Réforme de la SNCF, peut-on être un bon médiateur quand on est juge et partie ?
26 février 2018… Édouard Philippe annonce la réforme de la SNCF et donne sa feuille de route : oui aux concertations mais non aux tentatives d’obstructions et aux rapports de force. Dès cette première annonce, le gouvernement affiche de la fermeté tout en laissant ouverte la porte de la discussion, une position décryptée par Nathalie Barreau, médiatrice en entreprise et fondatrice du cabinet « Entre-liens ».

Réforme de la SNCF, peut-on être un bon médiateur quand on est juge et partie ?

26 février 2018… Édouard Philippe annonce la réforme de la SNCF et donne sa feuille de route : oui aux concertations mais non aux tentatives d’obstructions et aux rapports de force. Dès cette première annonce, le gouvernement affiche de la fermeté tout en laissant ouverte la porte de la discussion, une position décryptée par Nathalie Barreau, médiatrice en entreprise et fondatrice du cabinet « Entre-liens ».
Public Sénat

Par Prescillia Michel

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Édouard Philippe : le maître du jeu

Pour Nathalie Barreau, Édouard Philippe fixe d’entrer les règles du jeu : «  il a une position extrêmement haute sur le cadre et cela laisse entendre qu’il a aussi une position haute sur le fond ». Autrement dit, « il va laisser une moindre place à la négociation » quand bien même il annonce le contraire en évoquant à plusieurs reprises « les concertations et le débat parlementaire ». Ainsi, Édouard Philippe « pose des limites » dès l’annonce de la réforme.

17_philippe_borne_26_fevrier.jpg
AFP

Le Premier ministre établit alors un distinguo clair : certains principes sont non négociables en tant que tels, l’ouverture à la concurrence, la réorganisation de l’entreprise et le statut des cheminots mais d’autres points restent à discuter.

Un Premier ministre plus négociateur que médiateur

Nathalie Barreau explique : « il a peut-être l’intention de faire passer un message clair de concertation mais le ton et la forme sur lequel il le dit sont probablement entendus par le récepteur d’une autre façon ». Dans la réforme de la SNCF, « Édouard Philippe a une position hiérarchique avérée, il est droit dans ses bottes » et selon la médiatrice, « il a préparé le dossier minutieusement et il sait où il veut aller ». D’où sa volonté d’imposer très vite des limites qui reviennent à dire selon Nathalie Barreau : « Attention, nous parlons de la réforme de la SNCF et attention de ne pas en faire un débat idéologique ».

capture_com_une_image.jpg
Crédit : Public Sénat

Mais cette méthode a ses limites pour la spécialiste en médiation qui conseille plutôt au politique d’être dans « une position d’ouverture à la fois dans les mots et dans l’attitude ». Ainsi, Édouard Philippe est plus un négociateur car il est à la fois juge et partie tandis que le médiateur facilite les discussions.

 

Retrouvez l’intégralité de l’émission Déshabillons-Les, Les rails de la réforme, samedi 26 mai à 15h sur Public Sénat.

Partager cet article

Dans la même thématique

Documentaire Paris le mystère du palais disparu de Stéphane Jacques
5min

Politique

Paris, le mystère d’un palais disparu

Les promeneurs, touristes ou Parisiens qui déambulent sur le parvis de Notre-Dame, s’imaginent-ils qu’à quelques pas de là se dressait au Moyen Âge, l’une des plus somptueuses résidences d’Europe ? Et surtout, comment, six siècles plus tard, le tout premier palais de nos rois, bâti sur l’île de la Cité, au beau milieu de la capitale, a-t-il pu devenir ce fantôme de l’Histoire ? Dans son documentaire Le mystère du palais disparu, Stéphane Jacques retrace l’enquête menée par un trio de scientifiques spécialistes de la reconstitution numérique.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le