François Bayrou écarte une suspension de la réforme des retraites
A quelques heures du discours de politique générale, le premier ministre a commencé à donner ses arbitrages aux présidents des groupes du socle commun.
Par Prescillia Michel
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Pour Nathalie Barreau, Édouard Philippe fixe d’entrer les règles du jeu : « il a une position extrêmement haute sur le cadre et cela laisse entendre qu’il a aussi une position haute sur le fond ». Autrement dit, « il va laisser une moindre place à la négociation » quand bien même il annonce le contraire en évoquant à plusieurs reprises « les concertations et le débat parlementaire ». Ainsi, Édouard Philippe « pose des limites » dès l’annonce de la réforme.
Le Premier ministre établit alors un distinguo clair : certains principes sont non négociables en tant que tels, l’ouverture à la concurrence, la réorganisation de l’entreprise et le statut des cheminots mais d’autres points restent à discuter.
Nathalie Barreau explique : « il a peut-être l’intention de faire passer un message clair de concertation mais le ton et la forme sur lequel il le dit sont probablement entendus par le récepteur d’une autre façon ». Dans la réforme de la SNCF, « Édouard Philippe a une position hiérarchique avérée, il est droit dans ses bottes » et selon la médiatrice, « il a préparé le dossier minutieusement et il sait où il veut aller ». D’où sa volonté d’imposer très vite des limites qui reviennent à dire selon Nathalie Barreau : « Attention, nous parlons de la réforme de la SNCF et attention de ne pas en faire un débat idéologique ».
Mais cette méthode a ses limites pour la spécialiste en médiation qui conseille plutôt au politique d’être dans « une position d’ouverture à la fois dans les mots et dans l’attitude ». Ainsi, Édouard Philippe est plus un négociateur car il est à la fois juge et partie tandis que le médiateur facilite les discussions.
Retrouvez l’intégralité de l’émission Déshabillons-Les, Les rails de la réforme, samedi 26 mai à 15h sur Public Sénat.
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