de révision constitutionnelle qui vise à inscrire à l’article 1 de la Constitution : « La République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique ».
C’était l’une des propositions emblématiques formulées par la Convention citoyenne pour le climat. Les sénateurs sont très réservés sur ce projet de révision de la Constitution amenée à être soumise à un référendum. En effet, le président du Sénat, Gérard Larcher a fait savoir qu’il privilégiait le verbe « agir » pour la préservation de l’environnement, plutôt que « garantir ».
« Je pense que le terme garantir, il est vital parce que c’est celui qui permet de faire en sorte qu’il y ait une plus-value par rapport aux textes déjà existants […] Il y a une obligation de moyens mais de résultats » a estimé le député européen écologiste, David Cormand sur Public Sénat.
Pour l’ancien secrétaire national d’EELV, ce projet de révision constitutionnelle qui ne pourra être soumise à référendum qu’une fois son adoption par les deux chambres, est « un coup de Jarnac du chef de l’Etat depuis le départ ». « Il met dans les pattes du Sénat le fait de : soit accepter la formulation Convention citoyenne pour le climat et c’est une victoire pour lui. Soit le Sénat refuse la formulation et il pourra se décharger sur le Sénat en disant : vous voyez, j’ai fait ce que j’ai pu », résume l’eurodéputé avant de conclure.
« Je pense que (le référendum), il le conçoit comme un coup politique. Il ne le conçoit pas comme quelque chose d’essentiel pour l’avenir de la vie sur terre et de notre société. C’est un peu le problème de la relation d’Emmanuel Macron avec l’écologie. L’écologie, ce n’est pas un truc pour faire joli. Ce n’est pas un truc pour faire des concours d’éloquence. C’est quelque chose de vital pour la vie sur terre, donc il faut prendre ces sujets-là au sérieux ».
« Thierry Breton fait du damage control »
En ce qui concerne l’évolution de l’épidémie de covid-19 en Europe, David Cormand est revenu sur les propos de Thierry Breton hier soir sur TF1. Le commissaire européen au marché intérieur a estimé que le continent pouvait atteindre l’immunité collective au 14 juillet. « Entre le mois de mars et le mois de juin, on va livrer entre 300 et 350 millions de doses de vaccins », a-t-il encore détaillé.
« C’est très drôle de donner la date du 14 juillet comme si cette date avait une résonance européenne […] Il a fait du damage control. Il a dit : encore un petit peu de patience dans quelques mois, ça ira mieux », interprète le député vert.
L’eurodéputé a estimé que l’Union européenne « n’était pas assez respectée par les laboratoires pharmaceutiques ». « Le fait de s’arc-bouter sur le secret des contrats » (de livraison de vaccins) est à l’avantage des entreprises. C’est déjà un premier scandale ». « Ensuite il faut demander la levée des brevets que nous avons en partie financés pour débrider la production », ajoute-t-il.
David Cormand juge « un peu juste pour l’ensemble des habitants de l’UE » le chiffre de 350 millions de doses annoncé par le commissaire européen. « Surtout, si on veut aider les pays du sud qui, eux, n’ont pas les moyens d’avoir accès à ces vaccins. L’Union européenne a une responsabilité particulière. Nous sommes un continent riche et puissant. On ne peut pas se vacciner dans notre bulle et abandonner le reste du monde ».
Si le budget de la sécurité de sociale a été adopté par l’Assemblée nationale mardi, rien ne promet un même sort au projet de loi de finances, pour lequel les voies de compromis sont encore plus minces. En cas de non-accord sur le texte, le gouvernement serait contraint de recourir à une loi spéciale. Une piste qui éveille des inquiétudes quant à l’organisation des municipales, dont l’enveloppe est estimée à 200 millions d’euros.
Pour la deuxième fois en deux semaines, la délégation aux droits des femmes du Sénat s’est penchée, ce jeudi 11 décembre, sur le masculinisme. Des chercheurs sont venus informer les sénateurs des dangers virtuels, voire physiques, de cette tendance ultra-active sur les réseaux sociaux.
A une semaine de la réunion de la commission mixte paritaire sur le budget, Emmanuel Macron a reçu jeudi les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, en présence de Sébastien Lecornu. Le sort du projet de loi de finances repose en partie sur les chances de voir les députés et sénateurs trouver un compromis, sous peine de retravailler sur le budget en début d’année 2026.
Ce jeudi, le Sénat a, sans surprise, voté les crédits de la mission de Défense, en hausse de 6,7 milliards dans le budget 2026. Les élus ont néanmoins appelé le gouvernement à plus de transparence.