« Je ne suis pas en colère. Je suis préoccupé. Je suis à la fois satisfait qu’il y ait des droits pour les travailleurs plus pertinents, plus conséquents sur la formation professionnelle. Et je suis préoccupé par cette transformation faite par la ministre, sans nous avoir alertés ». Voilà en résumé la position de Laurent Berger sur la réforme de la formation professionnelle présentée par Muriel Pénicaud, ce lundi. (voir notre article)
Parmi les points positifs, c’est le conseil en évolution professionnelle gratuit que Laurent Berger, ancien conseiller en évaluation professionnel, a salué. « Je me suis aperçu à ce moment-là, qu’il y avait de la bonne volonté, mais qu’il y avait besoin d’un coup de pouce » (…) Il faut tout de suite alerter les travailleurs en leur disant qu’ils peuvent se faire accompagner par un professionnel pour faire valoir leurs droits ».
Ses inquiétudes portent tout d’abord sur la transformation du Compte personnel de formation (CPF) qui passe d’heures en euros. « Je ne veux pas que ce soit un affaiblissement des doits du travailleur (...) 500 euros, est-ce que ça suffira pour financer les formations dont il a besoin ? Personne ne le sait ».
Le patron de la CFDT est également « préoccupé » par « la transformation du mode de gouvernance ». Le gouvernement veut transférer la collecte des fonds de la formation des Organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) vers les Urssaf. « On ne fera pas sans les branches professionnelles, on ne fera pas sans les partenaires sociaux, on ne fera pas sans les organisations syndicales, dans les territoires, pour savoir où sont les besoins de compétences et comment y répondre. Donc, il faudra travailler ensemble : État, partenaires sociaux » a-t-il affirmé.
« Le 22 mars, où avez-vous vu que la CFDT appelait à une mobilisation ? »
sncf: Laurent Berger veut une "manifestation ciblée"
Sur la réforme de la SNCF, alors que plusieurs organisations syndicales, dont la CGT cheminots et Sud rail, souhaitent lancer une grève le 22 mars, Laurent Berger lui laisse encore planer le doute sur les intentions de sa centrale, renvoyant la décision au 15 mars. « Où avez-vous vu que la CFDT appelait à une mobilisation ? » a-t-il interrogé
« S’il y a des problèmes à Montparnasse un certain dimanche, s’il y a des problèmes tous les jours sur les petites lignes, ce n’est pas de la faute du statut des cheminots » a-t-il reconnu, mais pour autant, Laurent Berger souhaite manifester « pour des objectifs ciblés ». « Le 22 mars, j’ai vu qu’il y avait des appels à manifester sur tout un tas de sujets. Au final, il y en a même un aujourd’hui sur la formation professionnelle. Ça devient une manifestation fourre-tout. Moi, je préfère une manifestation ciblée »